Il est un triste lac à l’eau tranquille et noire
Dont jamais le soleil ne vient broder la moire,
Et dont tous les oiseaux évitent les abords.
Un chêne vigoureux a grandi sur ses bords,
Et, courbé par le Temps jusqu’aux ondes, étale
Sur la cime des flots sa masse horizontale.
Son feuillage muet se tait malgré le vent ;
Le nymphaea, l’iris, le nénufar mouvant,
Le bleu myosotis et la pervenche sombre
Penchent étiolés, ou meurent sous cette ombre.
Ainsi, quand sur le coeur, dans sa jeune saison,
Amour! tu fais tomber ta large frondaison
Et tes rameaux géants dont le fardeau l’accable,
Tout s’étiole et meurt sous ton ombre implacable.
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