Quand je vais poursuivant mes courses poétiques,
Je m’arrête surtout aux vieux châteaux gothiques.
J’aime leurs toits d’ardoise aux reflets bleus et gris,
Aux faîtes couronnés d’arbustes rabougris ;
Leurs pignons anguleux, leurs tourelles aiguës ;
Dans les réseaux de plomb leurs vitres exiguës,
Légendes des vieux temps où les preux et les saints
Se groupent sous l’ogive en fantasques dessins ;
Avec ses minarets moresques, la chapelle
Dont la cloche qui tinte à la prière appelle ;
J’aime leurs murs verdis par l’eau du ciel lavés,
Leurs cours où l’herbe croît à travers les pavés,
Au sommet des donjons leurs girouettes frêles
Que la blanche cigogne effleure de ses ailes ;
Leurs ponts-levis tremblants, leurs portails blasonnés,
De monstres, de griffons, bizarrement ornés ;
Leurs larges escaliers aux marches colossales,
Leurs corridors sans fin et leurs immenses salles,
Où, comme une voix faible, erre et gémit le vent,
Où, recueilli dans moi, je m’égare, rêvant,
Paré de souvenirs d’amour et de féerie,
Le brillant moyen-âge et la chevalerie.





Poèmes similaires:
- Le moyen de se connaître L’idole qui règne sur nous Voudrait y régner sans partage : Aussi nos travers sont jaloux, Chacun d’eux hait sa propre image. Désires-tu donc aujourd’hui […]...
- Le moyen pour réussir Travailler, même avec courage, Mais sans méthode, est temps perdu. Pour faire un travail étendu Apprends à diviser l’ouvrage : Qui, pour abattre une forêt, […]...
- Le buffet Sonnet. C’est un large buffet sculpté ; le chêne sombre, Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ; Le buffet est […]...
- Les songes et les fleurs Viens, si tu veux rêver d’amour, Viens tresser ta couronne au fond de la campagne : Voici l’heure, hâtons-nous, ô ma jeune compagne! Les songes […]...
- Chelles J’aime Chelles et ses cressonnières, Et le doux tic-tac des moulins Et des coeurs, autour des meunières ; Quant aux blancs meuniers, je les plains. […]...
- La sagesse des griffons C’était la nuit ardente et le retour du bal ; Vaincue et triomphante et chastement lascive, Elle disait d’un ton de bien-être : J’ai mal!… […]...
- À Madame Sand » Ce roc voûté par art, chef-d’œuvre d’un autre âge, Ce roc de Tarascon hébergeait autrefois Les géants descendus des montagnes de Foix, Dont tant […]...
- Doux air mélancolique Doux air mélancolique et suave qui passe En lambeaux déchirés épars dans ces grands vents, À leurs rugissements monstrueux tu t’enlaces, Et glisses dans leur […]...
- Le jardin Le décor est royal ; les arbres éclaircis Alignent la beauté des larges perspectives ; L’eau, qu’un bassin de marbre encadre dans ses rives, Étale […]...
- Les mains Blanches, ayant la chair délicate des fleurs, On ne peut pas savoir que les mains sont cruelles. Pourtant l’âme se sèche et se flétrit par […]...
- Mes yeux, vous m’êtes superflus Chanson pour M. le duc de Bellegarde, amoureux d’une dame De la plus haute condition qui fût en France, et même en Europe. 1616. Mes […]...
- Les chercheuses de poux Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes, Implore l’essaim blanc des rêves indistincts, Il vient près de son lit deux grandes soeurs charmantes […]...
- Sonnet » Où es-tu? « , disait-elle, errant sur le rivage Où des saules trempaient leurs feuillages tremblants ; Et des larmes d’argent coulaient dans ses doigts […]...
- Hymne à la paix La paix sereine et radieuse Fait resplendir l’or des moissons ; La nature est blonde et joyeuse, Le ciel est plein de grands frissons. Hosanna […]...
- Au printemps Alerte et déliant la langue des pinsons, Quand viendra, couronné des floraisons nouvelles, Avril, qui fait vibrer les âmes et les ailes, Avril, le doux […]...
- À Aurore La nature est tout ce qu’on voit, Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime, Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit, Tout ce […]...
- Le vieux pont Sur le vieux pont verdi de mousse, Et tout rongé de lichens roux, Deux amants parlaient à voix douce : Et c’était nous! Lui, penché […]...
- À Hélène de Mecklembourg Le vieux palais attend la princesse saxonne Qui des derniers Capets veut sauver les enfants ; Charlemagne, attentif à ses pas triomphants, Crie à Napoléon […]...
- Je n’ai pas pour maîtresse une lionne illustre Je n’ai pas pour maîtresse une lionne illustre : La gueuse, de mon âme, emprunte tout son lustre ; Invisible aux regards de l’univers moqueur, […]...
- L’immortelle blanche Madrigal. Donnez-moi vos couleurs, tulipes, anémones ; Œillets, roses, jasmins, donnez-moi vos odeurs ; Des contraires saisons le froid ni les ardeurs Ne respectent que […]...
- Le soir au soleil je m’assieds Le soir, au soleil je m’assieds Devant ma porte ; Le jardin, les arbres fruitiers, La brise forte Soufflent jusqu’à moi la rumeur Des tièdes […]...
- L’amour du mensonge Quand je te vois passer, ô ma chère indolente, Au chant des instruments qui se brise au plafond Suspendant ton allure harmonieuse et lente, Et […]...
- Je n’aimerai jamais que toi Je n’aimerai jamais que toi… A moins qu’une femme ne m’aime, Et ne me donne aussi sa foi Pour me la reprendre de même. Car, […]...
- Le lavoir Une source descend de la roche brunie : Les filles de Plomar viennent laver au bas Aux coups vifs des battoirs se mêle le fracas […]...
- Colloque sentimental Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux formes ont tout à l’heure passé. Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles, Et l’on […]...
- Les grands linges Sonnet. Le magique soleil sur les hauteurs pensives Fait luire et triompher tous ces grands linges blancs Qui, chevauchant leur corde au sortir des lessives, […]...
- Autre La cour se fleurit de souci Comme le front De tous ceux-ci Qui vont en rond En flageolant sur leur fémur Débilité Le long du […]...
- Mes vers fuiraient, doux et frêles Mes vers fuiraient, doux et frêles, Vers votre jardin si beau, Si mes vers avaient des ailes, Des ailes comme l’oiseau. Il voleraient, étincelles, Vers […]...
- Le sentier Il est un sentier creux dans la vallée étroite, Qui ne sait trop s’il marche à gauche ou bien à droite. – C’est plaisir d’y […]...
- Mes deux filles Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe, L’une pareille au cygne et l’autre à la colombe, Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur! […]...
- L’horloge Vulnerant omnes, ultima necat. La voiture fit halte à l’église d’Urrugne, Nom rauque, dont le son à la rime répugne, Mais qui n’en est pas […]...
- Les fleurs Oh! de l’air! des parfums! des fleurs pour me nourrir! Il semble que les fleurs alimentent ma vie ; Mais elles vont mourir…. Ah! je […]...
- Taciturnes, le front baissé, nous tisonnons Taciturnes, le front baissé, nous tisonnons. La mourante lueur du feu baigne les noms Que notre main distraite a tracés dans les cendres ; Son […]...
- Dilection Sonnet. J’adore l’indécis, les sons, les couleurs frêles, Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie : Les cheveux et les yeux, l’eau, les […]...
- Le vieux chat et la jeune souris Une jeune Souris, de peu d’expérience, Crut fléchir un vieux Chat, implorant sa clémence, Et payant de raisons le Raminagrobis : » Laissez-moi vivre : […]...
- Dédain Une pitié me prend quand à part moi je songe À cette ambition terrible qui nous ronge De faire parmi tous reluire notre nom, De […]...
- Le printemps Les bourgeons verts, les bourgeons blancs Percent déjà le bout des branches, Et, près des ruisseaux, des étangs Aux bords parsemés de pervenches, Teintent les […]...
- La Saint-Martin d’hiver Les bois ont dépouillé leur costume. L’été A dû livrer au vent sa riche broderie, Et les merles moqueurs, qui sifflaient la féérie, Ne savent […]...
- Les serins et le chardonneret Un amateur d’oiseaux avait, en grand secret, Parmi les œufs d’une serine Glissé l’œuf d’un chardonneret. La mère des serins, bien plus tendre que fine, […]...
- Or, malgré ta cruauté Or, malgré ta cruauté Affectée, et l’air très faux De sale méchanceté Dont, bête, tu te prévaux J’aime ta lasciveté! Et quoiqu’en dépit de tout […]...