La terre est une épouse épanouie et mûre.
Le blé, pareil à l’or, lui fait des cheveux blonds
Qu’elle secoue au vent, étincelants et longs,
Les arbres ont des fruits pesants plein leur ramure.
Le bon grain dur et jaune a crevé son armure,
Et saura nous payer pour ce que nous valons :
Les vaches au poil roux paissent les gras vallons.
Partout la vie éclate avec son grand murmure.
Les nuages féconds sont là, s’il faut de l’eau.
Le soleil, au travers, éclaire le tableau
Et le fait resplendir, maturité superbe ;
Et, penché sur son œuvre avec tranquillité,
Afin de composer le parfum de l’été,
Allume un encensoir dans chaque touffe d’herbe.
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