Sonnet.
Déjà cette prairie en commençant l’hiver
Étendait son tapis d’herbe courte et fripée,
Elle languit encor, de plus en plus râpée,
D’un gris toujours plus pâle et moins mêlé de vert.
Et pourtant, il y vient, poussant leur douce plainte,
Dressant l’oreille au vent qu’ils semblent écouter,
Quelques pauvres moutons qui tâchent de brouter
Ce regain des frimas dont leur laine a la teinte.
Mais le vivre est mauvais, le temps long, le ciel froid ;
À la file ils s’en vont, l’œil fixe et le cou droit,
Côtoyer la rivière épaisse qui clapote,
S’arrêtant, quand ils sont rappelés, tout à coup,
Par la vieille, là-bas, contre un arbre, debout,
Comme un fantôme noir dans sa grande capote.
(2 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Le paysage dans le cadre des portières Le paysage dans le cadre des portières Court furieusement, et des plaines entières Avec de l’eau, des blés, des arbres et du ciel Vont s’engouffrant […]...
- Paysage mauvais Sonnet. Sables de vieux os – Le flot râle Des glas : crevant bruit sur bruit… – Palud pâle, où la lune avale De gros […]...
- Le ciel est plus gris qu’une feuille morte Le ciel est plus gris qu’une feuille morte Qui traîna longtemps dans la boue et l’eau ; Les rameaux menus que le vent emporte Sont […]...
- Gris Je connais un charmant ivrogne, Autant vous le nommer, ma foi! Dire que vous avez la trogne, Ce serait mentir sans vergogne. Pourtant, un soir, […]...
- Le petit homme gris Il est un petit homme, Tout habillé de gris, Dans Paris ; Joufflu comme une pomme, Qui, sans un sou comptant, Vit content, Et dit […]...
- Paysage aimé Hanté de souvenirs, l’âme pleine d’images, Je viens à ta beauté, seul, en pèlerinage, Pays qui me fus bon. De gradin en gradin, de pensée […]...
- Paysage normand À Ernest Chesneau. J’aime à suivre le bord des petites rivières Qui cheminent sans bruit dans les bas-fonds herbeux. À leur fil d’argent clair viennent […]...
- Paysage Je veux, pour composer chastement mes églogues, Coucher auprès du ciel, comme les astrologues, Et, voisin des clochers, écouter en rêvant Leurs hymnes solennels emportés […]...
- Paysage A l’abri de l’hiver qui jetait vaguement Sa clameur, dans la chambre étroite et bien fermée Où mourait un bouquet fait de ta fleur aimée, […]...
- Paysage de nuit À Jules Berge. C’est un dimanche soir. – Un large clair de lune Étale son argent sur la grève et la dune. La mer baisse… […]...
- Je me souviens d’un paysage Je me souviens d’un paysage Où la neige molle tombait, Pareille à l’indolent plumage D’un grand oiseau qui se dévêt. Assise près de la croisée, […]...
- Paysage Pas une feuille qui bouge, Pas un seul oiseau chantant ; Au bord de l’horizon rouge Un éclair intermittent ; D’un côté, rares broussailles, Sillons […]...
- Paysage Vers Saint-Denis c’est bête et sale la campagne. C’est pourtant là qu’un jour j’emmenai ma compagne. Nous étions de mauvaise humeur et querellions. Un plat […]...
- Paysage À travers les massifs des pâles oliviers L’Archer resplendissant darde ses belles flèches Qui, par endroits, plongeant au fond des sources fraîches, Brisent leurs pointes […]...
- Vapeurs de mares Sonnet. Le soir, la solitude et la neige s’entendent Pour faire un paysage affreux de cet endroit Blêmissant au milieu dans un demi-jour froid Tandis […]...
- Journée de printemps Sonnet. Ici, le rocher, l’arbre et l’eau Font pour mon œil ce qu’il convoite. Tout ce qui luit, tremble ou miroite, Forme un miraculeux tableau. […]...
- C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre Sonnet XXXVII. C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre, Sans vouloir être plus que cela que je suis, Et qu’heureux je devais de ce […]...
- Sommeil Et tu m’as dit : Pourquoi revenir sur ces choses? Le golfe aux blanches eaux rit sous le soleil blond. Il fait si doux de […]...
- Une nuit sur la plage Sur le sombre Océan tombait la nuit tranquille ; Les étoiles perlaient au ciel silencieux ; Le flot montait sans bruit sur le sable de […]...
- Dernier espoir Il est un arbre au cimetière Poussant en pleine liberté, Non planté par un deuil dicté, – Qui flotte au long d’une humble pierre. Sur […]...
- Printemps de Bretagne Une aube de douceur s’éveille sur la lande : Le printemps de Bretagne a fleuri les talus. Les cloches de Ker-Is l’ont dit jusqu’en Islande […]...
- La coupe Sonnet. Au temps des Immortels, fils de la vie en fête, Où la Lyre élevait les assises des tours, Un artisan sacré modela mes contours […]...
- Le Rhin Sonnet. Ô Rhin, sais-tu pourquoi les amants insensés, Abandonnant leur âme aux tendres rêveries, Par tes bois verdoyants, par tes larges prairies S’en vont par […]...
- Le soleil Le Soleil est le tout-puissant Qui féconde, en éblouissant, Plaines, coteaux, monts et vallées : Les immensités étalées Sous leur plafond d’azur luisant. Il éclate […]...
- Indignation J’aurais bien voulu vivre en doux ermite, Vivre d’un radis et de l’eau qui court. Mais l’art est si long et le temps si court! […]...
- Quel froid! Sans feu Paris ne peut plus vivre ; Il court, tout crispé de frissons, Secouant sa barbe de givre Et son lourd manteau de glaçons. […]...
- Déjà la terre avait avorté la verdure Sonnet LXXXV. Desja la terre avait avorté la verdure Par les sillons courbez, lors qu’un fascheux hyver Dissipe les beautez, et à son arriver S’accorde […]...
- Le lutin Par un soir d’hiver triste et bien de circonstance, Un homme encor tout jeune et tout blanc de cheveux, En ces termes, devant le plus […]...
- À Auguste Brachet Sonnet. Ami, la passion du Verbe et de ses lois Nous obsède tous deux. Toi, d’une oreille austère, Tu scrutes savamment le son dépositaire Du […]...
- Le blé despotique I Sur l’immensité noire une lumière brille Et se dirige à la rencontre du steamer Qui stoppe avec des bruits de vapeur et de fer. […]...