J’ai vu, tels que des morts réveillés par le glas,
Les moines, lampe en main, se ranger en silence,
Puis pousser, comme un vol de corbeaux qui s’élance,
Leurs noirs miserere qui plaisent au cœur las.
Le néant dans le cloître a sonné sous mes pas ;
J’ai connu la cellule, où le calme commence,
D’où le monde nous semble une mêlée immense
Dont le vain dénouement ne nous regarde pas.
La blancheur des grands murs m’a hanté comme un rêve ;
J’ai senti dans ma vie une ineffable trêve :
L’avant-goût du sépulcre a réjoui mes os.
Mais, adieu! Le soldat court où le canon gronde :
Je retourne où j’entends la bataille du monde,
Sans pitié pour mon cœur affamé de repos.
(2 votes, average: 4,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- À la grande chartreuse Jéhova de la terre a consacré les cimes ; Elles sont de ses pas le divin marchepied, C’est là qu’environné de ses foudres sublimes Il […]...
- En allant à la Chartreuse de Miraflorès Oui, c’est une montée âpre, longue et poudreuse, Un revers décharné, vrai site de Chartreuse. Les pierres du chemin, qui croulent sous les pieds, Trompent […]...
- La grande allée C’est une grande allée à deux rangs de tilleuls. Les enfants, en plein jour, n’osent y marcher seuls, Tant elle est haute, large et sombre. […]...
- La grande Ourse Sonnet. La Grande Ourse, archipel de l’océan sans bords, Scintillait bien avant qu’elle fût regardée, Bien avant qu’il errât des pâtres en Chaldée Et que […]...
- La grande ville La » grande ville « . Un tas criard de pierres blanches Où rage le soleil comme en pays conquis. Tous les vices ont leur tanière, […]...
- Comme une grande fleur Comme une grande fleur trop lourde qui défaille, Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux […]...
- Une grande dame Belle » à damner les saints « , à troubler sous l’aumusse Un vieux juge! Elle marche impérialement. Elle parle – et ses dents font un […]...
- Si ta grande ombre, ô Moréas Si ta grande ombre, ô Moréas, Revient aux cabarets des Halles Parmi les filles de trois balles Et leurs gitons complets à l’as, Puissé-je au […]...
- Tu fus une grande amoureuse Tu fus une grande amoureuse À ta façon, la seule bonne Puisqu’elle est tienne et que personne Plus que toi ne fut malheureuse, Après la […]...
- Silence et nuit des bois Il est plus d’un silence, il est plus d’une nuit, Car chaque solitude a son propre mystère : Les bois ont donc aussi leur façon […]...
- Silence Le silence descend en nous, Tes yeux mi-voilés sont plus doux ; Laisse mon cœur sur tes genoux. Sous ta chevelure épandue De ta robe […]...
- Le Silence À Mademoiselle A. H. Le silence est l’âme des choses Qui veulent garder leur secret. Il s’en va quand le jour paraît, Et revient dans […]...
- Un grand sommeil noir Un grand sommeil noir Tombe sur ma vie : Dormez, tout espoir, Dormez, toute envie! Je ne vois plus rien, Je perds la mémoire Du […]...
- Asseyons-nous tous deux près du chemin Asseyons-nous tous deux près du chemin, Sur le vieux banc rongé de moisissures, Et que je laisse, entre tes deux mains sûres, Longtemps s’abandonner ma […]...
- Silence Sonnet. La pudeur n’a pas de clémence, Nul aveu ne reste impuni, Et c’est par le premier nenni Que l’ère des douleurs commence. De ta […]...
- L’habitude L’habitude est une étrangère Qui supplante en nous la raison : C’est une ancienne ménagère Qui s’installe dans la maison. Elle est discrète, humble, fidèle, […]...
- C’est parce qu’elle se taisait Son silence fut mon vainqueur ; C’est ce qui m’a fait épris d’elle. D’abord je n’avais dans le coeur Rien qu’un obscur battement d’aile. Nous […]...
- Les amours terrestres Sonnet. Nos yeux se sont croisés et nous nous sommes plu. Née au siècle où je vis et passant où je passe, Dans le double […]...
- Souhait Sonnet. Par moments je souhaite une esclave au beau corps, Sans ouïe et sans voix, pour toute bien-aimée. À son oreille close, aux rougeurs de […]...
- La nuit, lorsque je dors La nuit, lorsque je dors et qu’un ciel inutile Arrondit sur le monde une vaine beauté, Quand les hautes maisons obscures de la ville Ont […]...
- Évolution Quand je me hasarde à descendre Jusques aux bas-fonds du désir, À l’heure où l’on pèse la cendre Que laisse après soi le plaisir ; […]...
- Vous êtes calme, vous voulez un voeu discret Vous êtes calme, vous voulez un vœu discret, Des secrets à mi-voix dans l’ombre et le silence, Le cœur qui se répand plutôt qu’il ne […]...
- L’ange gardien Sonnet. Archange féminin dont le bel œil, sans trêve, Miroite en s’embrumant comme un soleil navré, Apaise le chagrin de mon cœur enfiévré, Reine de […]...
- Le meilleur moment des amours Le meilleur moment des amours N’est pas quand on a dit : » Je t’aime. » Il est dans le silence même À demi rompu […]...
- La voie lactée Aux étoiles j’ai dit un soir : » Vous ne paraissez pas heureuses ; Vos lueurs, dans l’infini noir, Ont des tendresses douloureuses ; » […]...
- Un cri Hirondelle! hirondelle! hirondelle! Est-il au monde un coeur fidèle? Ah! s’il en est un, dis-le moi, J’irai le chercher avec toi. Sous le soleil ou […]...
- Anxiété Silence! reprenons les travaux de mon âge. Que le pinceau docile obéisse à mes doigts, Des lieux que j’ai quittés qu’il retrace l’image, Que ma […]...
- Combien elle est facilement ravie Combien elle est facilement ravie Avec ses yeux d’extase ignée ; Elle, la douce et résignée Si simplement devant la vie. Ce soir, comme un […]...
- Le réveil Si tu m’appartenais (faisons ce rêve étrange!), Je voudrais avant toi m’éveiller le matin Pour m’accouder longtemps près de ton sommeil d’ange, Egal et murmurant […]...
- Si tu veux nous nous aimerons Si tu veux nous nous aimerons Avec tes lèvres sans le dire Cette rose ne l’interromps Qu’à verser un silence pire Jamais de chants ne […]...