Sonnet.
Le soldat frappé tombe en poussant de grands cris ;
On l’emporte ; le baume assainit la blessure,
Elle se ferme un jour ; il marche, il se rassure,
Et, par un beau soleil, il croit ses maux guéris.
Mais, au premier retour d’un ciel humide et gris,
De l’ancienne douleur il ressent la morsure ;
Alors la guérison ne lui paraît pas sûre,
Le souvenir du fer gît dans ses flancs meurtris.
Ainsi, selon le temps qu’il fait dans ma pensée,
À la place où mon âme autrefois fut blessée
Il est un renouveau d’angoisses que je crains ;
Une larme, un chant triste, un seul mot dans un livre,
Nuage au ciel limpide où je me plais à vivre,
Me fait sentir au cœur la dent des vieux chagrins.





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