Angoisse
Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête En qui vont les péchés d’un peuple, ni creuser Dans tes cheveux impurs une […]
Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête En qui vont les péchés d’un peuple, ni creuser Dans tes cheveux impurs une […]
Las du triste hôpital, et de l’encens fétide Qui monte en la blancheur banale des rideaux Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide, Le […]
Le printemps maladif a chassé tristement L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide, Et dans mon être à qui le sang morne préside L’impuissance s’étire […]
Rien, cette écume, vierge vers À ne désigner que la coupe ; Telle loin se noie une troupe De sirènes mainte à l’envers. Nous naviguons, […]
À Emmanuel des Essarts. Souvent la vision du Poète me frappe : Ange à cuirasse fauve, il a pour volupté L’éclair du glaive, ou, blanc […]
Toute Aurore même gourde A crisper un poing obscur Contre des clairons d’azur Embouchés par cette sourde A le pâtre avec la gourde Jointe au […]
À des heures et sans que tel souffle l’émeuve Toute la vétusté presque couleur encens Comme furtive d’elle et visible je sens Que se dévêt […]
Ô si chère de loin et proche et blanche, si Délicieusement toi, Méry, que je songe À quelque baume rare émané par mensonge Sur aucun […]
Quelle soie aux baumes de temps Où la Chimère s’exténue Vaut la torse et native nue Que, hors de ton miroir, tu tends! Les trous […]
Ô rêveuse, pour que je plonge Au pur délice sans chemin, Sache, par un subtil mensonge, Garder mon aile dans ta main. Une fraîcheur de […]
M’introduire dans ton histoire C’est en héros effarouché S’il a du talon nu touché Quelque gazon de territoire À des glaciers attentatoire Je ne sais […]
Au-dessus du bétail ahuri des humains Bondissaient en clartés les sauvages crinières Des mendieurs d’azur le pied dans nos chemins. Un noir vent sur leur […]
Ce me va hormis l’y taire Que je sente du foyer Un pantalon militaire À ma jambe rougeoyer L’invasion je la guette Avec le vierge […]
La chair est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres. Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue […]
De frigides roses pour vivre Toutes la même interrompront Avec un blanc calice prompt Votre souffle devenu givre Mais que mon battement délivre La touffe […]
Tout à coup et comme par jeu Mademoiselle qui voulûtes Ouïr se révéler un peu Le bois de mes diverses flûtes Il me semble que […]
Ô laveuse aux mignardes poses, Qui sur ta lèvre où rit ton cœur As le sang embaumé des roses Au pied d’enfants, à l’œil moqueur. […]
Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change, Le Poète suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu Que la mort triomphait […]
Avec comme pour langage Rien qu’un battement aux cieux Le futur vers se dégage Du logis très précieux Aile tout bas la courrière Cet éventail […]
Tout Orgueil fume-t-il du soir. Torche dans un branle étouffée Sans que l’immortelle bouffée Ne puisse à l’abandon surseoir! La chambre ancienne de l’hoir De […]
Au seul souci de voyager Outre une Inde splendide et trouble – Ce salut soit le messager Du temps, cap que ta poupe double Comme […]
Ta guenille nocturne étalant par ses trous Les rousseurs de tes poils et de ta peau, je l’aime Vieux spectre, et c’est pourquoi je te […]
Dame sans trop d’ardeur à la fois enflammant La rose qui cruelle ou déchirée, et lasse Même du blanc habit de pourpre, le délace Pour […]
Le temple enseveli divulgue par la bouche Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis Abominablement quelque idole Anubis Tout le museau flambé comme un aboi farouche […]
Une négresse par le démon secouée Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux Et criminels aussi sous leur robe trouée, Cette goinfre s’apprête à […]
Petit air. I. Quelconque une solitude Sans le cygne ni le quai Mire sa désuétude Au regard que j’abdiquai Ici de la gloriole Haute à […]
Toujours, n’importe le titre, Sans même s’enrhumer au Dégel, ce gai siffle-litre Crie un premier numéro.
Xx(Pour des Esseintes.) Hyperbole! de ma mémoire Triomphalement ne sais-tu Te lever, aujourd’hui grimoire Dans un livre de fer vêtu : Car j’installe, par la […]
Rien au réveil que vous n’ayez Envisagé de quelque moue Pire si le rire secoue Votre aile sur les oreillers Indifféremment sommeillez Sans crainte qu’une […]
Prose des fous. Elle dormait : son doigt tremblait, sans améthyste Et nu, sous sa chemise : après un soupir triste, Il s’arrêta, levant au […]
Ta pâle chevelure ondoie Parmi les parfums de ta peau Comme folâtre un blanc drapeau Dont la soie au soleil blondoie. Las de battre dans […]
Victorieusement fui le suicide beau Tison de gloire, sang par écume, or, tempête! Ô rire si là-bas une pourpre s’apprête À ne tendre royal que […]
De l’éternel Azur la sereine ironie Accable, belle indolemment comme les fleurs, Le poète impuissant qui maudit son génie À travers un désert stérile de […]
Cependant que la cloche éveille sa voix claire À l’air pur et limpide et profond du matin Et passe sur l’enfant qui jette pour lui […]
L’ennui d’aller en visite Avec l’ail nous l’éloignons. L’élégie au pleur hésite Peu si je fends des oignons.
Prends ce sac, Mendiant! tu ne le cajolas Sénile nourrisson d’une tétine avare Afin de pièce à pièce en égoutter ton glas. Tire du métal […]
I. Chez celles dont l’amour est une orange sèche Qui garde un vieux parfum sans le nectar vermeil, J’ai cherché l’Infini qui fait que l’homme […]
La femme, l’enfant, la soupe En chemin pour le carrier Le complimentent qu’il coupe Dans l’us de se marier.
Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos, Il m’amuse d’élire avec le seul génie Une ruine, par mille écumes bénie Sous l’hyacinthe, au loin, […]
Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre Ce lac dur oublié que hante sous le givre […]
À la nue accablante tu Basse de basalte et de laves À même les échos esclaves Par une trompe sans vertu Quel sépulcral naufrage (tu […]
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur, Un automne jonché de taches de rousseur Et vers le ciel errant de ton œil […]
Le pur soleil qui remise Trop d’éclat pour l’y trier Ôte ébloui sa chemise Sur le dos du vitrier.
Ces cailloux, tu les nivelles Et c’est, comme troubadour, Un cube aussi de cervelles Qu’il me faut ouvrir par jour.
Las de l’amer repos où ma paresse offense Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance Adorable des bois de roses sous l’azur Naturel, et […]
(Écrit à l’âge de 12 ans.) J’avais appris un compliment, Et j’accourais pour célébrer ta fête, On y parlait de sentiment De tendre amour, d’ardeur […]
La chevelure vol d’une flamme à l’extrême Occident de désirs pour la tout déployer Se pose (je dirais mourir un diadème) Vers le front couronné […]
Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître Autre que l’histrion qui du geste évoquais Comme plume la suie ignoble des quinquets, J’ai troué dans […]
Hors de la poix rien à faire, Le lys naît blanc, comme odeur Simplement je le préfère À ce bon raccommodeur. Il va de cuir […]
Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée! Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée, Par le verre brûlé d’aromates et d’or, Par les carreaux glacés, hélas! […]
Des avalanches d’or du vieil azur, au jour Premier et de la neige éternelle des astres Jadis tu détachas les grands calices pour La terre […]
Si tu veux nous nous aimerons Avec tes lèvres sans le dire Cette rose ne l’interromps Qu’à verser un silence pire Jamais de chants ne […]
Quand l’ombre menaça de la fatale loi Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres, Affligé de périr sous les plafonds funèbres Il a […]
Le silence déjà funèbre d’une moire Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier Que doit un tassement du principal pilier Précipiter avec le manque […]
Princesse! à jalouser le destin d’une Hébé Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lèvres, J’use mes feux mais n’ai rang discret que […]
À la fenêtre recélant Le santal vieux qui se dédore De sa viole étincelant Jadis avec flûte ou mandore, Est la Sainte pâle, étalant Le […]
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie, En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie, Il […]
Toute l’âme résumée Quand lente nous l’expirons Dans plusieurs ronds de fumée Abolis en autres ronds Atteste quelque cigare Brûlant savamment pour peu Que la […]
La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs Vaporeuses, tiraient de mourantes violes De blancs sanglots glissant […]
(Pour votre chère morte, son ami.) – » Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre, Tu te plains, ô captif solitaire du seuil, Que […]
Une dentelle s’abolit Dans le doute du Jeu suprême À n’entr’ouvrir comme un blasphème Qu’absence éternelle de lit. Cet unanime blanc conflit D’une guirlande avec […]
Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème! Salut de la démence et libation blême, Ne crois pas qu’au magique espoir du corridor J’offre ma […]
Surgi de la croupe et du bond D’une verrerie éphémère Sans fleurir la veillée amère Le col ignoré s’interrompt. Je crois bien que deux bouches […]
Ta paille azur de lavandes, Ne crois pas avec ce cil Osé que tu me la vendes Comme à l’hypocrite s’il En tapisse la muraille […]
Le noir roc courroucé que la bise le roule Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains Tâtant sa ressemblance avec les maux humains Comme pour […]
XÀ Monsieur Eliacim Jourdain. Phébus à la perruque rousse De qui les lames de vermeil, Ô faunes ivres dans la mousse, Provoquaient votre lourd sommeil. […]
Pas les rafales à propos De rien comme occuper la rue Sujette au noir vol de chapeaux ; Mais une danseuse apparue Tourbillon de mousseline […]
Dans un de ces faubourgs où vont des caravanes De chiffonniers se battre et baiser galamment Un vieux linge sentant la peau des courtisanes Et […]
La jeune dame qui marche sur la pelouse Devant l’été paré de pommes et d’appas, Quand des heures Midi comblé jette les douze, Dans cette […]
Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, L’Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore, Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix Que ne recueille pas de […]
Parce que de la viande était à point rôtie, Parce que le journal détaillait un viol, Parce que sur sa gorge ignoble et mal bâtie […]
Le vif œil dont tu regardes Jusques à leur contenu Me sépare de mes hardes Et comme un dieu je vais nu.
Puisque ce soir, onze décembre Mil huit cent soixante-un, je n’ai Qu’à rouler le chapelet d’ambre D’un rêve cent fois égrené, Les pieds au feu, […]