Le vintieme d’Avril couché sur l’herbelette,
Je vy, ce me sembloit, en dormant un chevreuil,
Qui ça, puis là, marchoit où le menoit son vueil,
Foulant les belles fleurs de mainte gambelette.
Une corne et une autre encore nouvellette
Enfloit son petit front, petit, mais plein d’orgueil
Comme un Soleil luisoit par les prets son bel oeil,
Et un carcan pendoit sus sa gorge douillette.
Si tost que je le vy, je voulu courre après,
Et lui qui m’avisa print sa course es forés,
Où se moquant de moi, ne me voulut attendre.
Mais en suivant son trac, je ne m’avisay pas
D’un piege entre les fleurs, qui me lia mes pas,
Et voulant prendre autry moimesme me fis prendre.





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