Sonnet LXXXIX.
Gordes, il m’est avis que je suis éveillé,
Comme un qui tout ému d’un effroyable songe
Se réveille en sursaut et par le lit s’allonge,
S’émerveillant d’avoir si longtemps sommeillé.
Roger devint ainsi (ce crois-je) émerveillé :
Et crois que tout ainsi la vergogne me ronge,
Comme lui, quand il eut découvert le mensonge
Du fard magicien qui l’avait aveuglé.
Et comme lui aussi je veux changer de style,
Pour vivre désormais au sein de Logistille,
Qui des cœurs langoureux est le commun support.
Sus donc, Gordes, sus donc, à la voile, à la rame,
Fuyons, gagnons le haut, je vois la belle Dame
Qui d’un heureux signal nous appelle à son port.
(2 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Gordes, j’ai en horreur un vieillard vicieux Sonnet LXXIII. Gordes, j’ai en horreur un vieillard vicieux Qui l’aveugle appétit de la jeunesse imite, Et là froid par les ans de soi-même s’incite […]...
- Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux Sonnet LXXV. Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux, Vois comme la nature, ainsi que du visage, Nous a faits différents de mœurs […]...
- Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit Sonnet LIII. Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit Des vieillards ne laissons à faire bonne chère : Vivons, puisque la vie est si […]...
- Vu le soin ménager dont travaillé je suis Sonnet XII. Vu le soin ménager dont travaillé je suis, Vu l’importun souci qui sans fin me tourmente, Et vu tant de regrets desquels je […]...
- L’avis de mariage Toi qui veux femme choisir, À plaisir, Si ta belle te demeure, Des amis de ses beaux yeux Curieux, Te viendront voir à toute heure. […]...
- J’arrive où je suis étranger Rien n’est précaire comme vivre Rien comme être n’est passager C’est un peu fondre pour le givre Et pour le vent être léger J’arrive où […]...
- Ores, plus que jamais, me plaît d’aimer la Muse Sonnet XXII. Ores, plus que jamais, me plaît d’aimer la Muse Soit qu’en français j’écrive ou langage romain, Puisque le jugement d’un prince tant humain […]...
- Qui est ami du cœur est ami de la bourse Sonnet LXI. Qui est ami du cœur est ami de la bourse, Ce dira quelque honnête et hardi demandeur, Qui de l’argent d’autrui libéral dépendeur […]...
- Quand je suis vingt ou trente mois Quand je suis vingt ou trente mois Sans retourner en Vendômois, Plein de pensées vagabondes, Plein d’un remords et d’un souci, Aux rochers je me […]...
- N’étant, comme je suis, encore exercité Sonnet III. N’étant, comme je suis, encore exercité Par tant et tant de maux au jeu de la fortune, Je suivais d’Apollon la trace non […]...
- Cependant que tu suis le lièvre par la plaine Sonnet LVII. Cependant que tu suis le lièvre par la plaine, Le sanglier par les bois et le milan par l’air, Et que voyant le […]...
- Je me suis affranchi de prison Or je me suis affranchi de prison, Où me tenait cruellement en ferre L’enfant Amour, je vais libre sur terre Sauvé des flots, et repris […]...
- Non, je ne suis pas gaie Sonnet à Madame G. » Non, je ne suis pas gaie en mes fuites volages. Autant qu’on croirait bien, disait-elle en jouant ; Je sens […]...
- Je ne suis seulement amoureux de Marie Je ne suis seulement amoureux de Marie, Anne me tient aussi dans les liens d’Amour, Ore l’une me plaît, ore l’autre à son tour : […]...
- Tu crois au marc de café Tu crois au marc de café, Aux présages, aux grands jeux : Moi je ne crois qu’en tes grands yeux. Tu crois aux contes de […]...
- Je fus mystique et je ne le suis plus Je fus mystique et je ne le suis plus (La femme m’aura repris tout entier), Non sans garder des respects absolus Pour l’idéal qu’il fallut […]...
- Oui, je suis proprement à ton nom immortel Sonnet XCVII. Oui, je suis proprement à ton nom immortel Le temple consacré, tel qu’en Tauroscytie Fut celui où le sang apaisait ton envie : […]...
- Je suis plus pauvre que jamais Je suis plus pauvre que jamais Et que personne ; Mais j’ai ton cou gras, tes bras frais. Ta façon bonne De faire l’amour, et […]...
- Je ne suis plus de ces esprits philosophiques Je ne suis plus de ces esprits philosophiques, Et ce n’est pas de morale que tu te piques Deux admirables conditions pour l’amour Tel que […]...
- Je m’en suis venu seul Je m’en suis venu seul revoir notre vallée ; Elle est déserte, elle est muette, c’est l’hiver. Dans ses bois dépouillés comme elle est désolée! […]...
- Oui, je suis le rêveur Oui, je suis le rêveur; je suis le camarade Des petites fleurs d’or du mur qui se dégrade, Et l’interlocuteur des arbres et du vent. […]...
- Je ne suis pas jaloux Je ne suis pas jaloux de ton passé, chérie, Et même je t’en aime et t’en admire mieux. Il montre ton grand cœur et la […]...
- Je me suis dit les mots câlins Je me suis dit les mots câlins Que personne ne peut me dire, Ceux qui ne parlent pas en vain Au cœur qui se ronge […]...
- Je suis née au milieu du jour Je suis née au milieu du jour, La chair tremblante et l’âme pure, Mais ni l’homme ni la nature N’ont entendu mon chant d’amour. Depuis, […]...
- Je ne suis pas jaloux de ton passé, chérie Je ne suis pas jaloux de ton passé, chérie, Et même je t’en aime et t’en admire mieux. Il montre ton grand coeur et la […]...
- Je suis venu calme orphelin Je suis venu, calme orphelin, Riche de mes seuls yeux tranquilles, Vers les hommes des grandes villes : Ils ne m’ont pas trouvé malin. À […]...
- Je suis comme le roi d’un pays pluvieux Je suis comme le roi d’un pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux, Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes, S’ennuie avec […]...
- Je suis homme né pour mourir Je suis homme né pour mourir, Je suis bien seur que du trespas Je ne me sçaurois secourir Que poudre je n’aille là-bas. Je cognois […]...
- Je suis dans ma maison chérie Je suis dans ma maison chérie D’où je vois les jours s’écouler ; Tour à tour soleil, brume, pluie Vont rire, fondre et s’envoler. Ah! […]...
- Quand je me suis levée avec le petit jour Quand je me suis levée avec le petit jour, Au coin de la vitre bleutée La lune toute ronde et d’un pâle velours Penchait sa […]...