Si seulement l’image de la chose
Fait à noz yeux la chose concevoir,
Et si mon oeil n’a puissance de voir,
Si quelqu’idole au devant ne s’oppose :
Que ne m’a fait celuy qui tout compose,
Les yeux plus grands, afin de mieux pouvoir
En leur grandeur, la grandeur recevoir
Du simulachre où ma vie est enclose?
Certes le ciel trop ingrat de son bien,
Qui seul la fit, et qui seul vit combien
De sa beauté divine estoit l’Idée,
Comme jaloux d’un bien si precieux,
Silla le monde, et m’aveugla les yeux,
Pour de luy seul seule estre regardée.
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