Ode V.
Ainsi l’amour et la fortune,
Tous deux causes de mes douleurs,
Donnent à mes nouveaux malheurs
Leur force contraire et commune,
Ainsi la fortune et l’amour,
D’une force unie et contraire
Veulent avancer et distraire
Mes rages et mon dernier jour.
Tous deux pour voler ont des ailes,
Aveugles des yeux, des désirs,
De tous deux les jeux, les plaisirs
Sont peines et rages cruelles :
Ils ne s’abreuvent que de pleurs,
N’aiment que les fers et les flammes,
N’affligent que les belles âmes,
Ne blessent que les braves coeurs.
La fortune est femme ploiable,
L’amour un dépiteux enfant,
L’une s’abaisse en triomphant,
L’autre est vainqueur insupportable,
L’une de sa légèreté
Change au plaisir en grand désastre,
Et l’autre n’a opiniâtre
Plus grand mal que la fermeté.
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