Sur des livres où rien n’était écrit encore,
Quatre hommes méditaient quand mourut l’homme-Dieu ;
Tournés au nord, au sud, au couchant, à l’aurore,
Ces hommes se nommaient Luc, Jean, Marc et Matthieu.
Pendant que sur leur noir registre
Tombait l’ombre du mont sinistre,
Et qu’ils rêvaient, battus des vents,
On vit, sur la croix qui nous navre ;
Les clous de l’immense cadavre
Grandir et devenir vivants.
Le premier clou devint un aigle à forme étrange,
Le second fut un boeuf, le troisième un lion,
Le quatrième prit la figure d’un ange
Ayant l’éclair pour aile et pour oeil le rayon ;
Puis, s’envolant du haut calvaire,
Ils quittèrent l’arbre sévère,
Ils quittèrent l’affreux chevet,
Et chacun, dans l’ombre où nous sommes,
À l’oreille de ces quatre hommes
Vint raconter ce qu’il savait.
Le 4 avril 1854.
Poèmes similaires:
- Hilaritas Chantez ; l’ardent refrain flamboie ; Jurez même, noble ou vilain! Le chant est un verre de joie Dont le juron est le trop-plein. L’homme […]...
- Oh! pour le reste de ta vie Oh! pour le reste de ta vie, Qu’on nous plaigne ou qu’on nous envie, Tant que nos coeurs se comprendront, Puisse une sereine pensée, À […]...
- I Sonnet I Sonnet Avec la manière de s’en servir. Réglons notre papier et formons bien nos lettres : Vers filés à la main et d’un pied […]...
- Chanson de pirates » Alerte! alerte! voici les pirates d’Ochali qui traversent le détroit. » Le Captif d’Ochali. Nous emmenions en esclavage Cent chrétiens, pêcheurs de corail ; […]...
- Morts de quatre-vingt-douze Sonnet. Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize, Qui, pâles du baiser fort de la liberté, Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse Sur […]...
- Billet du matin Si les liens des coeurs ne sont pas des mensonges, Oh! dites, vous devez avoir eu de doux songes, Je n’ai fait que rêver de […]...
- Lever d’aube L’horloge a tinté quatre fois. Qu’est-ce donc, ces folles risées? Comme un cygne aux ailes rosées, L’aurore glisse au ras des bois. Ce sont les […]...
- Aux champs Ce ne sont qu’horizons calmes et pacifiques ; On voit sur les coteaux des chasses magnifiques ; Le reste du pays, sous le ciel gris […]...
- Le Mausolée est beau Le Mausolée est beau, vaste, admirable à voir ; Sa première muraille est toute en granit noir, La deuxième en albâtre, et la troisième enceinte […]...
- Les deux chèvres Dès que les Chèvres ont brouté, Certain esprit de liberté Leur fait chercher fortune ; elles vont en voyage Vers les endroits du pâturage Les […]...
- Une nuit à Bruxelles Aux petits incidents il faut s’habituer. Hier on est venu chez moi pour me tuer. Mon tort dans ce pays c’est de croire aux asiles. […]...
- Querelles du sérail Ciel! après tes splendeurs, qui rayonnaient naguères, Liberté sainte ; après toutes ces grandes guerres, Tourbillon inouï ; Après ce Marengo qui brille sur la […]...
- La besace Jupiter dit un jour : » Que tout ce qui respire S’en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur : Si dans son composé quelqu’un […]...
- Chose vue un jour de printemps Entendant des sanglots, je poussai cette porte. Les quatre enfants pleuraient et la mère était morte. Tout dans ce lieu lugubre effrayait le regard. Sur […]...
- Rencontre Après avoir donné son aumône au plus jeune, Pensif, il s’arrêta pour les voir. – Un long jeûne Avait maigri leur joue, avait flétri leur […]...
- Écrit après la visite d’un bagne Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne Ne sont jamais allés à l’école une fois, […]...
- Exil Si je pouvais voir, ô patrie, Tes amandiers et tes lilas, Et fouler ton herbe fleurie, Hélas! Si je pouvais, – mais, ô mon père, […]...
- L’autre président I. Donc, vieux partis, voilà votre homme consulaire! Aux jours sereins, quand rien ne nous vient assiéger, Dogue aboyant, dragon farouche, hydre en colère ; […]...
- Lorsque j’étais encore un tout jeune homme pâle Lorsque j’étais encore un tout jeune homme pâle, Et que j’allais entrer dans la lice fatale, Sombre arène où plus d’un avant moi se perdit, […]...
- Le manteau impérial Oh! vous dont le travail est joie, Vous qui n’avez pas d’autre proie Que les parfums, souffles du ciel, Vous qui fuyez quand vient décembre, […]...
- À M. Charles Magnard Justice est le ciment des Etats monarchiques, L’arc-boutant de la paix, le bras droit des Rois, Fille aînée de Dieu, trésorière des lois, La base […]...
- Baraques de la foire Lion! J’étais pensif, ô bête prisonnière, Devant la majesté de ta grave crinière ; Du plafond de ta cage elle faisait un dais. Nous songions […]...
- Ô terre, dans ta course immense Ô terre, dans ta course immense et magnifique, L’Amérique, et l’Europe, et l’Asie, et l’Afrique Se présentent aux feux du Soleil tour à tour ; […]...
- À Madame Marie M Ave, Maria, gratia plena. Oh! votre oeil est timide et votre front est doux. Mais quoique, par pudeur ou par pitié pour nous, Vous teniez […]...
- Albertus (CXI) Une flamme jetant une clarté bleuâtre, Comme celle du punch, éclairait le théâtre. – C’était un carrefour dans le milieu d’un bois. Les nécromants en […]...
- Le lit de Procuste Sonnet. Quand, pourpre de plaisir, Mars en tes bras faiblit, Ô Vénus, et, laissant retomber son grand buste, Livre au coussin sa tête olympienne et […]...
- Ignorant Je suis bien ignorant, Madame : Je ne sais si j’ai quatre mains, Si je n’ai qu’un corps ou qu’une âme, Ou quatre pieds sur […]...
- Sport Vingt-quatre champions du jeu national Sur le pré lumineux se sont formés en ligne ; Coup de sifflet : la joute encore que bénigne Accuse […]...
- La pauvre fleur La pauvre fleur disait au papillon céleste – Ne fuis pas! Vois comme nos destins sont différents. Je reste, Tu t’en vas! Pourtant nous nous […]...
- Petits amis qui sûtes nous prouver Petits amis qui sûtes nous prouver Par A plus B que deux et deux font quatre, Mais qui depuis voulez parachever Une victoire où l’on […]...