Pour sauver son époux, Çavitri fit le vœu
De se tenir trois jours entiers, trois nuits entières,
Debout, sans remuer jambes, buste ou paupières :
Rigide, ainsi que dit Vyaça, comme un pieu.
Ni, Curya, tes rais cruels, ni la langueur
Que Tchandra vient épandre à minuit sur les cimes
Ne firent défaillir, dans leurs efforts sublimes,
La pensée et la chair de la femme au grand cœur.
– Que nous cerne l’Oubli, noir et morne assassin,
Ou que l’Envie aux traits amers nous ait pour cibles.
Ainsi que Çavitri faisons-nous impassibles,
Mais, comme elle, dans l’âme ayons un haut dessein.





Poèmes similaires:
- Hiéroglyphe J’ai trois fenêtres à ma chambre : L’amour, la mer, la mort, Sang vif, vert calme, violet. Ô femme, doux et lourd trésor! Froids vitraux, […]...
- Le samedi à Matines Ô Toi qui d’un œil de clémence Vois les égarements des fragiles humains, Toi dont l’être un en trois et le même en puissance A […]...
- Destins Ô femme, chair tragique, exquisément amère, Femme, notre mépris sublime et notre Dieu, Ô monstre de douceur, et cavale de feu, Qui galopes plus vite […]...
- La grand’mère Voici trois ans qu’est morte ma grand’mère, La bonne femme, – et, quand on l’enterra, Parents, amis, tout le monde pleura D’une douleur bien vraie […]...
- Que ton âme soit blanche ou noire Que ton âme soit blanche ou noire, Que fait? Ta peau de jeune ivoire Est rose et blanche et jaune un peu. Elle sent bon, […]...
- Laisse couler mes pleurs Laisse couler mes pleurs tendres sur ton visage. Bois-les, je suis ta sœur humaine dans la vie, Le sang coule en ma chair pour être […]...
- Sanctus Saint est l’homme au sortir du baptême, Petit enfant humble et ne tétant pas même, Et si pur alors qu’il est la pureté suprême. Saint […]...
- La sacrifiée Le passé me disait : Laisse là cette femme Sinon tu connaîtras le dégoût de mentir, L’abjection de la querelle et du faux drame, La […]...
- Ainsi soit-il Je suis devin, mes chers amis ; L’avenir qui nous est promis Se découvre à mon art subtil. Ainsi soit – il! Plus de poète […]...
- A un astronome Ami, si dans le ciel, sur ces pages d’azur Dont votre œil lit d’en bas les sublimes merveilles, Vous savez une étoile où, pour ses […]...
- L’amitié entre homme et femme est divine L’amitié, mais entre homme et femme elle est divine! Elle n’empêche rien, aussi bien des rapports Nécessaires, et sous les mieux séants dehors Abrite les […]...
- Cariatides Un sculpteur m’a prêté l’œuvre de Michel-Ange, La chapelle Sixtine et le grand Jugement ; Je restai stupéfait à ce spectacle étrange Et me sentis […]...
- Parfums, couleurs, systèmes, lois Parfums, couleurs, systèmes, lois! Les mots ont peur comme des poules. La chair sanglote sur la croix. Pied, c’est du rêve que tu foules, Et […]...
- Les mains Blanches, ayant la chair délicate des fleurs, On ne peut pas savoir que les mains sont cruelles. Pourtant l’âme se sèche et se flétrit par […]...
- Les Dieux Sonnet. Le dieu du laboureur est comme un très vieux roi De chair et d’os, seigneur du champ qu’il ensemence ; Le dieu de son […]...
- Croquis de banlieue L’homme, en manches de veste et, sous son chapeau noir, A cause du soleil, ayant mis son mouchoir, Tire gaillardement la petite voiture, Pour faire […]...
- À Sainte-Beuve Ami, tu l’as bien dit : en nous, tant que nous sommes, Il existe souvent une certaine fleur Qui s’en va dans la vie et […]...
- Consolation Ne sois pas étonné si la foule, ô poète, Dédaigne de gravir ton oeuvre jusqu’au faîte ; La foule est comme l’eau qui fuit les […]...
- École buissonnière Ma pensée est une églantine Éclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil […]...
- Sonnet – Khatoum Oh! peindre tes cheveux du bleu de la fumée, Ta peau dorée et d’un ton tel qu’on croit y voir presque Une rose brûlée! et […]...
- La toilette d’Atalante Jeune et svelte Atalante aux beaux reins potelés, De ton Pygmalion ta chair vivante est digne. Lui seul a le secret de cette forme insigne, […]...
- Supérieure J’entendais parler tout à l’heure D’une femme supérieure. Ce n’est, ma Mignonne… pas Toi… Car… que sais-tu faire en ce monde, Petite reine toute ronde […]...
- Ne hurtez plus a l’uis de ma pensee Ne hurtez plus a l’uis de ma pensee, Soing et Soussi, sans tant vous traveiller! Car elle dort et ne veult s’esveiller ; Toute la […]...
- Souvent, le front posé sur tes genoux Souvent, le front posé sur tes genoux, je pleure, Plus faible que ton cœur amoureux, faible femme, Et ma main qui frémit en recevant tes […]...
- À Madame X (En lui envoyant une pensée.) Au temps où vous m’aimiez (bien sûr?), Vous m’envoyâtes, fraîche éclose, Une chère petite rose, Frais emblème, message pur. Elle […]...
- Guitare Le pauvre du chemin creux chante et parle. Il dit : » Mon nom est Pierre et non pas Charle, Et je m’appelle aussi Duchatelet. […]...
- Luxures Chair! ô seul fruit mordu des vergers d’ici-bas, Fruit amer et sucré qui jutes aux dents seules Des affamés du seul amour, bouches ou gueules, […]...
- Ne mêle pas l’esprit aux choses de la chair Ne mêle pas l’esprit aux choses de la chair. Sache, aux moments secrets où le corps est en fête, Redescendre à l’obscur délire de la […]...
- Cru C’est vrai, je suis épileptique, Je peux tomber trois fois par jour D’une fenêtre, d’un portique, Et d’une cloche de l’Amour. Mais… quel est cet […]...
- Le vieil esprit de nuit Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine Des clous de Jésus-Christ forge à l’homme une chaîne, Change l’enfant candide et pur en nain […]...
- La dame en pierre À Catulle Mendès. Sur ce couvercle de tombeau Elle dort. L’obscur artiste Qui l’a sculptée a vu le beau Sans rien de triste. Joignant les […]...
- Jamais Hector aux guerres n’était lâche Jamais Hector aux guerres n’était lâche Lorsqu’il allait combattre les Grégeois : Toujours sa femme attachait son harnois, Et sur l’armet (1) lui plantait son […]...
- Été Et l’enfant répondit, pâmée Sous la fourmillante caresse De sa pantelante maîtresse : » Je me meurs, ô ma bien-aimée! » Je me meurs : […]...
- Mais après les merveilles Mais après les merveilles Qui n’ont pas de pareilles De l’épaule et du sein, Faut sur un autre mode Dresser une belle ode Au glorieux […]...
- Un dahlia Courtisane au sein dur, à l’oeil opaque et brun S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un boeuf, Ton grand torse reluit ainsi qu’un marbre neuf. Fleur […]...
- Le fruit de la pensée Le fruit de la pensée est amer pour ma bouche, Et la cendre en jaillit aussitôt que j’y touche ; Et cependant ma lèvre, alors […]...
- C’était sur un chemin crayeux Contrerime LVIII. C’était sur un chemin crayeux Trois châtes de Provence Qui s’en allaient d’un pas qui danse Le soleil dans les yeux. Une enseigne, […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Bournemouth Le long bois de sapins se tord jusqu’au rivage, L’étroit bois de sapins, de lauriers et de pins, Avec la ville autour déguisée en village […]...
- Qui de vous n’a connu les soirs où l’on écoute Qui de vous n’a connu les soirs où l’on écoute L’orgueil gronder en soi comme un orgue funèbre, Les soirs d’ombre et d’effroi, d’impuissance et […]...