Déclin

Sonnet.

Comme il était bien, Lui, ce Jeune plein de sève!
Âpre à la vie Ô Gué!… et si doux en son rêve.
Comme il portait sa tête ou la couchait gaîment!
Hume-vent à l’amour!… qu’il passait tristement.

Oh comme il était Rien!… – Aujourd’hui, sans rancune
Il a vu lui sourire, au retour, la Fortune ;
Lui ne sourira plus que d’autrefois ; il sait
Combien tout cela coûte et comment ça se fait.

Son cœur a pris du ventre et dit bonjour en prose.
Il est coté fort cher… ce Dieu c’est quelque chose ;
Il ne va plus les mains dans les poches tout nu…

Dans sa gloire qu’il porte en paletot funèbre,
Vous le reconnaîtrez fini, banal, célèbre…
Vous le reconnaîtrez, alors, cet inconnu.


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Verset Déclin - Tristan Corbière