Sonnet.
Dans un pesant repos d’après-midi vermeil,
Les stalles en vieux chêne éteint sont alignées,
Et le jour traversant les fenêtres ignées
Etale, au fond du choeur, des nattes de soleil.
Et les moines dans leurs coules toutes les mêmes,
– Mêmes plis sur leur manche et mêmes sur leur froc,
Même raideur et même attitude de roc –
Sont là debout, muets, plantés sur deux rangs blêmes.
Et l’on s’attend à voir leurs gestes arrêtés
Se prolonger soudain et les versets chantés
Rompre, à tonnantes voix, ces silences qui pèsent ;
Mais rien ne bouge, au long du sombre mur qui fuit,
Et les heures s’en vont, par le couvent, sans bruit,
Et toujours et toujours les grands moines se taisent.
(2 votes, average: 4,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- Croquis de cloître (II) Sonnet. A pleine voix – midi s’exaltant au dehors Et les champs reposant – les nones sont chantées, Dans un balancement de phrases répétées Et […]...
- Croquis de cloître (III) Sonnet. En automne, dans la douceur des mois pâlis, Quand les heures d’après-midi tissent leurs mailles, Au vestiaire, où les moines, en blancs surplis, Rentrent […]...
- Croquis de cloître (IV) Sonnet. Le choeur, alors qu’il est sombre et dévotieux, Et qu’un recueillement sur les choses s’embrume, Conserve encor dans l’air que l’encens bleu parfume Comme […]...
- Le cloître Ont-ils le droit, ceux-là qui s’évadent du monde Pris de peur et front bas, comme d’un mauvais lieu, D’éteindre leur raison comme on éteint le […]...
- Croquis Sonnet. Beau corps, mais mauvais caractère. Elle ne veut jamais se taire, Disant, d’ailleurs d’un ton charmant, Des choses absurdes vraiment. N’ayant presque rien de […]...
- Aux moines Moines venus vers nous des horizons gothiques, Mais dont l’âme, mais dont l’esprit meurt de demain, Qui reléguez l’amour dans vos jardins mystiques Pour l’y […]...
- Croquis d’hospitalité À Démètre Perticari. Des parfums, des fleurs, des schalls, des colliers Dans un château vaste. Des amants heureux sur tous les paliers, Gens de haute […]...
- Croquis parisien La lune plaquait ses teintes de zinc Par angles obtus. Des bouts de fumée en forme de cinq Sortaient drus et noirs des hauts toits […]...
- Croquis de banlieue L’homme, en manches de veste et, sous son chapeau noir, A cause du soleil, ayant mis son mouchoir, Tire gaillardement la petite voiture, Pour faire […]...
- Confidence Je t’apporte un cœur bien las. Ne me dis plus que tu m’aimes ; Une autre m’a dit, hélas! Les mêmes choses, les mêmes. C’était […]...
- Concordances Le même triste accent vient toujours des rapides, Toujours les mêmes flots font le même circuit En recueillant le rêve et l’espoir dans leurs rides. […]...
- À la fenêtre, pendant la nuit Les étoiles, points d’or, percent les branches noires ; Le flot huileux et lourd décompose ses moires Sur l’océan blêmi ; Les nuages ont l’air […]...
- L’heure et l’humeur Comme à d’autres, l’heure et l’humeur : L’heure morose ou l’humeur malévole Nous ont, de leurs sceaux noirs, marqué le coeur, Mais, néanmoins, jamais, Même […]...
- Morceau à quatre mains Le salon s’ouvre sur le parc Où les grands arbres, d’un vert sombre, Unissent leurs rameaux en arc Sur les gazons qu’ils baignent d’ombre. Si […]...
- Quand je vais par la rue, où tant de peuple abonde Sonnet XCIX. Quand je vais par la rue, où tant de peuple abonde, De prêtres, de prélats, et de moines aussi, De banquiers, d’artisans, et […]...
- Les tombeaux d’une famille Tous en beauté croissaient ensemble, Sous le toit qui leur était cher ; Cherchez quel tombeau les rassemble! Les monts, les fleuves et la mer! […]...
- Autour de ma maison Pour vivre clair, ferme et juste, Avec mon coeur, j’admire tout Ce qui vibre, travaille et bout Dans la tendresse humaine et sur la terre […]...
- Comme tous les soirs Le vieux crapaud de la nuit glauque Vers la lune de fiel et d’or, C’est lui, là-bas, dans les roseaux, La morne bouche à fleur […]...
- Âprement Le jour Ils se croisaient dans leur étable et dans leur cour, Leurs durs regards obstinément fixés à terre ; Et tous les deux, ils […]...
- Je noie en tes deux yeux mon âme Je noie en tes deux yeux mon âme tout entière Et l’élan fou de cette âme éperdue, Pour que, plongée en leur douceur et leur […]...
- Ici-bas Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont courts ; Je rêve aux étés qui demeurent Toujours… Ici-bas les lèvres effleurent Sans […]...
- En plein midi En plein midi, quand l’astre est à plomb sur nos têtes, On se sent la sueur, tiède, perler au front ; Les heures, groupe las, […]...
- Ma tranquille amie Dis-moi, ma simple et ma tranquille amie, Dis, combien l’absence, même d’un jour, Attriste et attise l’amour, Et le réveille, en ses brûlures endormies? Je […]...
- L’arbre Tout seul, Que le berce l’été, que l’agite l’hiver, Que son tronc soit givré ou son branchage vert, Toujours, au long des jours de tendresse […]...
- L’Escurial Posé comme un défi tout près d’une montagne, L’on aperçoit de loin dans la morne campagne Le sombre Escurial, à trois cents pieds du sol, […]...
- Mois de janvier Songes-tu parfois, bien-aimée, Assise près du foyer clair, Lorsque sous la porte fermée Gémit la bise de l’hiver, Qu’après cette automne clémente, Les oiseaux, cher […]...
- D’où vient que nous voyons à Rome si souvent Sonnet XCVIII. D’où vient que nous voyons à Rome si souvent Ces garces forcener, et la plupart d’icelles N’être vieilles, Ronsard, mais d’âge de pucelles, […]...
- La Grande Chartreuse J’ai vu, tels que des morts réveillés par le glas, Les moines, lampe en main, se ranger en silence, Puis pousser, comme un vol de […]...
- Où vont-ils Sonnet. Ceux qui sont morts d’amour ne montent pas au ciel : Ils n’auraient plus les soirs, les sentiers, les ravines, Et ne goûteraient pas, […]...
- Étoiles filantes Dans les nuits d’automne, errant par la ville, Je regarde au ciel avec mon désir, Car si, dans le temps qu’une étoile file, On forme […]...