A l’œuvre, dis-tu, qui pour toi commence,
Tu sens chanceler ta force et ta foi :
Chanter l’Océan, la tâche est immense
Et demanderait plus vaillant que toi!
Courage, poète! Artiste, courage!
L’art est le plus grand des magiciens.
Ignores-tu donc, novice à l’ouvrage,
Quels enchantements sont parfois les siens?
Dédaignant l’effort, ennemi du faste,
Plus il se contient, plus il est puissant.
Faut-il retracer l’objet le plus vaste?
Il sait l’agrandir en le réduisant.
Il condensera tout ce qu’il imite,
L’infini lui-même en quelques mots brefs.
Il sculpta jadis la mer sans limite
Sur un bouclier aux vivants reliefs :
Disque où le héros du divin Homère
Montrait à la fois la terre et les cieux,
Et, fils de Thétis, les flots de sa mère
Roulant tout autour leurs plis spacieux!





Poèmes similaires:
- Cependant qu’au palais de procès tu devises Sonnet CXXII. Cependant qu’au palais de procès tu devises, D’avocats, procureurs, présidents, conseillers, D’ordonnances, d’arrêts, de nouveaux officiers, De juges corrompus, et de telles surprises […]...
- Le chant du travail Pourquoi convoiter l’opulence, Lorsqu’on a bon œil et bon bras? Quand le cœur est plein de vaillance, On est heureux en tous états. Allons! travailleurs, […]...
- Feuillet d’album Tout à coup et comme par jeu Mademoiselle qui voulûtes Ouïr se révéler un peu Le bois de mes diverses flûtes Il me semble que […]...
- Carqueiranne Je les avais jadis visités, ces rivages Où le cristal des eaux reflète un ciel si pur, Où la terre embaumée abonde en fleurs sauvages, […]...
- Maraud, qui n’es maraud que de nom seulement Sonnet LIV. Maraud, qui n’es maraud que de nom seulement, Qui dit que tu es sage, il dit la vérité : Mais qui dit que […]...
- Sainte À la fenêtre recélant Le santal vieux qui se dédore De sa viole étincelant Jadis avec flûte ou mandore, Est la Sainte pâle, étalant Le […]...
- Au Roi Henri Le Grand (II) (Pour le premier ballet de monseigneur le Dauphin, dansé au mois de janvier 1610.) Voici de ton État la plus grande merveille, Ce fils où […]...
- Le moyen pour réussir Travailler, même avec courage, Mais sans méthode, est temps perdu. Pour faire un travail étendu Apprends à diviser l’ouvrage : Qui, pour abattre une forêt, […]...
- Près du cap de la Hève » A quoi songes-tu donc de t’engourdir ainsi? Serais-tu désormais à ce point radouci, Géant qu’on disait si farouche? Depuis plus d’un long mois, à […]...
- À M. De C***., Polonais Dans votre poétique et doux pèlerinage, Au tombeau glorieux du chantre des Romains, Objet sacré de plus d’un grand voyage Des enfants d’Albion, des Français, […]...
- Un homme de moins Terre, que fallut-il quand l’Europe inondée Ne pouvait retenir la France débordée, Et grosse de fléaux ; Quand les trônes des rois chancelaient sur leur […]...
- Le petit chien La vanité nous rend aussi dupes que sots. Je me souviens, à ce propos, Qu’au temps jadis, après une sanglante guerre Où, malgré les plus […]...
- Steam-Boat À une passagère. En fumée elle est donc chassée L’éternité, la traversée Qui fit de Vous ma soeur d’un jour, Ma soeur d’amour!… Là-bas : […]...
- Cythère Un pavillon à claires-voies Abrite doucement nos joies Qu’éventent des rosiers amis ; L’odeur des roses, faible, grâce Au vent léger d’été qui passe, Se […]...
- Quand on perd par triste occurrence (Chanson.) Quand on perd, par triste occurrence, Son espérance Et sa gaieté, Le remède au mélancolique, C’est la musique Et la beauté! Plus oblige et […]...
- Épigramme sur Gresset Certain cafard, jadis jésuite, Plat écrivain, depuis deux jours Ose gloser sur ma conduite, Sur mes vers, et sur mes amours : En bon chrétien […]...
- À M. Le comte Belozosky Est-il bien vrai qu’au séjour des hivers De si brillantes fleurs sous vos mains sont écloses? L’esprit fait les climats, l’esprit dicta vos vers ; […]...
- Triolets à ma mie Puisque je sais que vous m’aimez, Je n’ai pas besoin d’autre chose. Mes maux seront bientôt calmés, Puisque je sais que vous m’aimez Et que […]...
- Du songe universel Du songe universel notre pensée est faite ; Et le dragon était consulté du prophète, Et jadis, dans l’horreur des antres lumineux, Entr’ouvrant de leur […]...
- A mes amis Quand parmi vous d’une voix inhabile Je m’essayai dans la langue des vers, Quand je voulus, de son divin asile Evoquer l’ange aux saints et […]...
- Opportet hæreses esse Opportet hæreses esse. Car il faut, en effet, encore, Que notre foi, donc, s’édulcore Opportet hæreses esse. Il fallait quelque humilité, Ma Foi qui poses […]...
- À Fernand Langlois Vous vous êtes penché sur ma mélancolie, Non comme un indiscret, non comme un curieux, Et vous avez surpris la clef de ma folie, Tel […]...
- L’absence Quand je me sens mourir du poids de ma pensée, Quand sur moi tout mon sort assemble sa rigueur, D’un courage inutile affranchie et lassée, […]...
- Derniers vers L’heure de ma mort, depuis dix-huit mois, De tous les côtés sonne à mes oreilles, Depuis dix-huit mois d’ennuis et de veilles, Partout je la […]...
- Si après quarante ans de fidèle service Sonnet XLIX. Si après quarante ans de fidèle service Que celui que je sers a fait en divers lieux, Employant, libéral, tout son plus et […]...
- Cortège À M. Léon Bailby. Oiseau tranquille au vol inverse oiseau Qui nidifie en l’air À la limite où notre sol brille déjà Baisse ta deuxième […]...
- Dans le silencieux automne Contrerime VIII. Dans le silencieux automne D’un jour mol et soyeux, Je t’écoute en fermant les yeux, Voisine monotone. Ces gammes de tes doigts hardis, […]...
- Le guignon Sonnet. Pour soulever un poids si lourd, Sisyphe, il faudrait ton courage! Bien qu’on ait du coeur à l’ouvrage, L’Art est long et le Temps […]...
- Mois de juillet Le ciel flambe et la terre fume, La caille frémit dans le blé ; Et, par un spleen lourd accablé, Je dévore mon amertume. Sous […]...
- On me l’a dit Désirer sans espoir, Regarder sans rien voir, Se nourrir de ses larmes, S’en reprocher les charmes, S’écrier à vingt ans : » Que j’ai souffert […]...
- Sisina Sonnet. Imaginez Diane en galant équipage, Parcourant les forêts ou battant les halliers, Cheveux et gorge au vent, s’enivrant de tapage, Superbe et défiant les […]...
- Sachons adorer! Sachons lire! Sachons adorer! Sachons lire! La Coupe, le Sein et la Lyre Nous donnent le triple délire. Symbole dont le fier dessin Fut jadis moulé sur […]...
- Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre Sonnet IX. Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre Les tours, et les chasteaux qui transpercent les Cieux, Ce qui a renversé les […]...
- L’anniversaire Oh! qui me donnera d’aller dans vos prairies, Promener chaque jour mes tristes rêveries, Rivages fortunés où parmi les roseaux L’Yonne tortueuse égare au loin […]...
- Læti et Errabundi Les courses furent intrépides (Comme aujourd’hui le repos pèse!) Par les steamers et les rapides. (Que me veut cet at home obèse?) Nous allions, – […]...
- Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie Sonnet XX. Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie, Et plus heureux celui dont l’immortalité Ne prend commencement de la postérité, Mais […]...
- Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux Sonnet LXXV. Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux, Vois comme la nature, ainsi que du visage, Nous a faits différents de mœurs […]...
- Chant des femmes en Illyrie Pays enchanté, C’est la beauté Qui doit te soumettre à ses chaînes. Là-haut sur ces monts Nous triomphons : L’infidèle est maître des plaines. Chez […]...
- L’ange gardien Sonnet. Archange féminin dont le bel œil, sans trêve, Miroite en s’embrumant comme un soleil navré, Apaise le chagrin de mon cœur enfiévré, Reine de […]...
- J’espère et crains J’espère et crains, je me tais et supplie, Or je suis glace, et ores un feu chaud, J’admire tout, et de rien ne me chaut, […]...