Orphée, au bois du Caystre,
Ecoutait, quand l’astre luit,
Le rire obscur et sinistre
Des inconnus de la nuit.
Phtas, la sibylle thébaine,
Voyait près de Phygalé
Danser des formes d’ébène
Sur l’horizon étoilé.
Eschyle errait à la brune
En Sicile, et s’enivrait
Des flûtes du clair de lune
Qu’on entend dans la forêt.
Pline, oubliant toutes choses
Pour les nymphes de Milet,
Epiait leurs jambes roses
Quand leur robe s’envolait.
Plaute, rôdant à Viterbe
Dans les vergers radieux,
Ramassait parfois dans l’herbe
Des fruits mordus par les dieux.
Versailles est un lieu sublime
Où le faune, un pied dans l’eau,
Offre à Molière la rime,
Etonnement de Boileau.
Le vieux Dante, à qui les âmes
Montraient leur sombre miroir,
Voyait s’évader des femmes
Entre les branches le soir.
André Chénier sous les saules
Avait l’éblouissement
De ces fuyantes épaules
Dont Virgile fut l’amant.
Shakespeare, aux aguets derrière
Le chêne aux rameaux dormants,
Entendait dans la clairière
De vagues trépignements.
Ô feuillage, tu m’attires ;
Un dieu t’habite ; et je crois
Que la danse des satyres
Tourne encore au fond des bois.





Poèmes similaires:
- La lyre d’Orphée Quand Orphée autrefois, frappé par les Bacchantes, Près de l’Hèbre tomba, sur les vagues sanglantes On vit longtemps encor sa lyre surnager. Le fleuve au […]...
- Silence et nuit des bois Il est plus d’un silence, il est plus d’une nuit, Car chaque solitude a son propre mystère : Les bois ont donc aussi leur façon […]...
- Dans les bois Au printemps l’oiseau naît et chante : N’avez-vous pas ouï sa voix?… Elle est pure, simple et touchante, La voix de l’oiseau – dans les […]...
- Nous n’irons plus au bois Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés. Les Amours des bassins, les Naïades en groupe Voient reluire au soleil en cristaux découpés Les […]...
- Tu bois, c’est hideux presque autant que moi Tu bois, c’est hideux! presque autant que moi. Je bois, c’est honteux, presque plus que toi, Ce n’est plus ce qu’on appelle une vie… Ah! […]...
- La lisière du bois La lisière du bois suit le petit chemin D’ocre jaune, où tout pli rit d’une graminée. La pente, pleine d’air, est comme illuminée D’un lever […]...
- Au bois Nous étions, elle et moi, dans cet avril charmant De l’amour qui commence en éblouissement. Ô souvenirs! ô temps! heures évanouies! Nous allions, le coeur […]...
- Chevaux de bois Contrerime XXXII. À Pau, les foires Saint-Martin, C’est à la Haute Plante. Des poulains, crinière volante, Virent dans le crottin. Là-bas, c’est une autre entreprise. […]...
- On ne fait de tout bois l’image de Mercure Sonnet CII. On ne fait de tout bois l’image de Mercure, Dit le proverbe vieil : mais nous voyons ici De tout bois faire pape, […]...
- Chevaux de bois Tournez, tournez, bons chevaux de bois, Tournez cent tours, tournez mille tours, Tournez souvent et tournez toujours, Tournez, tournez au son des hautbois. Le gros […]...
- Dénonciation de l’esprit des bois J’ai vu ton ami, j’ai vu ton amie ; Mérante et Rosa ; vous n’étiez point trois. Fils, ils ont produit une épidémie De baisers […]...
- Bruxelles (Chevaux de bois) Tournez, tournez, bons chevaux de bois, Tournez cent tours, tournez mille tours, Tournez souvent et tournez toujours, Tournez, tournez au son des hautbois. Le gros […]...
- Sur les bois oubliés quand passe l’hiver (Pour votre chère morte, son ami.) – » Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre, Tu te plains, ô captif solitaire du seuil, Que […]...
- Le son du cor s’afflige vers les bois Le son du cor s’afflige vers les bois D’une douleur on veut croire orpheline Qui vient mourir au bas de la colline Parmi la bise […]...
- Les serres et les bois Dans les serres silencieuses Où l’hiver invite à s’asseoir, Sous un jour blême comme un soir Fument les plantes précieuses. L’une, raide, élançant tout droit […]...
- Adieu aux bois Bois où je voudrais vivre, il faut vous dire adieu! Depuis l’aube égayant les moissons ondoyantes, Jusqu’au soleil pâli des vendanges bruyantes, J’ai voulu contempler […]...
- Dessous de bois L’ombre bleuâtre et claire au milieu des allées, Comme un long voile plein de taches étoilées, Cache à peine la terre et flotte avec douceur […]...
- Nous n’irons plus au bois Nous n’irons plus au bois, les vivres sont coupés! Prud’homme déclarait immorale et cynique Ma longue extase aux pieds d’une maîtresse unique, Dont la grâce […]...
- La Belle au Bois dormant Une princesse, au fond des bois, A dormi cent ans autrefois, Oui, cent beaux ans, tout d’une traite. L’enfant, dans sa fraîche retraite, Laissait courir […]...
- Te voilà dans les bois Te voilà dans les bois, Nuit douce et blanche, Et ton ombre se penche Autour de moi. Tout à l’heure, mauves de brume, Les pins […]...
- L’homme et l’idole de bois Certain Païen chez lui gardait un Dieu de bois, De ces Dieux qui sont sourds, bien qu’ayants des oreilles. Le païen cependant s’en promettait merveilles. […]...
- Sous bois À travers le bois fauve et radieux, Récitant des vers sans qu’on les en prie, Vont, couverts de pourpre et d’orfèvrerie, Les Comédiens, rois et […]...
- Dans les bois Viens dans les ombres du hallier, Viens avec moi, riante et douce ; Écoute l’écho singulier De ce grand chêne aux pieds de mousse Si […]...
- Dans les bois D’autres, ― des innocents ou bien des lymphatiques, ― Ne trouvent dans les bois que charmes langoureux, Souffles frais et parfums tièdes. Ils sont heureux! […]...
- Réponse à l’esprit des bois Nain qui me railles, Gnome aperçu Dans les broussailles, Ailé, bossu ; Face moisie, Sur toi, boudeur, La poésie Tourne en laideur. Magot de l’Inde, […]...
- Maussaderie À Albert Tinchant. À notre époque froide, on ne fait plus l’amour. Loin des bois endormeurs et loin des femmes nues Les pauvres vont, cherchant […]...
- Les cloches du soir Quand les cloches du soir, dans leur lente volée, Feront descendre l’heure au fond de la vallée ; Quand tu n’auras d’amis, ni d’amours près […]...
- Résurrection Ces lettres d’autrefois j’avais soif de les lire. …………………………………………………………….. La brume qui voilait le passé se déchire, Les lieux et les objets anciens chassent le […]...
- La chanson du vin Parmi les gazons Tout en floraisons Dessous les treilles, J’écoute sans fin La chanson du Vin Dans les bouteilles. L’Ode à l’Idéal Au fond du […]...
- La villa La maison éclatait en fraîches voix de femmes. On causait ; on riait son rire de vingt ans, Tandis qu’au bord des cieux rouges et […]...
- Ô femmes! chastetés augustes Ô femmes! chastetés augustes! fiertés saintes! Pudeur, crainte sacrée entre toutes les craintes! Farouche austérité du front pensif et doux! Ô vous à qui je […]...
- Le chant et l’amour Les festins font naître la joie Et le franc rire et les bons mots ; Mais lorsque la raison s’y noie L’ivresse est le pire […]...
- Tu vis en toutes les femmes Car tu vis en toutes les femmes Et toutes les femmes c’est toi. Et tout l’amour qui soit, c’est moi Brûlant pour toi de mille […]...
- À Ronsard Sonnet. Ô maître des charmeurs de l’oreille, ô Ronsard, J’admire tes vieux vers, et comment ton génie Aux lois d’un juste sens et d’une ample […]...
- Ami, j’ai quitté vos fêtes Ami, j’ai quitté vos fêtes. Mon esprit, à demi-voix, Hors de tout ce que vous faites, Est appelé par les bois. J’irai, loin des murs […]...
- Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée. Quand Josué rêveur, la tête aux cieux dressée, Suivi des siens, marchait, et, prophète irrité, Sonnait de la […]...
- Booz endormi Booz s’était couché de fatigue accablé ; Il avait tout le jour travaillé dans son aire ; Puis avait fait son lit à sa place […]...
- La roue Sonnet. Inventeur de la roue, inconnu demi-dieu, Qui le premier, ployant un souple et ferme érable, Créas cette œuvre antique, œuvre à jamais durable, Ce […]...
- Lendemain À Henri Mercier. Avec les fleurs, avec les femmes, Avec l’absinthe, avec le feu, On peut se divertir un peu, Jouer son rôle en quelque […]...
- Les poètes de sept ans Et la Mère, fermant le livre du devoir, S’en allait satisfaite et très fière, sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein […]...