Sonnet XCIII.
Je confesse, j’eu tort, quand d’un accent amer
Sans feindre j’esclatay mes passions sans feinte,
Je devoy retenir ceste douleur esteincte
Sans prodiguer ainsi les nymphes dans la mer.
Mais quoi! ma passion est trop forte à charmer
Pour défendre à mes vers de l’avoir tant dépeinte,
Sinon que pour nourrir l’espérance sans crainte
Vous me donnez de quoy bien rire, et bien aymer.
Vous verriez mignarder une Vénus pudique,
Mille cupidonneaux, et ma fureur tragique,
Et mon luc et ma muse auront un autre but.
Diane, essayez donc si je sçauroy escrire,
Folastre fredonner, de la muse, et du luth,
Un plaisir de l’amour aussi bien qu’un martire.





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