Que n’as-tu comme moi pris naissance au village!
Que n’as-tu pour tout bien un modeste troupeau!
Olivier! les trésors d’un brillant héritage
Valent-ils le bonheur que t’offrit le hameau?
Tu vas donc sans regret quitter ce simple asile!
Le calme pour le bruit, et les champs pour la cour!
Tes beaux jours, Olivier, couleront à la ville,
Et moi dans un hameau je vais mourir d’amour.
Si jamais au village un regret te ramène,
Si tes pas incertains s’égarent au vallon,
Tu verras nos deux noms gravés sur le vieux chêne,
Et le cœur qui t’aima couvert d’un froid gazon.
Comme la fleur des bois qui se dessèche et tombe,
Le soir d’un jour brûlant verra finir mon sort ;
Et notre bon pasteur écrira sur ma tombe :
» Olivier! ne plains pas la douleur qui s’endort. «
Poèmes similaires:
- Le hameau Le hameau n’est qu’un tas sombre dans la falaise ; L’océan, sur la grève où flotte une lueur, Exhale un long soupir qui monte et […]...
- L’attente (II) Olivier, je t’attends! déjà l’heure est sonnée ; Je viens de tressaillir comme au bruit de tes pas : Le soleil qui s’éteint va clore […]...
- Les serments Hélas! que les vieillards savent de tristes choses! Hier, après la fête, ils riaient des amants ; Ils riaient! Leurs serments, disaient-ils, sont des roses. […]...
- Le premier givre L’hiver est sorti de sa tombe, Son linceul blanchit le vallon ; Le dernier feuillage qui tombe Est balayé par l’aquilon. Nichés dans le tronc […]...
- L’aveu permis Viens, mon cher Olivier, j’ai deux mots à te dire, Ma mère l’a permis ; ils te rendront joyeux. Eh bien! je n’ose plus. Mais, […]...
- Le secret Dans la foule, Olivier, ne viens plus me surprendre ; Sois là, mais sans parler, tâche de me l’apprendre : Ta voix a des accents […]...
- Le rendez-vous Il m’attend : je ne sais quelle mélancolie Au trouble de l’amour se mêle en cet instant : Mon cœur s’est arrêté sous ma main […]...
- Le nom d’Olivier Un étranger vint un jour au bocage ; On célébrait la noce de Julien ; Je crus qu’Amour arrivait au village, Et mon regard s’arrêta […]...
- L’oraison Je reviens à vos pieds, Marie, Me sauver du malheur d’aimer : L’oraison qui m’avait guérie Ne vaut plus rien pour me calmer. J’avais oublié […]...
- Le bouquet sous la croix D’où vient-il ce bouquet oublié sur la pierre? Dans l’ombre, humide encor de rosée, ou de pleurs, Ce soir, est-il tombé des mains de la […]...
- Delfica La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance, Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs, Sous l’olivier, le myrthe ou les saules tremblants, Cette chanson […]...
- Le tombeau de l’amour Les habits en désordre et la main sur tes yeux, Tu pleures feu l’Amour, dolente, échevelée. Je ne suis pas surpris si sa tombe est […]...
- Les funérailles de l’année Le soleil des beaux jours s’en va tout pâlissant ; Le nuage se mouille ; La sève des buissons languit et redescend ; Le jardin […]...
- Quatorze vers à Victor Hugo Sonnet. Ayant tout dit ayant donné toutes les preuves, Ayant tout remué, mers, monts, plaines et fleuves, Dans ses rimes d’airain éternellement neuves Ayant, toutes, […]...
- Cru C’est vrai, je suis épileptique, Je peux tomber trois fois par jour D’une fenêtre, d’un portique, Et d’une cloche de l’Amour. Mais… quel est cet […]...
- Adieu Oui, j’ai quitté ce port tranquille, Ce port si longtemps appelé, Où loin des ennuis de la ville, Dans un loisir doux et facile, Sans […]...
- La géante Sonnet. Du temps que la Nature en sa verve puissante Concevait chaque jour des enfants monstrueux, J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante, Comme aux […]...
- Épitaphe Dans le faubourg qui monte au cimetière, Passant rêveur, j’ai souvent observé Les croix de bois et les tombeaux de pierre Attendant là qu’un nom […]...
- L’accablement Mes yeux rendus à la lumière, Mais fatigués de tant de pleurs, S’offensent des vives couleurs, Et baissent leur faible paupière. Les voix n’ont plus […]...
- Aux femmes S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre, Qu’une entre vous vraiment comprit sa tâche austère ; Si, dans le sentier rude avançant lentement, […]...
- Au général Bonaparte X(Après la paix de Campo-Formio.) Aucune gloire désormais Ne vous sera donc étrangère? Et vous savez faire la paix Comme vous avez fait la guerre! […]...
- Pourquoi la renier Pourquoi la renier? Je n’ai pas de colère. Ô mon amour dernier, Ô chose bleue et claire! Pourquoi me souvenir Qu’elle me fût amère? J’aime […]...
- Un moment Un moment suffira pour payer une année ; Le regret plus longtemps ne peut nourrir mon sort. Quoi! L’amour n’a-t-il pas une heure fortunée Pour […]...
- À une dame fière Épigramme. Je n’aime point la dame en amour si soudaine, Puis qu’on perd sans regret ce qu’on gagne sans peine : Tels plaisirs sont plus […]...
- Le mois de mai Lorsqu’Éole a, dans leur caverne, Renfermé les tristes autans, Quand l’oiseau qui chez nous hiverne S’en va regagner ses étangs, Ô doux printemps, ta jeune […]...
- Âme et jeunesse Puisque de l’enfance envolée Le rêve blanc, Comme l’oiseau dans la vallée, Fuit d’un élan ; Puisque mon auteur adorable Me fait errer Sur la […]...
- Vêpres rustiques Le dernier coup de vêpres a sonné : l’on tinte. Entrons donc dans l’Église et couvrons-nous d’eau sainte. Il y a peu de monde encore. […]...
- À Clymène Quoi donc! vous voir et vous aimer Est un crime à vos yeux, Clymène. Et rien ne saurait désarmer Cette rigueur plus qu’inhumaine! Puisque la […]...
- Il fait novembre en mon âme Rayures d’eau, longues feuilles couleur de brique, Par mes plaines d’éternité comme il en tombe! Et de la pluie et de la pluie – et […]...
- Le dernier adieu Quand l’être cher vient d’expirer, On sent obscurément la perte, On ne peut pas encor pleurer : La mort présente déconcerte ; Et ni le […]...