Vers pour Mademoiselle Lamoignon

(Vers pour mettre en bas du portait de Mlle de Lamoignon.) Aux sublimes vertus nourrie en sa famille, Cette admirable et sainte fille En tous […]



Vers sur Marie Poncher de Brétouville

(Mis en musique par Lambert en 1671.) Voici les lieux charmants où mon âme ravie Passait à contempler Silvie Les tranquilles moments si doucement perdus. […]



À M. L’abbé Renaudot

(Sur l’amour de Dieu.) Docte abbé, tu dis vrai ; l’homme, au crime attaché, En vain, sans aimer Dieu, croit sortir du péché. Toutefois, n’en […]



Chanson à boire (II)

(Écrite à Bâville où était le P. Bardaloue, 1672.) Que Bâville me semble aimable, Quand des magistrats le plus grand Permet que Bacchus à sa […]



Stances à Molière

(Sur sa comédie L’école des femmes.) En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage : Sa charmante naïveté S’en […]



À M. L’abbé Le Vayer

(Sur les folies humaines.) D’où vient, cher Le Vayer, que l’homme le moins sage Croit toujours seul avoir la sagesse en partage, Et qu’il n’est […]



Au Roi (II)

Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire. Tu sais bien que mon style est né pour la satire ; Mais mon esprit, contraint […]



Les embarras de Paris

Qui frappe l’air, bon Dieu! de ces lugubres cris? Est-ce donc pour veiller qu’on se couche à Paris? Et quel fâcheux démon, durant les nuits […]



Vers pour Tavernier

(Vers pour mettre en bas du portrait de Tavernier.) De Paris à Dehli, du couchant à l’aurore, Ce fameux voyageur courut plus d’une fois : […]



Le bûcheron et la mort

Le dos chargé de bois, et le corps tout en eau, Un pauvre bûcheron, dans l’extrême vieillesse, Marchait en haletant de peine et de détresse. […]



À M. Arnauld

(Sur la fausse honte ou le respect humain.) Oui, sans peine, au travers des sophismes de Claude, Arnauld, des novateurs tu découvres la fraude, Et […]



L’art poétique (Chant II)

Telle qu’une bergère, au plus beau jour de fête, De superbes rubis ne charge point sa tête, Et, sans mêler à l’or l’éclat des diamants, […]



Chanson à boire

(Écrite à l’âge de dix-sept ans.) Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir : Vos esprits s’en font trop […]



À Climène

Tout me fait peine, Et depuis un jour Je crois, Climène, Que j’ai de l’amour. Cette nouvelle Vous met en courroux. Tout beau, cruelle, Ce […]



À M. de Molière

Rare et fameux esprit, dont la fertile veine Ignore en écrivant le travail et la peine ; Pour qui tient Apollon tous ses trésors ouverts, […]



À M. De Guilleragues

De la connaissance de soi-même. Esprit né pour la cour, et maître en l’art de plaire, Guilleragues, qui sais et parler et te taire, Apprends-moi […]



Plaintes contre les Tuileries

Agréables jardins où les Zéphyrs et Flore Se trouvent tous les jours au lever de l’Aurore ; Lieux charmants qui pouvez dans vos sombres réduits, […]



À Madame la présidente De Lamoignon

(Sur le portrait du P. Bourdaloue qu’elle lui envoya.) Du plus grand orateur dont la chaire se vante, M’envoyer le portrait, illustre présidente, C’est me […]



Au Roi

Grand roi, c’est vainement qu’abjurant la satire Pour toi seul désormais j’avais fait vœu d’écrire. Dès que je prends la plume, Apollon éperdu Semble me […]



Vers pour mon père

(Vers pour mettre en bas du portrait de son père.) Ce greffier doux et pacifique De ses enfants au sang critique N’eut point le talent […]



À mes vers

(Sur leur impatience à paraître.) J’ai beau vous arrêter, ma remontrance est vaine ; Allez, partez, mes Vers, dernier fruit de ma veine. C’est trop […]



À M. Le marquis de Dangeau

(Sur la noblesse dépourvue de vertu.) La noblesse, Dangeau, n’est pas une chimère, Quand, sous l’étroite loi d’une vertu sévère, Un homme issu d’un sang […]



Sur Homère

Quand, la dernière fois, dans le sacré vallon, La troupe des neuf sœurs, par l’ordre d’Apollon, Lut l’Iliade et l’Odyssée ; Chacune à le louer […]



Nourri dès le berceau

(Sonnet sur une de ses parentes qui mourût Toute jeune entre les mains d’un charlatan.) Nourri dès le berceau près de la jeune Orante, Et […]



Contre Saint Sorlin

Dans le palais, hier Bilain Voulait gager contre Ménage Qu’il était faux que Saint Sorlin Contre Arnauld eût fait un ouvrage. Il en a fait, […]



L’art poétique (Chant IV)

Dans Florence, jadis, vivait un médecin, Savant hâbleur, dit-on, et célèbre assassin. Lui seul y fit longtemps la publique misère : Là, le fils orphelin […]



L’amateur d’horloges

Sans cesse autour de six pendules, De deux montres, de trois cadrans, Lutin, depuis trente et quatre ans, Occupe ses soins ridicules. Mais à ce […]



Au Roi (I)

Le passage du Rhin. En vain, pour te louer, ma muse toujours prête, Vingt fois de la Hollande a tenté la conquête : Ce pays, […]



Énigme

Du repos des humains implacable ennemie, J’ai rendu mille amants envieux de mon sort. Je me repais de sang, et je trouve ma vie Dans […]



Amitié fidèle

(Sur la mort d’Iris en 1654.) Parmi les doux transports d’une amitié fidèle, Je voyais près d’Iris couler mes heureux jours : Iris que j’aime […]



À M. Jean Racine

De l’utilité des ennemis. Que tu sais bien, Racine, à l’aide d’un acteur, Emouvoir, étonner, ravir un spectateur! Jamais Iphigénie, en Aulide immolée, N’a coûté […]



Épitaphe de M. Arnauld

(En mémoire à Arnauld.) Au pied de cet autel de structure grossière, Gît sans pompe, enfermé dans une vile bière, Le plus savant mortel qui […]



À M. De Lamoignon

Les plaisirs de la campagne. Oui, Lamoignon, je fuis les chagrins de la ville, Et contre eux la campagne est mon unique asile. Du lieu […]



Épitaphe

(Épitaphe de la mère de l’auteur.) Épouse d’un mari doux, simple, officieux, Par la même douceur je sus plaire à ses yeux : Nous ne […]



À M. L’abbé Des Roches

(Sur les inconvénients des procès.) À quoi bon réveiller mes muses endormies, Pour tracer aux auteurs des règles ennemies? Penses-tu qu’aucun d’eux veuille subir mes […]



Chanson à boire (I)

Soupirez jour et nuit sans manger et sans boire ; Ne songez qu’à souffrir ; Aimez, aimez vos maux, et mettez votre gloire À n’en […]



L’art poétique (Chant III)

Il n’est point de serpent, ni de monstre odieux, Qui, par l’art imité, ne puisse plaire aux yeux ; D’un pinceau délicat l’artifice agréable Du […]



À Jean Racine

Racine, plains ma destinée. C’est demain la triste journée, Où le prophète Desmarets, Armé de cette même foudre Qui mit le Port-Royal en poudre, Va […]



L’art poétique (Chant I)

C’est en vain qu’au Parnasse un téméraire auteur Pense de l’art des vers atteindre la hauteur. S’il ne sent point du Ciel l’influence secrète, Si […]



À mon jardinier

Laborieux valet du plus commode maître Qui pour te rendre heureux ici-bas pouvait naître, Antoine, gouverneur de mon jardin d’Auteuil, Qui diriges chez moi l’if […]



À M. Le marquis de Seignelay

Rien n’est plus beau que le vrai. Dangereux ennemi de tout mauvais flatteur, Seignelay, c’est en vain qu’un ridicule auteur, Prêt à porter ton nom […]