Un soir, dans le chemin je vis passer un homme
Vêtu d’un grand manteau comme un consul de Rome,
Et qui me semblait noir sur la clarté des cieux.
Ce passant s’arrêta, fixant sur moi ses yeux
Brillants, et si profonds, qu’ils en étaient sauvages,
Et me dit : » J’ai d’abord été, dans les vieux âges,
Une haute montagne emplissant l’horizon ;
Puis, âme encore aveugle et brisant ma prison,
Je montai d’un degré dans l’échelle des êtres,
Je fus un chêne, et j’eus des autels et des prêtres,
Et je jetai des bruits étranges dans les airs ;
Puis je fus un lion rêvant dans les déserts,
Parlant à la nuit sombre avec sa voix grondante ;
Maintenant, je suis homme, et je m’appelle Dante. «
Juillet 1843.





Poèmes similaires:
- Écrit sur la première page d’un livre de Joseph de Maistre Cathédrale monstre! Bâtie Contre le droit et le devoir! Plan incliné. La sacristie, Glissante, devient l’abattoir. Ici les cierges, là les torches. Dans ce temple, […]...
- Écrit après la visite d’un bagne Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne Ne sont jamais allés à l’école une fois, […]...
- Dante écrit deux vers Dante écrit deux vers, puis il sort ; et les deux vers Se parlent. Le premier dit : – Les cieux sont ouverts. Cieux! je […]...
- Écrit en 1827 I. Je suis triste quand je vois l’homme. Le vrai décroît dans les esprits. L’ombre qui jadis noya Rome Commence à submerger Paris. Les rois […]...
- Écrit le 17 juillet 1851 En descendant de la tribune. Ces hommes qui mourront, foule abjecte et grossière, Sont de la boue avant d’être de la poussière. Oui, certes, ils […]...
- Écrit sur la plinthe d’un bas-relief antique À MADEMOISELLE LOUISE B. La musique est dans tout. Un hymne sort du monde. Rumeur de la galère aux flancs lavés par l’onde, Bruits des […]...
- Écrit sur le tombeau (Sur le tombeau d’un petit enfant au bord de la mer) Vieux lierre, frais gazon, herbe, roseaux, corolles ; Eglise où l’esprit voit le Dieu […]...
- Écrit au bas d’un crucifix Vous qui pleurez, venez à ce Dieu, car il pleure. Vous qui souffrez, venez à lui, car il guérit. Vous qui tremblez, venez à lui, […]...
- Écrit sur le mur de Versailles L’objet est illustre Dans ce temps caduc. Le duc sonne un rustre, Le roi sonne un duc. Siècle étrange! il taille, Sans mêler les rangs, […]...
- Écrit sur un livre du jeune Michel Ney Enfants! fils des héros disparus! fils des hommes Qui firent mon pays plus grand que les deux Romes, Et qui s’en sont allés, dans l’abîme […]...
- Écrit sur la première page d’un Pétrarque Quand d’une aube d’amour mon âme se colore, Quand je sens ma pensée, ô chaste amant de Laure, Loin du souffle glacé d’un vulgaire moqueur, […]...
- Écrit sur la vitre d’une fenêtre flamande J’aime le carillon dans tes cités antiques, Ô vieux pays gardien de tes moeurs domestiques, Noble Flandre, où le Nord se réchauffe engourdi Au soleil […]...
- Écrit au bas d’un portrait de Madame la Duchesse d’Orléans Quand cette noble femme eut touché la frontière, Proscrite et fugitive, hélas! mais reine encor, Emportant son grand coeur, sa tristesse humble et fière, Et […]...
- Écrit sur le tombeau d’un petit enfant au bord de la mer Vieux lierre, frais gazon, herbe, roseaux, corolles ; Église où l’esprit voit le Dieu qu’il rêve ailleurs ; Mouches qui murmurez d’ineffables paroles À l’oreille […]...
- Ecrit sur l’album de Mme N. de V Des yeux tout autour de la tête Ainsi qu’il est dit dans Murger. Point très bonne. Un esprit d’enfer Avec des rires d’alouette. Sculpteur, musicien, […]...
- Écrit en 1875 J’ai naguère habité le meilleur des châteaux Dans le plus fin pays d’eau vive et de coteaux : Quatre tours s’élevaient sur le front d’autant […]...
- Je t’ai écrit au clair de lune Je t’ai écrit au clair de lune Sur la petite table ovale, D’une écriture toute pâle, Mots tremblés, à peine irisés Et qui dessinent des […]...
- De la femme au ciel L’âme a des étapes profondes. On se laisse d’abord charmer, Puis convaincre. Ce sont deux mondes. Comprendre est au-delà d’aimer. Aimer, comprendre : c’est le […]...
- Le bonheur est mélancolique Le bonheur est mélancolique. Le cri des plus joyeux oiseaux Paraît lointain comme de l’eau Où se noierait une musique. À l’œil qui s’en repaît […]...
- À grand-papa Il faut écouter, amis, La parole des ancêtres. – Ne soyons jamais soumis! Mais, d’où viennent tous les êtres? Donc pour cela, puis-je oser, À […]...
- Le loup criait Le loup criait sous les feuilles En crachant les belles plumes De son repas de volailles : Comme lui je me consume. Les salades, les […]...
- Puis ça, puis là Puis ça, puis la, Et sus et jus, De plus en plus, Tout vient et va. Tous on verra, Grands et menus, Puis ça, puis […]...
- Le chêne et les buissons Fable XI, Livre III. Le vent s’élève ; un gland tombe dans la poussière : Un chêne en sort. – Un chêne! Osez-vous appeler Chêne […]...
- Le lierre et le thym Que je te plains, petite plante! Disait un jour le lierre au thym : Toujours ramper, c’est ton destin ; Ta tige chétive et tremblante […]...
- Lettres Simples ou parées, quelques qu’elles soient. Les lettres que nous envoyons aux femmes, Les lettres de désir et d’amour et d’espoir, C’est notre moi qui […]...
- Obsession Sonnet. Grands bois, vous m’effrayez comme des cathédrales ; Vous hurlez comme l’orgue ; et dans nos coeurs maudits, Chambres d’éternel deuil où vibrent de […]...
- Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans. Ton regard dit : » Matin, » et ton front dit : » Printemps. » Il semble […]...
- Le chien et le flacon » – Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la […]...
- Adieu à Graziella Adieu! mot qu’une larme humecte sur la lèvre ; Mot qui finit la joie et qui tranche l’amour ; Mot par qui le départ de […]...
- Le poème éploré se lamente Le poème éploré se lamente ; le drame Souffre, et par vingt acteurs répand à flots son âme ; Et la foule accoudée un moment […]...
- L’ancienne gloire Dans le silence et la grandeur des cathédrales, La cité, riche avait jadis, dressé vers Dieu De merveilleux autels,, tordus comme des feux Cuivres, bronzes, […]...
- Chacun choisit un homme Chacun choisit un homme, et moi j’ai choisi Dieu! Oui, j’ai, pour l’expliquer à la foule muette, Pris le plus grand poème et le plus […]...
- Bourgeois parlant de Jésus-Christ » – Sa morale a du bon. – Il est mort à trente ans. – Il changeait en vin l’eau. – Ça s’est dit dans […]...
- Chanson : Lorsque la coquette Espérance Lorsque la coquette Espérance Nous pousse le coude en passant, Puis à tire-d’aile s’élance, Et se retourne en souriant ; Où va l’homme? Où son […]...
- La fumée Fable VI, Livre III. Pendant mille ans et plus, Jupiter fut fêté. C’était justice : alors il portait le tonnerre ; Il était immortel : […]...
- David, le marbre est saint David, le marbre est saint, le bronze est vénérable. Sous le bois, où grandit le tilleul et l’érable, Où le chêne tressaille, où les germes […]...
- L’homme et l’idole de bois Certain Païen chez lui gardait un Dieu de bois, De ces Dieux qui sont sourds, bien qu’ayants des oreilles. Le païen cependant s’en promettait merveilles. […]...
- Les trop heureux Quand avec celle qu’on enlève, Joyeux, on s’est enfui si loin, Si haut, qu’au-dessus de son rêve On n’a plus que Dieu, doux témoin ; […]...
- À Victor Hugo De votre amitié, maître, emportant cette preuve Je tiens donc sous mon bras le Rhin. – J’ai l’air d’un fleuve Et je me sens grandir […]...
- Georges et Jeanne Moi qu’un petit enfant rend tout à fait stupide, J’en ai deux ; Georges et Jeanne ; et je prends l’un pour guide Et l’autre […]...