Tu m’aimes, je ne puis mourir

Las de défendre ma jeunesse
Contre un mal qui la dévorait,
J’allais sans regret, sans tristesse,
Quitter un monde sans attrait.
Je succombais, mais à la vie,
Un lien qui la fait chérir,
Rattache mon âme ravie :
Tu m’aimes, je ne puis mourir.

Du nouveau jour qui m’environne
Que les rayons sont éclatants!
Mon front ranimé se couronne
De l’espoir d’un autre printemps.
Quels parfums promet le feuillage
De ces lilas qui vont fleurir!
J’aurai ma part de leur ombrage :
Tu m’aimes, je ne puis mourir.

Mais tes pleurs mouillent mon visage,
Tu t’alarmes de sa pâleur ;
Ah! Bravons ce fatal présage ;
Que peut contre moi la douleur?
Crois-tu que ma vie appartienne
Au dieu qui me l’allait ravir?
Je te la dois, elle est la tienne :
Tu m’aimes, je ne puis mourir.

Désormais sois ma Providence,
Je me livre à toi sans retour ;
Tu m’as sauvé, mon existence
Est un bienfait de ton amour.
Ose les refermer sans crainte
Ces bras que tu viens de m’ouvrir ;
Qui pourrait briser leur étreinte?
Tu m’aimes, je ne puis mourir.


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Verset Tu m’aimes, je ne puis mourir - Antoine Fontaney