Le vieux crapaud de la nuit glauque
Vers la lune de fiel et d’or,
C’est lui, là-bas, dans les roseaux,
La morne bouche à fleur des eaux,
Qui rauque.
Là-bas, dans les roseaux,
Ces yeux immensément ouverts
Sur les minuits de l’univers,
C’est lui, dans les roseaux,
Le vieux crapaud de mes sanglots.
Quand les taches des stellaires poisons
Mordent le plomb des horizons
– Ecoute, il se râpe du fer par l’étendue –
C’est lui, cette toujours voix entendue,
Là-bas dans les roseaux.
Monotones, à fleur des eaux,
Monotones, comme des gonds,
Monotones, s’en vont les sons
Monotones, par les automnes.
Les nuits ne sont pas assez longues
Pour que tarissent les diphtongues,
Toutes les mêmes, de ces sons,
Qui se frôlent comme des gonds.
Ni les noroîts assez stridents,
Ni les hivers assez mordants
Avec leur triple rang de dents,
Gel, givre et neige,
Afin que plus ne montent en cortège
Les lamentables lamentos
Du vieux crapaud de mes sanglots.





Poèmes similaires:
- Contemple tous les soirs le soleil Contemple tous les soirs le soleil qui se couche Rien n’agrandit les yeux et l’âme, rien n’est beau Comme cette heure ardente, héroïque et farouche, […]...
- Soirs de stérilité qui font l’âme plus sèche Soirs de stérilité qui font l’âme plus sèche Qu’une route où le vent de décembre a soufflé! Soirs où sous la douleur âcre le cœur […]...
- Soirs (III) Sonnet. Le ciel comme un lac d’or pâle s’évanouit, On dirait que la plaine, au loin déserte, pense ; Et dans l’air élargi de vide […]...
- Il est d’étranges soirs Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme, Où dans l’air énervé flotte du repentir, Où sur la vague lente et lourde d’un […]...
- Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies, Toi, cœur saignant d’hier qui flambes aujourd’hui, C’est vrai pourtant que c’est fini, que […]...
- Des soirs Sonnet. Sous les vitres du hall nitreux que le froid fore Et vrille et que de mats brouillards baignent de vair, Un soir, en tout […]...
- La prière pour tous (VII) VII. Ô myrrhe! ô cinname! Nard cher aux époux! Baume! éther! dictame! De l’eau, de la flamme, Parfums les plus doux! Prés que l’onde arrose! […]...
- Je suis comme le roi d’un pays pluvieux Je suis comme le roi d’un pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux, Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes, S’ennuie avec […]...
- Soirs (II) Sonnet. Le Séraphin des soirs passe le long des fleurs… La Dame-aux-Songes chante à l’orgue de l’église ; Et le ciel, où la fin du […]...
- Soirs (I) Sonnet. Calmes aux quais déserts s’endorment les bateaux. Les besognes du jour rude sont terminées, Et le bleu Crépuscule aux mains efféminées Éteint le fleuve […]...
- Asseyons-nous tous deux près du chemin Asseyons-nous tous deux près du chemin, Sur le vieux banc rongé de moisissures, Et que je laisse, entre tes deux mains sûres, Longtemps s’abandonner ma […]...
- Qui de vous n’a connu les soirs où l’on écoute Qui de vous n’a connu les soirs où l’on écoute L’orgueil gronder en soi comme un orgue funèbre, Les soirs d’ombre et d’effroi, d’impuissance et […]...
- Comme les dieux gavant leur panse Contrerime XXVI. Comme les dieux gavant leur panse, Les Prétendants aussi. Télémaque en est tout ranci : Il pense à la dépense. Neptune soupe à […]...
- Le crapaud Un chant dans une nuit sans air… – La lune plaque en métal clair Les découpures du vert sombre. … Un chant ; comme un […]...
- La prière pour tous Ora pro nobis! I. Ma fille, va prier! – Vois, la nuit est venue. Une planète d’or là-bas perce la nue ; La brume des […]...
- Quand nous habitions tous ensemble Quand nous habitions tous ensemble Sur nos collines d’autrefois, Où l’eau court, où le buisson tremble, Dans la maison qui touche aux bois, Elle avait […]...
- Tu peux, comme il te plaît Tu peux, comme il te plaît, me faire jeune ou vieux. Comme le soleil fait serein ou pluvieux L’azur dont il est l’âme et que […]...
- Tous les bas âges sont épars Tous les bas âges sont épars sous ces grands arbres. Certes, l’alignement des vases et des marbres, Ce parterre au cordeau, ce cèdre résigné, Ce […]...
- Comme aux âges naïfs Comme aux âges naïfs, je t’ai donné mon coeur, Ainsi qu’une ample fleur, Qui s’ouvre pure et belle aux heures de rosée ; Entre ses […]...
- Tous deux Tous deux, pour nos amours invoquons le mystère, Cachons à tous les yeux nos entretiens si doux ; Car l’amour, vois-tu bien, c’est la fleur […]...
- La prière pour tous (IV) IV. À genoux, à genoux, à genoux sur la terre Où ton père a son père, où ta mère a sa mère, Où tout ce […]...
- La prière pour tous (VI) VI. Comme une aumône, enfant, donne donc ta prière À ton père, à ta mère, aux pères de ton père ; Donne au riche à […]...
- La prière pour tous (II) II. Ma fille, va prier! – D’abord, surtout, pour celle Qui berça tant de nuits ta couche qui chancelle, Pour celle qui te prit jeune […]...
- La prière pour tous (X) X. Et toi, céleste ami qui gardes son enfance, Qui le jour et la nuit lui fais une défense De tes ailes d’azur! Invisible trépied […]...
- La prière pour tous (V) V. Ce n’est pas à moi, ma colombe, De prier pour tous les mortels, Pour les vivants dont la foi tombe, Pour tous ceux qu’enferme […]...
- La prière pour tous (IX) IX. Oh! bien loin de la voie Où marche le pécheur, Chemine où Dieu t’envoie! Enfant, garde ta joie! Lis, garde ta blancheur! Sois humble! […]...
- Le rêve qu’ils font tous » Presque un siècle entier sans courber ma tête A passé sur moi, vrai lion marin. Il faudrait pourtant prendre sa retraite, Et chercher à […]...
- La prière pour tous (III) III. Prie encor pour tous ceux qui passent Sur cette terre des vivants! Pour ceux dont les sentiers s’effacent À tous les flots, à tous […]...
- La prière pour tous (VIII) VIII. Quand elle prie, un ange est debout auprès d’elle, Caressant ses cheveux des plumes de son aile, Essuyant d’un baiser son oeil de pleurs […]...
- N’est-elle de tous biens garnie N’est elle de tous biens garnie? Celle que j’aime loyalement ; Il m’est advis, par mon serment, Que sa pareille n’a en vie. Qu’en dites-vous? […]...
- Malheureux! Tous les dons, la gloire du baptême Malheureux! Tous les dons, la gloire du baptême, Ton enfance chrétienne, une mère qui t’aime, La force et la santé comme le pain et l’eau, […]...
- Laissez. – Tous ces enfants sont bien là Sinite parvulos venire ad me. JESUS. Laissez. – Tous ces enfants sont bien là. – Qui vous dit Que la bulle d’azur que mon souffle […]...
- Ton image en tous lieux peuple ma solitude Ton image en tous lieux peuple ma solitude. Quand c’est l’hiver, la ville et les labeurs d’esprit, Elle s’accoude au bout de ma table d’étude, […]...
- Dans tous mes rêves, c’était vous Dans tous mes rêves c’était vous! Vous étiez belle, Et je tombais à vos genoux : Ou si, rebelle, Quand vous me donniez un doux […]...
- Comme à ce roi laconien Contrerime XXXI. Comme à ce roi laconien Près de sa dernière heure, D’une source à l’ombre, et qui pleure, Fauste, il me souvient ; De […]...
- Marie, à tous les coups vous me venez reprendre Marie, à tous les coups vous me venez reprendre Que je suis trop léger, et me dites toujours, Quand je vous veux baiser, que j’aille […]...
- Entends comme brame Entends comme brame Près des acacias En avril la rame Viride du pois! Dans sa vapeur nette, Vers Phoebé! tu vois S’agiter la tête De […]...
- Ton souvenir est comme un livre Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé, Un livre où l’on vit mieux sa vie, […]...
- Comme un père en ses bras Comme un père en ses bras tient une enfant bercée Et doucement la serre, et, loin des curieux, S’arrête au coin d’un mur pour lui […]...
- Distrait et grave comme un fou Distrait et grave comme un fou, Ayant mes rêves pour cortèges, Je vais un peu je ne sais où Par les pays où sont les […]...