Voici l’asile pur des champs : voici la ferme,
Le potager étroit, le grand clos de pommiers,
La cour vaste où les coqs grattent les bruns fumiers,
L’aire, et le grain fécond où sommeille le germe.
Voici la prison blanche où le farniente enferme
Les pigeons, commensaux gourmands, jadis ramiers
Tout près d’eux, et mêlés aux hôtes coutumiers.
Le porc gras et la vache à la mamelle ferme.
C’est là qu’il nous est bon, flâneurs de la cité,
De venir recevoir avec humilité,
En face des moissons et du travail rustique,
La leçon que nous donne en ses graves propos
Le laboureur, aux bras lassés, au cœur dispos,
Sur le vieux banc, sacré comme le seuil antique.
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