L’exilé

Dans le ciel bleu l’étoile blanche,
Pur diamant,
Au sein des nuits parle et s’épanche
Au firmament ;
La brise fait sa confidence
Au clair ruisseau,
Et l’humble fleur dit sa souffrance
A l’arbrisseau.

L’astre des nuits à la colline
Parle tout bas,
Et sous ses pleurs l’Aurore incline
Les frais lilas ;
La douce voix de l’hirondelle
Au corset noir
Parle au clocher de la tourelle
Du vieux manoir.

Partout je vois la créature,
En sa douleur,
A quelque objet de la nature
Ouvrir son cœur ;
Seul, dans ma nuit noire et profonde,
Pauvre exilé,
Je n’ai plus rien en ce bas monde
A qui parler.

Eh bien! debout sur la falaise,
Fier, mais sans fiel,
Les pieds libres, hors de la glaise,
Et l’œil au ciel,
En soutenant sur mon épaule
La liberté,
Je proclamerai jusqu’au pôle
La vérité.


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Verset L’exilé - François-Marie Robert-Dutertre