Sonnet.
En un creux de terrain aussi profond qu’un antre,
Les étangs s’étalaient dans leur sommeil moiré,
Et servaient d’abreuvoir au bétail bigarré,
Qui s’y baignait, le corps dans l’eau jusqu’à mi-ventre.
Les troupeaux descendaient, par des chemins penchants :
Vaches à pas très lents, chevaux menés à l’amble,
Et les boeufs noirs et roux qui souvent, tous ensemble,
Beuglaient, le cou tendu, vers les soleils couchants.
Tout s’anéantissait dans la mort coutumière,
Dans la chute du jour: couleurs, parfums, lumière,
Explosions de sève et splendeurs d’horizons ;
Des brouillards s’étendaient en linceuls aux moissons,
Des routes s’enfonçaient dans le soir – infinies,
Et les grands boeufs semblaient râler ces agonies.
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