Parfois l’esprit se perd dans la forêt des mots.
Inquiet, il hésite, il tâtonne, il trébuche
Dans le lierre qui tord ses nœuds comme une embûche.
Il appelle, et sa voix retombe des rameaux.
Il frissonne au contact rugueux des troncs énormes.
Une feuille le mouille et le caresse au front.
Il assiste au combat mystérieux des formes,
S’émeut du bruit que fait la branche qui se rompt
Et la source qui rit en répandant son urne.
Et dans la haute nef de la forêt nocturne,
Prisonnière des mots profonds comme des murs,
La pensée impuissante à formuler son rêve,
Anxieuse, attend l’heure ou le jour qui se lève
Baigne d’un pâle éclat les feuillages obscurs.





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