Oh! le charmant tableau, la suave peinture
Que celle où vers saint Jean, Jésus, le Dieu martyr,
Tend ses deux petits bras! à cette image pure
Les mères dans leurs yeux sentent des pleurs venir.
C’est là de l’amitié la divine figure :
Deux enfants dont les mains se cherchent pour s’unir,
Et si prompts à s’aimer que leur double nature
Semble se reconnaître et se ressouvenir.
Quand l’amour pour régner n’a que l’heure qui passe,
L’amitié seule dure, et pare de sa grâce
Sur un front dépouillé les rides du vieillard ;
L’amour n’est ici-bas que son ombre infidèle,
Mais plus d’un pauvre cœur désabusé trop tard
S’y laisse prendre, hélas! tant l’ombre est encore belle.





Poèmes similaires:
- L’idole Comme un prêtre jaloux qui pare son idole, J’étais fier de lui mettre au front une auréole ; Et dans l’azur profond et vague de […]...
- Invocation Oh! ne puis-je étouffer les vains bruits de la vie, Éloigner son calice amer, Fuir cette route obscure, où je suis asservie, Pour des aspects […]...
- Dix ans d’absence Dix ans se sont passés, dix ans! je l’ai revue Grande, elle que jadis enfant j’avais connue, Non plus vive et légère et souriant toujours, […]...
- Les yeux Le soleil des beaux yeux ne brûle que l’été. Plus tard il s’affaiblit ; plus tôt, il faut attendre : C’est un rayon d’avril, pâle […]...
- Mon rêve familier Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime Et qui n’est, chaque fois, ni tout à […]...
- Ô poète inquiet du monde Ô poète inquiet du monde, qui médites, Opposant un front ferme aux grands souffles salés, Souviens-toi que l’amour, docile au pas de l’heure, Ne descend […]...
- Les quatre saisons – Le printemps Au printemps, c’est dans les bois nus Qu’un jour nous nous sommes connus. Les bourgeons poussaient vapeur verte. L’amour fut une découverte. Grâce aux lilas, […]...
- Pour de petites Nymphes, menant l’Amour prisonnier Stances au Roi Henri Le Grand. 1610. À la fin tant d’amants, dont les âmes blessées Languissent nuit et jour, Verront sur leur auteur leurs […]...
- Au roi Louis-Philippe (Après l’arrêt de mort prononcé le 12 juillet 1839). Par votre ange envolée ainsi qu’une colombe! Par ce royal enfant, doux et frêle roseau! Grâce […]...
- La mansarde Le temps ce soir est gros d’orage ; Déjà, sous cet épais nuage, Il gronde là-bas faible et sourd : L’éclair est pâle, le ciel […]...
- Sonnet (I) Je n’ay plus que les os, un squelete je semble, Decharné, denervé, demusclé, depoulpé, Que le trait de la mort sans pardon a frappé ; […]...
- Avant que mes chansons aimées Amor de mi pecho, Pecho de mi amor! Arbol, que has hecho, Que has hecho del flor? ROMANCE. Avant que mes chansons aimées, Si jeunes […]...
- Ma seule amour que tant désire Ma seule amour que tant désire, Mon réconfort, mon doux penser, Belle nonpareille, sans per, Il me déplaît de vous écrire. Car j’aimasse mieux à […]...
- À ma sœur Ces vers que toi seule aurais lus, L’œil des indifférents les tente ; Sans gagner un ami de plus J’ai donc trahi ma confidente. Enfant, […]...
- À Mademoiselle Anna Travers Dans la maison aux murs par les livres couverts, Le cher aïeul défunt, bien souvent, me fit fête ; Le père me témoigne une amitié […]...
- Ma seule amour Ma seule amour, ma joye et ma maistresse, Puisqu’il me fault loing de vous demorer, Je n’ay plus riens, à me reconforter, Qu’un souvenir pour […]...
- Carthame chatoyant, cinabre Contrerime XXIII. Carthame chatoyant, cinabre, Colcothar, orpiment, Vous dont j’ai goûté l’ornement Sur la rive cantabre : Orpiment, dont l’éclat soyeux Le soleil qui reflète […]...
- La ruche Mon compagnon de jeux me disait quelquefois : » Viens aux abeilles, viens! » Et dans le petit bois Nous allions, curieux et troublés, en […]...
- Je ne suis seulement amoureux de Marie Je ne suis seulement amoureux de Marie, Anne me tient aussi dans les liens d’Amour, Ore l’une me plaît, ore l’autre à son tour : […]...
- Excuse Aux arbres il faut un ciel clair, L’espace, le soleil et l’air, L’eau dont leur feuillage se mouille. Il faut le calme en la forêt, […]...
- El desdichado Je suis le ténébreux, – le veuf, – l’inconsolé, Le prince d’Aquitaine à la tour abolie : Ma seule étoile est morte, – et mon […]...
- Le presbytère d’Hénouville Sonnet. Vois à loisir ce lieu champêtre ; Les jours y coulent sans ennuis : Tâche, si tu peux, de connaître Tant d’herbes, de fleurs, […]...
- Arpège L’âme d’une flûte soupire Au fond du pare mélodieux ; Limpide est l’ombre où l’on respire Ton poème silencieux, Nuit de langueur, nuit de mensonge, […]...
- Prosopopée d’une Vénus Hélas! devant le noir feuillage de cet arbre, J’ai le cœur tout glacé dans ma robe de marbre, Et par mes yeux, troués d’ulcères inconnus, […]...
- Mélancolie Déesse au front pensif, amante des charmilles, Des sentiers ignorés et des grands bois épais, Qui te plais à troubler l’âme des jeunes filles Dans […]...
- Ô toi triomphante Ô toi triomphante sur deux » Rivales » (pour dire en haut style). Tu fus ironique, – elles… feues – Et n’employas d’effort subtil Que […]...
- Beauté de qui la grâce (À la vicomtesse d’Auchy.) 1608. Beauté de qui la grâce étonne la nature, Il faut donc que je cède à l’injure du sort, Que je […]...
- À une fille Ma petite Nymphe Macée, Plus blanche qu’ivoire taillé, Plus blanche que neige amassée. Plus blanche que le lait caillé, Ton beau teint ressemble les lis […]...
- Seule au pied de la tour Seule au pied de la tour d’où sort la voix du maître Dont l’ombre à tout moment au seuil vient apparaître, Prête à voir en […]...
- Pensée perdue Elle est si douce, la pensée, Qu’il faut, pour en sentir l’attrait, D’une vision commencée S’éveiller tout à coup distrait. Le cœur dépouillé la réclame […]...
- Le peintre qui voudrait animer un tableau Sonnet XII. Le peintre qui voudrait animer un tableau Du printemps bien fleuri, où y feindre une glace De cristal reluisant, ou l’azur et la […]...
- Dans le jardin La jeune dame qui marche sur la pelouse Devant l’été paré de pommes et d’appas, Quand des heures Midi comblé jette les douze, Dans cette […]...
- Les fleurs de pommiers Les champs sont comme des damiers Teintés partout du blé qui lève. Avril a mis sur les pommiers Sa broderie exquise et brève. Avant que […]...
- Dors ma mère Ô ma vie, Sans envie, J’ai vu le palais du roi ; Ma chaumière M’est plus chère, Quand j’y suis seule avec toi. Au village, […]...
- Ô beaux cheveux d’argent mignonnement retors Sonnet XCI. Ô beaux cheveux d’argent mignonnement retors! Ô front crêpe et serein! et vous, face dorée! Ô beaux yeux de cristal! Ô grand bouche […]...
- Gais et contents A Charles Vesseron Une chanson folle et légère Comme le drapeau tricolore Court furieusement dans l’air, Fifrant une France âpre encor. Sa gaîté qui rit […]...
- Ce n’est pas de mon gré, Carle, que mon navire Sonnet CXXVIII. Ce n’est pas de mon gré, Carle, que mon navire Erre en la mer thyrenne : un vent impétueux Le chasse malgré moi […]...
- Bon voyage Ainsi, déjà lassées De mon toit familier, Ô mes douces pensées, Vous quittez, insensées. L’asile hospitalier? Ainsi, graines légères, Vous désirez partir, Et, folles passagères, […]...
- Épigramme sur Gresset Certain cafard, jadis jésuite, Plat écrivain, depuis deux jours Ose gloser sur ma conduite, Sur mes vers, et sur mes amours : En bon chrétien […]...
- La fable et la vérité La vérité, toute nue, Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ; Jeune et vieux fuyaient à […]...