Sonnet.
Un ange furieux fond du ciel comme un aigle,
Du mécréant saisit à plein poing les cheveux,
Et dit, le secouant : » Tu connaîtras la règle!
(Car je suis ton bon Ange, entends-tu?) Je le veux!
Sache qu’il faut aimer, sans faire la grimace,
Le pauvre, le méchant, le tortu, l’hébété,
Pour que tu puisses faire, à Jésus, quand il passe,
Un tapis triomphal avec ta charité.
Tel est l’Amour! Avant que ton coeur ne se blase,
A la gloire de Dieu rallume ton extase ;
C’est la Volupté vraie aux durables appas! »
Et l’Ange, châtiant autant, ma foi! qu’il aime,
De ses poings de géant torture l’anathème ;
Mais le damné répond toujours : » Je ne veux pas! »
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