A ma mère
Lorsque j’ai mis le pied dans le sombre chemin,
Une voix du passé me suit et me rappelle,
Voix faible en commençant, mais qui porte avec elle
L’ineffable regret du rivage lointain.
C’est la muse, et sa voix, comme une mer sans frein
Qui s’enfle et qui menace autour d’une nacelle,
Grossit, et fait vibrer dans mon âme rebelle
La lyre du remords et ses cordes d’airain.
Et vaincu tout-à-coup par cette voix divine,
Je vais reprendre, au bas de la sainte colline,
Le sentier de ma mère où l’ivraie a poussé,
Et la voix tout-à-coup redevient faible et douce,
Et quand j’arrive au bord du sentier délaissé,
Ce n’est plus qu’un soupir qui s’endort dans la mousse.
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