Trône de fleurs, lit de verdure,
Gazon planté par les amours,
Recevez l’onde fraîche et pure
Que ma main vous doit tous les jours.
Couronnez-vous d’herbes nouvelles ;
Croissez, gazon voluptueux.
Qu’à midi, Zéphyre amoureux
Vous porte le frais sur ses ailes.
Que ces lilas entrelacés
Dont la fleur s’arrondit en voûte,
Sur vous mollement renversés,
Laissent échapper goutte à goutte
Les pleurs que l’aurore a versés.
Sous les appas de ma maîtresse
Ployez toujours avec souplesse,
Mais sur le champ relevez-vous ;
De notre amoureux badinage
Ne gardez point le témoignage ;
Vous me feriez trop de jaloux.
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