II.
J’ai vu les coeurs peu rebelles,
Les grands guerriers tourtereaux,
Ce qu’on appelait les belles,
Ce qu’on nommait les héros.
Ces passants et ces passantes
Éveillaient mon grondement.
Mes branches sont plus cassantes
Qu’on ne croit communément.
Ces belles, qu’on loue en masse,
Erraient dans les verts préaux
Sous la railleuse grimace
De Tallemant des Réaux.
Le héros, grand sous le prisme,
Était prudent et boudeur,
Et mettait son héroïsme
À la chaîne en sa grandeur.
Dans la guerre meurtrière,
Le prince avait le talent
D’être tiré par-derrière
Par quelque Boileau tremblant.
La raison d’État est grave ;
Il s’y faisait, par moment,
De crainte d’être trop brave,
Attacher solidement.
(2 votes, average: 3,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Le chêne du parc détruit (VII) Tout ce temps-là m’importune. Des fadeurs, ou des venins. La grandeur de leur fortune Rapetisse encor ces nains. On a le faux sur la nuque […]...
- Le chêne du parc détruit I. Ne me plains pas, me dit l’arbre, Autrefois, autour de moi, C’est vrai, tout était de marbre, Le palais comme le roi. Je voyais […]...
- Le chêne du parc détruit (V) Dans le parc froid et superbe, Rien de vivant ne venait ; On comptait les brins d’une herbe Comme les mots d’un sonnet. Plus de […]...
- Le chêne du parc détruit (VI) Les rois criaient : Qu’on fracasse, Et qu’on pille! Et l’on pillait. À leurs pieds la Dédicace, Muse en carte, souriait. Cette muse préalable, Habile […]...
- Le chêne du parc détruit (IV) Toujours, même en un désastre, Les yeux étaient éblouis, Le grand Louis, c’était l’astre ; Dieu, c’était le grand Louis. Bossuet était fort pleutre, Racine […]...
- Le chêne du parc détruit (III) III. J’ai vu comment, d’une patte, En ce siècle sans pareil, On épouse un cul-de-jatte, Et de l’autre, le soleil. J’ai vu comment grince et […]...
- Le chêne du parc détruit (VIII) Moi je suis content ; je rentre Dans l’ombre du Dieu jaloux ; Je n’ai plus la cour, j’ai l’antre : J’avais des rois, j’ai […]...
- Dans le parc aux lointains Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux L’adieu des feuilles d’or parmi la […]...
- Le chêne abandonné Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil, Le grand chêne noueux, le père de la race, Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse […]...
- Le chêne et les buissons Fable XI, Livre III. Le vent s’élève ; un gland tombe dans la poussière : Un chêne en sort. – Un chêne! Osez-vous appeler Chêne […]...
- La tristesse dans le parc Entrons dans l’herbe florissante Où le soleil fait des chemins Que caressent, comme des mains, Les ombres des feuilles dansantes. Respirons les molles odeurs Qui […]...
- Le chêne et le roseau Le Chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau. Le […]...
- Dans le parc de Thalcy Sonnet XXXI. Dans le parc de Thalcy, j’ai dressé deux plançons Sur qui le temps faucheur ni l’ennuyeuse estorse Des filles de la nuit jamais […]...
- Fuis l’éden des anges déchus Fuis l’éden des anges déchus ; Ami, prends garde aux belles filles ; Redoute à Paris les fichus, Redoute à Madrid les mantilles. Tremble pour […]...
- Chant d’une jeune esclave Il est un bosquet sombre où se cache la rose, Et le doux rossignol y va souvent gémir ; Il est un fleuve pur dont […]...
- Si seulement l’image de la chose Si seulement l’image de la chose Fait à noz yeux la chose concevoir, Et si mon oeil n’a puissance de voir, Si quelqu’idole au devant […]...
- Quand je vois ces messieurs, desquels l’autorité Sonnet CXVIII. Quand je vois ces messieurs, desquels l’autorité Se voit ores ici commander en son rang, D’un front audacieux cheminer flanc à flanc, Il […]...
- Les chaînes J’ai voulu tout aimer, et je suis malheureux, Car j’ai de mes tourments multiplié les causes ; D’innombrables liens frêles et douloureux Dans l’univers entier […]...
- Brusquet à son retour vous racontera, Sire Sonnet CXIX. Brusquet à son retour vous racontera, Sire, De ces rouges prélats la pompeuse apparence, Leurs mules, leurs habits, leur longue révérence, Qui se […]...
- À M. le D. De *** Jules, votre château, tour vieille et maison neuve, Se mire dans la Loire, à l’endroit où le fleuve, Sous Blois, élargissant son splendide bassin, Comme […]...
- À M. Desmahis 1756. Vous ne comptez pas trente hivers Les Grâces sont votre partage ; Elles ont dicté vos beaux vers. Mais je ne sais par quel […]...
- On est Tibère, on est Judas, on est Dracon On est Tibère, on est Judas, on est Dracon ; Et l’on a Lambessa, n’ayant plus Montfaucon. On forge pour le peuple une chaîne ; […]...
- Je sais bien qu’il est d’usage Je sais bien qu’il est d’usage D’aller en tous lieux criant Que l’homme est d’autant plus sage Qu’il rêve plus de néant ; D’applaudir la […]...
- Le grand homme vaincu Le grand homme vaincu peut perdre en un instant Sa gloire, son empire, et son trône éclatant, Et sa couronne qu’on renie, Tout, jusqu’à ce […]...
- La volupté Sonnet. Deux êtres asservis par le désir vainqueur Le sont jusqu’à la mort : la volupté les lie. Parfois, lasse un moment, la geôlière s’oublie, […]...
- À Monseigneur de Guise Sonnet. Croissez, jeune héros ; notre douleur profonde N’a que ce doux espoir qui la puisse affaiblir. Croissez, et hâtez-vous de faire voir au monde […]...
- Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle, Femme impure! L’ennui rend ton âme cruelle. Pour exercer tes dents à ce jeu singulier, Il te faut […]...
- À celui qui a trouvé mon chien Quand la jeunesse fuit loin d’un monde infidèle, Il faut aimer pourtant, car aimer est un bien. En oubliant qu’elle fut belle, Femme a vraiment […]...
- La lampe du ciel Par la chaîne d’or des étoiles vives La Lampe du ciel pend du sombre azur Sur l’immense mer, les monts et les rives. Dans la […]...
- Sacer esto Non, Liberté! non, Peuple, il ne faut pas qu’il meure! Oh! certes, ce serait trop simple, en vérité, Qu’après avoir brisé les lois, et sonné […]...