Sonnet.
Pour elle désormais je veux être si bon,
Si bon, qu’elle se sache aveuglément chérie ;
Je ne lui dirai plus : » Il faut, » mais : » Je t’en prie… »
Et je prendrai les torts, lui laissant le pardon.
Mais quel âpre murmure au fond de moi dit : » Non! »
Contre un servile amour toute ma fierté crie.
Non! je veux qu’étant mienne, à ma guise pétrie,
Ce soit elle, et non moi, qui craigne l’abandon.
Tantôt je lui découvre en entier ma faiblesse,
Tantôt, rebelle injuste et jaloux, je la blesse
Et je sens dans mon cœur sourdre la cruauté.
Elle ne comprend pas, et je lui semble infâme.
Oh! que je serais doux si tu n’étais qu’une âme!
Ce qui me rend méchant, vois-tu, c’est ta beauté.
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