À Jules de Prémaray

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1. À Edmond et Jules de Goncourt Comme sur un beau lac où le feuillage tremble, Deux cygnes dans l’azur au loin voguent ensemble ; Comme deux fiers chevaux, buvant au flot […]...
2. Nevermore (2) Allons, mon pauvre cœur, allons, mon vieux complice, Redresse et peins à neuf tous tes arcs triomphaux ; Brûle un encens ranci sur tes autels […]...
3. Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
4. Ma bohème Sonnet. Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal ; J’allais sous le ciel, Muse! et j’étais ton […]...
5. Je te donne ces vers Sonnet. Je te donne ces vers afin que si mon nom Aborde heureusement aux époques lointaines, Et fait rêver un soir les cervelles humaines, Vaisseau […]...
6. Séguidille Brune encore non eue, Je te veux presque nue Sur un canapé noir Dans un jaune boudoir, Comme en mil huit cent trente. Presque nue […]...
7. Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
8. Guitare GASTIBELZA, l’homme à la carabine, Chantait ainsi :  » Quelqu’un a-t-il connu doña Sabine? Quelqu’un d’ici? Dansez, chantez, villageois! la nuit gagne Le mont Falù […]...
9. Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
10. Ballade pour une amoureuse Muse au beau front, muse sereine, Plus de satire, j’y consens. N’offensons pas avec ma haine Le calme éther d’où tu descends. Je chante en […]...
11. La sérénade (Imitée d’Uhland) Oh! quel doux chant m’éveille? – Près de ton lit je veille, Ma fille! et n’entends rien… Rendors-toi, c’est chimère! – J’entends dehors, […]...
12. Au lecteur La sottise, l’erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur […]...
13. Distrait et grave comme un fou Distrait et grave comme un fou, Ayant mes rêves pour cortèges, Je vais un peu je ne sais où Par les pays où sont les […]...
14. Vénerie Ô Vénus, dans ta Vénerie, Limier et piqueur à la fois, Valet-de-chiens et d’écurie, J’ai vu l’Hallali, les Abois!… Que Diane aussi me sourie!… À […]...
15. Rencontre Sonnet. Je ne te raille point, jeune prostituée! Tu vas l’œil provocant, le pied galant et prompt, À travers le sarcasme et l’ignoble huée : […]...
16. Épigraphe pour un livre condamné Sonnet. Lecteur paisible et bucolique, Sobre et naïf homme de bien, Jette ce livre saturnien, Orgiaque et mélancolique. Si tu n’as fait ta rhétorique Chez […]...
17. J’ai croisé sur la route où je vais dans la vie J’ai croisé sur la route où je vais dans la vie La Mort qui cheminait avec la Volupté, L’une pour arme ayant sa faux inassouvie, […]...
18. Tête de faune Dans la feuillée, écrin vert taché d’or, Dans la feuillée incertaine et fleurie De fleurs splendides où le baiser dort, Vif et crevant l’exquise broderie, […]...
19. À une dame trop maigre Non, je ne l’aime point cette carcasse d’os ; Qu’on ne m’en parle plus, quoi qu’il y ait du lucre (*) ; J’aime autant embrasser […]...
20. À une Muse folle Allons, insoucieuse, ô ma folle compagne, Voici que l’hiver sombre attriste la campagne, Rentrons fouler tous deux les splendides coussins ; C’est le moment de […]...
21. La Méridienne du lion Le lion dort, seul sous sa voûte. Il dort de ce puissant sommeil De la sieste, auquel s’ajoute, Comme un poids sombre, le soleil. Les […]...
22. À Madame *** (En lui renvoyant, au jour de l’an, un volume traduit par elle) Un traducteur peut n’être Qu’un traître, Il peut être un flatteur Menteur ; […]...
23. Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier Celui dont nous t’offrons l’image, Et dont l’art, subtil entre tous, Nous enseigne à rire de nous, Celui-là, lecteur, est un sage. C’est un satirique, […]...
24. Le parfum Sonnet. Lecteur, as-tu quelquefois respiré Avec ivresse et lente gourmandise Ce grain d’encens qui remplit une église, Ou d’un sachet le musc invétéré? Charme profond, […]...
25. Le rossignol Sur l’azur plus pâle des cieux Le crépuscule étend son voile, Des bergers la bleuâtre étoile Pare son front silencieux. Des oiseaux le peuple sonore […]...
26. L’homme À Lord Byron. Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom, Esprit mystérieux, mortel, ange, ou démon, Qui que tu sois, Byron, bon ou […]...
27. Les azurs Splendides reflets bleus des parois des glaciers, Qui plongez dans une ombre aussi bleue et splendide, Où les pâles azurs des cristaux, des aciers, Se […]...
28. Le lendemain du premier jour de mai Le lendemain du premier jour de may, Dedens mon lit ainsi que je dormoye, Au point du jour m’avint que je songay Que devant moy […]...
29. Sonnet au lecteur Jusqu’à présent, lecteur, suivant l’antique usage, Je te disais bonjour à la première page. Mon livre, cette fois, se ferme moins gaiement ; En vérité, […]...
30. Écrit sur un exemplaire de la  » Divina Commedia «  Un soir, dans le chemin je vis passer un homme Vêtu d’un grand manteau comme un consul de Rome, Et qui me semblait noir sur […]...