J’aime à vous voir en vos cadres ovales,
Portraits jaunis des belles du vieux temps,
Tenant en main des roses un peu pâles,
Comme il convient à des fleurs de cent ans.
Le vent d’hiver, en vous touchant la joue,
A fait mourir vos œillets et vos lis,
Vous n’avez plus que des mouches de boue
Et sur les quais vous gisez tout salis.
Il est passé le doux règne des belles ;
La Parabère avec la Pompadour
Ne trouveraient que des sujets rebelles,
Et sous leur tombe est enterré l’amour.
Vous, cependant, vieux portraits qu’on oublie,
Vous respirez vos bouquets sans parfums,
Et souriez avec mélancolie
Au souvenir de vos galants défunts.





Poèmes similaires:
- Le buffet Sonnet. C’est un large buffet sculpté ; le chêne sombre, Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ; Le buffet est […]...
- Le vieux portrait Dans l’ovale du cadre où s’éteint la dorure, Sous le verre, l’éclat d’un pastel ancien S’amortit en des tons gris de perle. On voit bien […]...
- Aimez-vous le passé Aimez-vous le passé Et rêver d’histoires Évocatoires Aux contours effacés? Les vieilles chambres Veuves de pas Qui sentent tout bas L’iris et l’ambre ; La […]...
- Aux coquettes Derrière le miroir, ce démon aux aguets, Dans ce discret asile où l’élégance règne, Ces roses, ces bijoux, tout ici vous enseigne A ne pas […]...
- Sur trois marches de marbre rose Depuis qu’Adam, ce cruel homme, A perdu son fameux jardin, Où sa femme, autour d’une pomme, Gambadait sans vertugadin, Je ne crois pas que sur […]...
- Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur Sonnet XXI. Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur, Ton Du Bellay n’est plus : ce n’est plus qu’une souche Qui dessus un […]...
- À Mme Lebrun Honneur à vos brillants pinceaux! Charmante rivale d’Apelles, Tous vos portraits sont des tableaux, Et tous vos tableaux des modèles....
- Lendemain À Henri Mercier. Avec les fleurs, avec les femmes, Avec l’absinthe, avec le feu, On peut se divertir un peu, Jouer son rôle en quelque […]...
- Raccommodement Nous renaissons, ma chère Éléonore ; Car c’est mourir que de cesser d’aimer. Puisse le nœud qui vient de se former Avec le temps se […]...
- Pour mademoiselle *** Amours des bas-reliefs, ô Nymphes et Bacchantes, Qui, sur l’Ida nocturne, au bruit d’un tambourin, Les fronts échevelés en tresses provocantes, Dansiez en agitant vos […]...
- Les papillons Les papillons couleur de neige Volent par essaims sur la mer ; Beaux papillons blancs, quand pourrai-je Prendre le bleu chemin de l’air? Savez-vous, ô […]...
- Le chêne du parc détruit (VII) Tout ce temps-là m’importune. Des fadeurs, ou des venins. La grandeur de leur fortune Rapetisse encor ces nains. On a le faux sur la nuque […]...
- Paganisme Pour les rêveurs, la source a toujours sa naïade Songeuse avec son cou flexible et ses yeux verts. Avec sa lèvre humide, avec ses bras […]...
- Lamento Connaissez-vous la blanche tombe Où flotte avec un son plaintif L’ombre d’un if? Sur l’if, une pâle colombe, Triste et seule, au soleil couchant, Chante […]...
- Marie, baisez-moi ; non, ne me baisez pas Marie, baisez-moi ; non, ne me baisez pas, Mais tirez-moi le coeur de votre douce haleine ; Non, ne le tirez pas, mais hors de […]...
- Le silence Sonnet. Je ne suis pas de ceux pour qui les causeries, Au coin du feu, l’hiver, ont de grandes douceurs ; Car j’ai pour tous […]...
- Les Ingénus Les hauts talons luttaient avec les longues jupes, En sorte que, selon le terrain et le vent, Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent […]...
- Le vendredi à Vêpres Créateur des humains, grand Dieu, souverain maître De ce vaste univers! Qui du sein de la terre à ton ordre vis naître Tant d’animaux divers […]...
- Me voilà revenu de ce voyage Me voilà revenu de ce voyage sombre, Où l’on n’a pour flambeaux et pour astre dans l’ombre Que les yeux du hibou ; Comme, après […]...
- Sainte À la fenêtre recélant Le santal vieux qui se dédore De sa viole étincelant Jadis avec flûte ou mandore, Est la Sainte pâle, étalant Le […]...
- Chinoiserie Ce n’est pas vous, non, madame, que j’aime, Ni vous non plus, Juliette, ni vous, Ophélia, ni Béatrix, ni même Laure la blonde, avec ses […]...
- Albertus (I) Sur le bord d’un canal profond dont les eaux vertes Dorment, de nénuphars et de bateaux couvertes, Avec ses toits aigus, ses immenses greniers, Ses […]...
- À la marquise Marquise, si mon visage A quelques traits un peu vieux, Souvenez-vous qu’à mon âge Vous ne vaudrez guère mieux. Le temps aux plus belles choses […]...
- L’absence Ce me sera plaisir, Genèvre, de t’écrire, Étant absent de toi, mon amoureux martyre… J’ai certes éprouvé par mainte expérience, Que l’amour se renforce et […]...
- Les Dieux Sonnet. Le dieu du laboureur est comme un très vieux roi De chair et d’os, seigneur du champ qu’il ensemence ; Le dieu de son […]...
- À Madame Sand » Ce roc voûté par art, chef-d’œuvre d’un autre âge, Ce roc de Tarascon hébergeait autrefois Les géants descendus des montagnes de Foix, Dont tant […]...
- Bûchers et tombeaux Le squelette était invisible, Au temps heureux de l’Art païen ; L’homme, sous la forme sensible, Content du beau, ne cherchait rien. Pas de cadavre […]...
- Ère des Césars Un philosophe grec, persan ou byzantin, Débarqua sur les bords du Tibre un beau matin. Maint bourgeois tout de suite étourdit le pauvre homme Des […]...
- L’amour À Laure B. L’amour a transmis jusqu’à nous Les noms de Pétrarque et de Laure ; Ah! d’eux si nous parlons encore, Combien l’on parlera […]...
- Premier sourire du printemps Tandis qu’à leurs oeuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement […]...