Ce me sera plaisir, Genèvre, de t’écrire,
Étant absent de toi, mon amoureux martyre…
J’ai certes éprouvé par mainte expérience,
Que l’amour se renforce et s’augmente en l’absence,
Ou soit en rêvassant le plaisant souvenir,
Ainsi que d’un appât la vienne entretenir,
Ou soit les portraits des liesses passées
S’impriment dans l’esprit de nouveau ramassées ;
Soit que l’âme ait regret au bien qu’elle a perdu,
Soit que le vide corps plus plein se soit rendu,
Soit que la volupté soit trop tôt périssable,
Soit que le souvenir d’elle soit plus durable.
Bref, je ne sais que c’est ; mais certes je sais bien
Que j’aime mieux absent qu’étant près de mon bien…





Poèmes similaires:
- Mes yeux, vous m’êtes superflus Chanson pour M. le duc de Bellegarde, amoureux d’une dame De la plus haute condition qui fût en France, et même en Europe. 1616. Mes […]...
- L’étranger Sonnet. Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu? Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse, Ta pensée et tes sens, […]...
- Sentiers où l’herbe se balance – Sentiers où l’herbe se balance, Vallons, coteaux, bois chevelus, Pourquoi ce deuil et ce silence? – Celui qui venait ne vient plus. – Pourquoi […]...
- L’heure C’est l’heure : je sais bien qu’elle ne viendra pas, Qu’elle n’a pas noué la furtive dentelle, Et que mon désir vain ne dira pas […]...
- L’armure Pour un homme de taille énorme, Droite sur son piquet de bois, L’armure éclatante et difforme Parle des héros d’autrefois. Certes, il était d’une autre […]...
- Le rendez-vous Il m’attend : je ne sais quelle mélancolie Au trouble de l’amour se mêle en cet instant : Mon cœur s’est arrêté sous ma main […]...
- Quinze longs jours encore et plus de six semaines Quinze longs jours encore et plus de six semaines Déjà! Certes, parmi les angoisses humaines La plus dolente angoisse est celle d’être loin. On s’écrit, […]...
- Madrid Madrid, princesse des Espagnes, Il court par tes mille campagnes Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs. La blanche ville aux sérénades, Il passe […]...
- Le bal L’heure du bal, enfin, se fait entendre, Le plaisir sonne, et tu le fais attendre! Depuis huit jours, il a pris pour signal L’heure du […]...
- À son livre Sonnet. Mon livre (et je ne suis sur ton aise envieux), Tu t’en iras sans moi voir la Cour de mon Prince. Hé, chétif que […]...
- Soit que son or se crêpe lentement Soit que son or se crêpe lentement Ou soit qu’il vague en deux glissantes ondes, Qui çà, qui là par le sein vagabondes, Et sur […]...
- La Mémoire I. Ô Mémoire, qui joins à l’heure La chaîne des temps révolus, Je t’admire, étrange demeure Des formes qui n’existent plus! En vain tombèrent les […]...
- Tu peux bien ne pas revenir Tu peux bien ne pas revenir Si c’est à présent ton envie ; Mais redoute mon souvenir, Qui, malgré toi, t’aura suivie Dans les songes […]...
- Qu’il me soit arraché des tétins de sa mère Qu’il me soit arraché des tétins de sa mère Ce jeune enfant Amour, et qu’il me soit rendu ; II ne fait que de naître […]...
- Pourquoi la renier Pourquoi la renier? Je n’ai pas de colère. Ô mon amour dernier, Ô chose bleue et claire! Pourquoi me souvenir Qu’elle me fût amère? J’aime […]...
- Le repos est plus loin Quand mon doigt, au hasard, tournait la blanche page Du livre où votre cœur se recueille et s’endort, Et qui mêle sans cesse à son […]...
- La tourterelle et la fauvette Une fauvette jeune et belle S’amusait à chanter tant que durait le jour ; Sa voisine la tourterelle Ne voulait, ne savait rien faire que […]...
- À lui mesme Lors que ta mere estoit preste à gesir de toi, Si Jupiter, des Dieus et des hommes le roi, Lui eust juré ces mots : […]...
- Ma grand-mère Ma grand-mère, un soir à sa fête, De vin pur ayant bu deux doigts, Nous disait en branlant la tête : Que d’amoureux j’eus autrefois! […]...
- La place vide Vous avez près de vous une mère adorée, Esprit jeune et charmant, indulgente raison, Et que dans votre cœur, comme dans sa maison, La douleur […]...
- À un écrivain Prends garde à Marchangy. La prose poétique Est une ornière où geint le vieux Pégase étique. Tout autant que le vers, certes, la prose a […]...
- Ô triste était mon âme Ô triste, triste était mon âme À cause, à cause d’une femme. Je ne me suis pas consolé Bien que mon cœur s’en soit allé. […]...
- Chanson C’est faussement qu’on estime Qu’il ne soit point de beautés Où ne se trouve le crime De se plaire aux nouveautés. Si ma dame avait […]...
- L’angoisse Nature, rien de toi ne m’émeut, ni les champs Nourriciers, ni l’écho vermeil des pastorales Siciliennes, ni les pompes aurorales, Ni la solennité dolente des […]...
- À George Sand VI Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ; Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien. Va chercher d’autres lieux, toi […]...
- Nocturne À Arsène Houssaye. Bois frissonnants, ciel étoilé, Mon bien-aimé s’en est allé, Emportant mon coeur désolé! Vents, que vos plaintives rumeurs, Que vos chants, rossignols […]...
- Un soir d’octobre L’automne et le soleil couchant! Je suis heureux! Du sang sur de la pourriture! L’incendie au zénith! La mort dans la nature! L’eau stagnante, l’homme […]...
- Tristesse J’ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté ; J’ai perdu jusqu’à la fierté Qui faisait croire à mon génie. […]...
- Le positivisme Il s’ouvre par delà toute science humaine Un vide dont la Foi fut prompte à s’emparer. De cet abîme obscur elle a fait son domaine […]...
- Pour la vicomtesse d’Auchy STANCES. 1608. Laisse-moi, Raison importune, Cesse d’affliger mon repos, En me faisant mal-à-propos Désespérer de ma fortune ; Tu perds temps de me secourir, Puisque […]...
- Albertus (LXXII) Malheur, malheur à qui dans cette mer profonde Du coeur de l’homme jette imprudemment la sonde! Car le plomb bien souvent, au lieu du sable […]...
- Maintenant, un gouffre du Bonheur Maintenant, au gouffre du Bonheur! Mais avant le glorieux naufrage Il faut faire à cette mer en rage Quelque sacrifice et quelque honneur. Jettes-y, dans […]...
- Caprice Ô poète, faux pauvre et faux riche, homme vrai, Jusqu’en l’extérieur riche et pauvre pas vrai, (Dès lors, comment veux-tu qu’on soit sûr de ton […]...
- À George Sand I Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées, Bel ange aux yeux d’azur, aux paupières voilées, Amour, mon bien suprême, et que j’avais perdu! J’ai cru, […]...
- Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire Sonnet XI. Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire, Bien que de tels trésors l’avarice n’ait soin, Bien que de tels harnais le soldat n’ait […]...
- La femme noyée Je ne suis pas de ceux qui disent : Ce n’est rien ; C’est une femme qui se noie. Je dis que c’est beaucoup ; […]...
- Quel astre malheureux X(Sur l’absence de la vicomtesse d’Auchy.) 1608. Quel astre malheureux ma fortune a bâtie? À quelles dures lois m’a le Ciel attaché, Que l’extrême regret […]...
- La Sœur novice Lorsque tout douloureux regret fut mort en elle Et qu’elle eut bien perdu tout espoir décevant, Résignée, elle alla chercher dans un couvent Le calme […]...
- Chanson d’exil Triste exilé, qu’il te souvienne Combien l’avenir était beau, Quand sa main tremblait dans la tienne Comme un oiseau, Et combien ton âme était pleine […]...
- Marie, vous passez en taille, et en visage Marie, vous passez en taille, et en visage, En grâce, en ris, en yeux, en sein, et en téton, Votre moyenne soeur, d’autant que le […]...