Sonnet.
J’ai vu le soleil dur contre les touffes
Ferrailler. – J’ai vu deux fers soleiller,
Deux fers qui faisaient des parades bouffes ;
Des merles en noir regardaient briller.
Un monsieur en ligne arrangeait sa manche ;
Blanc, il me semblait un gros camélia ;
Une autre fleur rose était sur la branche,
Rose comme… Et puis un fleuret plia.
– Je vois rouge… Ah oui! c’est juste : on s’égorge –
… Un camélia blanc – là – comme Sa gorge…
Un camélia jaune, – ici – tout mâché…
Amour mort, tombé de ma boutonnière.
– À moi, plaie ouverte et fleur printanière!
Camélia vivant, de sang panaché!
Veneris Dies 13***
(2 votes, average: 4,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Duel en juin À un ami. Jeanne a laissé de son jarret Tomber un joli ruban rose Qu’en vers on diviniserait, Qu’on baise simplement en prose. Comme femme […]...
- Sonnet à sir Bob Sonnet à sir Bob. Chien de femme légère, braque anglais pur sang. Beau chien, quand je te vois caresser ta maîtresse, Je grogne malgré moi […]...
- Ne ris point des sonnets Sonnet. Ne ris point des sonnets, ô critique moqueur! Par amour autrefois en fit le grand Shakespeare ; C’est sur ce luth heureux que Pétrarque […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Odelette Pourtant, si j’ai le chef plus blanc Que n’est d’un lis la fleur éclose, Et toi le visage plus franc Que n’est le bouton d’une […]...
- Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
- Rêve Oh! la fleur de lys! La noble fleur blanche, La fleur qui se penche Sur nos fronts pâlis! Son parfum suave Plus doux que le […]...
- Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête Sonnet CXXIX. Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête, Je vois le vieux Protée son troupeau renfermer, Je vois le vert Triton s’égayer sur […]...
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles Sonnet XCVII. Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles Qui ont le diable au corps, ou le semblent avoir, D’une horrible façon corps et […]...
- Pren ceste rose aimable comme toy Pren ceste rose aimable comme toy, Qui sers de rose aux roses les plus belles, Qui sers de fleur aux fleurs les plus nouvelles, Qui […]...
- Vous, le charme et l’honneur de mon jardin natal Vous, le charme et l’honneur de mon jardin natal, Enfant qui secouez dans les herbes aiguës, Pour en faire tomber des bêtes de métal, Le […]...
- Le lendemain du premier jour de mai Le lendemain du premier jour de may, Dedens mon lit ainsi que je dormoye, Au point du jour m’avint que je songay Que devant moy […]...
- Ton front Ton front est le foyer où mon âme rayonne, Le ciel de la pensée où palpite et frissonne Mon rêve, oiseau chanteur aux longues ailes […]...
- Quand je vois ces messieurs, desquels l’autorité Sonnet CXVIII. Quand je vois ces messieurs, desquels l’autorité Se voit ores ici commander en son rang, D’un front audacieux cheminer flanc à flanc, Il […]...
- À Madame X (En lui envoyant une pensée.) Au temps où vous m’aimiez (bien sûr?), Vous m’envoyâtes, fraîche éclose, Une chère petite rose, Frais emblème, message pur. Elle […]...
- Ô poète! Ô poète! pourquoi tes stances favorites Marchent-elles toujours cueillant des marguerites, Toujours des liserons et toujours des bleuets, Et vont-elles s’asseoir au fond des bois […]...
- Intus Deux voix s’élèvent tour à tour Des profondeurs troubles de l’âme : La raison blasphème, et l’amour Rêve un dieu juste et le proclame. Panthéiste, […]...
- Le Site glacé Sonnet. De grêles horizons noyés d’un brouillard bleu Et plaquant tout autour leur bordure inégale Sur un ciel moite et bas d’où pourtant rien ne […]...
- À une rose Rose, rose-d’amour vannée, Jamais fanée, Le rouge-fin est ta couleur, Ô fausse-fleur! Feuille où pondent les journalistes Un fait-divers, Papier-Joseph, croquis d’artistes : – Chiffres […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Auprès de ce beau teint Sonnet XLII. Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change, Le lait est basané auprès de ce beau teint, Du cygne la […]...
- Fleur d’art Sonnet. Oui – Quel art jaloux dans Ta fine histoire! Quels bibelots chers! – Un bout de sonnet, Un coeur gravé dans ta manière noire, […]...
- À Mademoiselle Annette Baudrit Je suis ton vieux parent et je sais ton histoire ; Je te vis naître, Annette, et je te vis grandir. Te voilà mariée, et […]...
- I Sonnet I Sonnet Avec la manière de s’en servir. Réglons notre papier et formons bien nos lettres : Vers filés à la main et d’un pied […]...
- Tout ou Rien Sonnet. J’ai deux tentations, fortes également, Le duvet de la rose et le crin du cilice : Une rose du moins qui jamais ne se […]...
- Élégie du printemps À la sœur d’Astrée. Printemps, fils du Soleil, que la terre arrosée De la fertile humeur d’une douce rosée, Au milieu des œillets et des […]...
- Scherzo J’ai cueilli le lis, J’ai cueilli la rose ; Je les ai cueillis, Et je les dépose A vos pieds de rose, A vos pieds […]...
- Cris d’aveugle Sur l’air bas-breton Ann hini goz. L’œil tué n’est pas mort Un coin le fend encor Encloué je suis sans cercueil On m’a planté le […]...
- Baiser rose, baiser bleu Sonnet III. À table, l’autre jour, un réseau de guipure, Comme un filet d’argent sur un marbre jeté, De votre sein, voilant à demi la […]...
- Je ne vous ferai pas de vers Sonnet. Je ne vous ferai pas de vers, Madame, blonde entre les blondes, Vous réduiriez trop l’univers, Vous seriez reine sur les mondes. Vos yeux […]...