Choisis-moi, dans les joncs tressés de ta corbeille,
Une poire d’automne ayant un goût d’abeille,
Et dont le flanc doré, creusé jusqu’à moitié,
Offre une voûte blanche et d’un grain régulier.
Choisis-moi le raisin qu’une poussière voile
Et qui semble un insecte enroulé dans sa toile.
Garde-toi d’oublier le cassis desséché,
La pêche qui balance un velours ébréché
Et cette prune bleue allongeant sous l’ombrage
Son œil d’âne troublé par la brume de l’âge.
Jette, si tu m’en crois, ces ramures de buis
Et ces feuilles de chou, mais laisse sur tes fruits
S’entrecroiser la mauve et les pieds d’alouette
Qu’un liseron retient dans son fil de clochettes.
(2 votes, average: 4,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- La tête Ô mon fils, je tiendrai ta tête dans ma main, Je dirai : j’ai pétri ce petit monde humain ; Sous ce front dont la […]...
- Le déchiffrement des esprits L’homme vain dit ce qu’il veut faire, L’homme fort dit ce qu’il a fait ; Inconnu, si tu veux me plaire, Révèle-moi ce qui te […]...
- Où notre amour a voulu naître Dans la maison où notre amour a voulu naître, Avec les meubles chers peuplant l’ombre et les coins, Où nous vivons à deux, ayant pour […]...
- Haine du pauvre Ta guenille nocturne étalant par ses trous Les rousseurs de tes poils et de ta peau, je l’aime Vieux spectre, et c’est pourquoi je te […]...
- Conseil Jeune fille, crois-moi, s’il en est temps encore, Choisis un fiancé joyeux, à l’œil vivant, Au pas ferme, à la voix sonore, Qui n’aille pas […]...
- Les choses de l’amour Les choses de l’amour ont de profonds secrets. L’instinct primordial de l’antique Nature Qui mêlait les flancs nus dans le fond des forêts Trouble l’épouse […]...
- Et j’ai revu l’enfant unique : il m’a semblé Et j’ai revu l’enfant unique : il m’a semblé Que s’ouvrait dans mon coeur – la dernière blessure, Celle dont la douleur plus exquise m’assure […]...
- La ville Nos coteaux, les plus purs de tous et les plus doux, Que, n’eût été la Grèce, auraient choisis les faunes, Au bas de leurs sentiers […]...
- À Madame A. T Qu’un jeune amour plein de mystère Pardonne à la vieille amitié D’avoir troublé son sanctuaire. D’une belle âme qui m’est chère Si j’ai jamais eu […]...
- Si je n’aimais que toi en toi Si je n’aimais que toi en toi Je guérirais de ton visage, Je guérirais bien de ta voix Qui m’émeut comme lorsqu’on voit, Dans le […]...
- Un sérail J’ai mon sérail comme un prince d’Asie, Riche en beautés pour un immense amour ; Je leur souris selon ma fantaisie : J’aime éternellement la […]...
- Couplet de l’amant d’opéra L’amour tendre literie Dont mon cœur est l’édredon Trouble Si mollement mes membres Légèrement mes lèvres Obliquement mes yeux Pour de faux ciels Que la […]...
- Le ver luisant de nuit XxJamais ne se puisse lasser Ma Muse de chanter la gloire D’un Ver petit, dont la mémoire Jamais ne se puisse effacer : D’un Ver […]...
- Le repas préparé Ma fille, laisse là ton aiguille et ta laine ; Le maître va rentrer ; sur la table de chêne Avec la nappe neuve aux […]...
- Lorsque tu cherches tes puces Lorsque tu cherches tes puces, C’est très rigolo. Que de ruses, que d’astuces! J’aime ce tableau. C’est, alliciant en diable Et mon cœur en bat […]...
- À son âme Amelette Ronsardelette, Mignonnelette doucelette, Treschere hostesse de mon corps, Tu descens là bas foiblelette, Pasle, maigrelette, seulette, Dans le froid Royaume des mors : Toutesfois […]...
- Au seul souci de voyager Au seul souci de voyager Outre une Inde splendide et trouble – Ce salut soit le messager Du temps, cap que ta poupe double Comme […]...
- Le bœuf, le cheval et l’âne Un bœuf, un baudet, un cheval, Se disputaient la préséance. Un baudet! direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal. A qui l’orgueil sied-il? et qui de […]...
- Tu sommeilles, je vois tes yeux sourire encore Tu sommeilles ; je vois tes yeux sourire encore. Ta gorge, ainsi deux beaux ramiers prennent l’essor, Se soulève et s’abaisse au gré de ton […]...
- L’ange Il est, au pied du Christ, à côté de sa mère, Un ange, le plus beau des habitants du ciel, Un frère adolescent de ceux […]...
- Je suis venu calme orphelin Je suis venu, calme orphelin, Riche de mes seuls yeux tranquilles, Vers les hommes des grandes villes : Ils ne m’ont pas trouvé malin. À […]...
- Tel variait au jour changeant Contrerime XXIX. Tel variait au jour changeant – Avec l’or de tes boucles, Le sang d’un collier d’escarboucles Dans ma tasse d’argent Qui, tout de […]...
- Nox (III) III. Donc cet homme s’est dit : » Le maître des armées, L’empereur surhumain Devant qui, gorge au vent, pieds nus, les renommées Volaient, clairons […]...
- À Clymène Mystiques barcarolles, Romances sans paroles, Chère, puisque tes yeux, Couleur des cieux, Puisque ta voix, étrange Vision qui dérange Et trouble l’horizon De ma raison, […]...
- Je devine, à travers un murmure Je devine, à travers un murmure, Le contour subtil des voix anciennes Et dans les lueurs musiciennes, Amour pâle, une aurore future! Et mon âme […]...
- Jeune fille À Mademoiselle Zoé Dessaix. Pour que tu sois de Dieu l’aimée, La plante toujours parfumée, Et colombe au vol triomphant Nommée, Garde la foi qui […]...
- Une résurrection Sonnet. Autrefois, un pauvre arbre, au coin d’une prairie, M’avait toujours frappé les yeux Par son dénudé soucieux Et par l’air écrasé de sa sommeillerie. […]...
- Le rendez-vous Il m’attend : je ne sais quelle mélancolie Au trouble de l’amour se mêle en cet instant : Mon cœur s’est arrêté sous ma main […]...
- Les accroche cœurs Ravivant les langueurs nacrées De tes yeux battus et vainqueurs, En mèches de parfum lustrées Se courbent deux accroche-coeurs. A voir s’arrondir sur tes joues […]...
- À quatre prisonniers (Après leur condamnation) Mes fils, soyez contents ; l’honneur est où vous êtes. Et vous, mes deux amis, la gloire, ô fiers poètes, Couronne votre […]...