L’homme et la mer

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1. À Madame Henri Heine Vous avez des yeux noirs, et vous êtes si belle, Que le poète en vous voit luire l’étincelle Dont s’anime la force et que nous […]...
2. À une attristée d’ambition Comme hier, vous avez les souplesses étranges Des tigresses et des jaguars, Vos yeux dardent toujours sous leurs ombreuses franges L’or acéré de leurs regards. […]...
3. Mères, l’enfant qui joue à votre seuil joyeux Mères, l’enfant qui joue à votre seuil joyeux, Plus frêle que les fleurs, plus serein que les cieux, Vous conseille l’amour, la pudeur, la sagesse. […]...
4. Le cœur Mon cœur tendu de lierre odorant et de treilles, Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles […]...
5. Époque perpétuelle Inscriptions cunéiformes, Vous conteniez la vérité ; On se promenait sous des ormes, En riant aux parfums d’été ; Sardanapale avait d’énormes Richesses, un peuple […]...
6. Le rhinocéros et le dromadaire Un rhinocéros jeune et fort Disait un jour au dromadaire : Expliquez-moi, s’il vous plaît, mon cher frère, D’où peut venir pour nous l’injustice du […]...
7. Le couvercle Sonnet. En quelque lieu qu’il aille, ou sur mer ou sur terre, Sous un climat de flamme ou sous un soleil blanc, Serviteur de Jésus, […]...
8. Ce que veut l’amitié Ami, j’entends bien tes maximes, Tes avis, tes conseils, tes vœux, Et, dans nos entretiens intimes, J’ai même entendu tes aveux ; Et pour tout […]...
9. Bien perdu Entre quinze et vingt ans, le cœur tout neuf, qui sort De sa torpeur première et qui commence à vivre, S’enflamme quelquefois tout de bon, […]...
10. Les collines Quand je monte vers la barrière, En laissant la ville en arrière, Quand la rue est près de finir, Un mirage, un décor, un rêve […]...
11. Regrets d’amour Stance. Caliste, lorsque je vous vois, Dirai-je que je vous admire? C’est vous dire bien peu pour moi, Et peut-être c’est trop vous dire. Je […]...
12. Comment aurait-elle pu Comment aurait-elle pu, Quand je le pouvais à peine, Renouer le fil rompu De notre vie incertaine? Les baisers sont des baisers. Les caresses, des […]...
13. Invocation Ô mon Seigneur Jésus, enfance vénérable, Je vous aime et vous crains petit et misérable, Car vous êtes le fils de l’amour adorable. Ô mon […]...
14. La prière pour tous (II) II. Ma fille, va prier! – D’abord, surtout, pour celle Qui berça tant de nuits ta couche qui chancelle, Pour celle qui te prit jeune […]...
15. À un sous-lieutenant Vous portez, mon bel officier, Avec une grâce parfaite, Votre sabre à garde d’acier ; Mais je songe à notre défaite. Cette pelisse de drap […]...
16. Réponse des Cosaques Zaporogues Plus criminel que Barrabas Cornu comme les mauvais anges Quel Belzébuth es-tu là-bas Nourri d’immondice et de fange Nous n’irons pas à tes sabbats Poisson […]...
17. J’aime le souvenir de ces époques nues J’aime le souvenir de ces époques nues, Dont Phoebus se plaisait à dorer les statues. Alors l’homme et la femme en leur agilité Jouissaient sans […]...
18. Rondeau – Je pense à vous Je pense à vous voir tant d’attraits, Qu’Amour vous a formée exprès Pour faire que sa fête on chôme, Car vous en avez une somme […]...
19. En songe, souhait et pensée En songe, souhait et pensée, Vous vois chaque jour de semaine ; Combien qu’êtes de moi lointaine, Belle, très loyalement aimée. Pour ce qu’êtes le […]...
20. Un fou et un sage Certain Fou poursuivait à coups de pierre un Sage. Le Sage se retourne et lui dit : Mon ami, C’est fort bien fait à toi […]...
21. Une page de l’enfer À François Coppèe. I. Lorsque Dante, égaré dans un âpre chemin, Marchait, sans le savoir, aux ténébreux abîmes, Virgile, comme un frère, y vint prendre […]...
22. Moi, je le sais À Mademoiselle Louise Crombach. Vous le saurez! La vie a des abîmes Cachés au loin sous d’innombrables fleurs ; Les rossignols qui chantent à leurs […]...
23. Le teint Vous êtes brune et pourtant blonde, Vous êtes blonde et pourtant brune… Aurais-je l’air, aux yeux du monde, D’arriver tout droit de la lune? Et […]...
24. Pluviôse, irrité contre la ville entière Sonnet. Pluviôse, irrité contre la ville entière, De son urne à grands flots verse un froid ténébreux Aux pâles habitants du voisin cimetière Et la […]...
25. Les aveugles Sonnet. Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux! Pareils aux mannequins, vaguement ridicules ; Terribles, singuliers comme les somnambules, Dardant on ne sait où […]...
26. Le jeu Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles, Pâles, le sourcil peint, l’oeil câlin et fatal, Minaudant, et faisant de leurs maigres oreilles Tomber un cliquetis […]...
27. Le tonneau de la haine Sonnet. La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes ; La Vengeance éperdue aux bras rouges et forts A beau précipiter dans ses ténèbres vides […]...
28. Sonnet d’automne Sonnet. Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal :  » Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite?  » – Sois charmante […]...
29. L’ennemi Sonnet. Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un […]...
30. Le miroir Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.  » Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir Qu’avec déplaisir? […]...