L’autel bas s’orne de hautes mauves,
La chasuble blanche est toute en fleurs,
A travers les pâles vitraux jaunes
Le soleil se répand comme un fleuve ;
On chante au graduel : Fi-li-a!
D’une voix si lentement joyeuse
Qu’il faudrait croire que c’est l’extase
D’à-jamais voir la Reine des cieux ;
Le sermon du tremblotant vicaire
Est gentil plus que par un dimanche,
Qui dit que pour s’élever dans l’air
Faut être humble et de foi cordiale ;
Il ajoute, le cher vieux bonhomme,
Que la gloire ultime est réservée
Sur tous ceux qui vivent dans la pompe,
Aux pauvres d’esprit et de monnaie ;
On sort de l’église, après les vêpres,
Pour la procession si touchante
Qui a nom : du Vœu de Louis Treize
C’est le cas de prier pour la France.





Poèmes similaires:
- Le souffle des hautes cimes I Amis, partons ; il en est temps, Avant que paraisse l’aurore, Avant que l’astre du jour dore Les sommets éclatants. Oh! qu’ils sont doux […]...
- Point n’ai fait un tas d’océans Point n’ai fait un tas d’océans Comme les Messieurs d’Orléans, Ulysses à vapeur en quête… Ni l’Archipel en capitan ; Ni le Transatlantique autant Qu’une […]...
- À un passant Mon cher enfant que j’ai vu dans ma vie errante, Mon cher enfant, que, mon Dieu, tu me recueillis, Moi-même pauvre ainsi que toi, purs […]...
- La tulipe Madrigal Au soleil. Bel astre à qui je dois mon être et ma beauté, Ajoute l’immortalité A l’éclat non pareil dont je suis embellie ; […]...
- Après l’hiver N’attendez pas de moi que je vais vous donner Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ; La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant […]...
- Accroupissement Bien tard, quand il se sent l’estomac écoeuré, Le frère Milotus, un oeil à la lucarne D’où le soleil, clair comme un chaudron récuré, Lui […]...
- Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
- À Charles Morice Impérial, royal, sacerdotal, comme une République Française en ce Quatre-vingt-treize Brûlant empereur, roi, prêtre dans sa fournaise, Avec la danse, autour, de la grande Commune […]...
- 1er janvier Enfant, on vous dira plus tard que le grand-père Vous adorait ; qu’il fit de son mieux sur la terre, Qu’il eut fort peu de […]...
- La rêverie Au paysage que révèle Le matinal rayon du jour, La brume, gaze du contour, Ajoute une grâce nouvelle : La rêverie est, pour l’esprit, Cette […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Lisbeth Le jour, d’un bonhomme sage J’ai l’auguste escarpement ; Je me conforme à l’usage D’être abruti doctement, Je me scrute et me dissèque, Je me […]...
- Mon fils est mort Mon fils est mort. J’adore, ô mon Dieu, votre loi. – Je vous offre les pleurs d’un cœur presque parjure, Vous châtiez bien fort et […]...
- À M. De C***., Polonais Dans votre poétique et doux pèlerinage, Au tombeau glorieux du chantre des Romains, Objet sacré de plus d’un grand voyage Des enfants d’Albion, des Français, […]...
- À Horatio Ami, le temps n’est plus des guitares, des plumes, Des créanciers, des duels hilares à propos De rien, des cabarets, des pipes aux chapeaux Et […]...
- Le lendemain du premier jour de mai Le lendemain du premier jour de may, Dedens mon lit ainsi que je dormoye, Au point du jour m’avint que je songay Que devant moy […]...
- À Emmanuel Chabrier Chabrier, nous faisions, un ami cher et moi, Des paroles pour vous qui leur donniez des ailes, Et tous trois frémissions quand, pour bénir nos […]...
- Épithalame À M. et Mme Alide Lacerte. Quand on s’aime on se marie : Il prend fin, l’enchantement D’une vague rêverie. Quand on s’aime on se […]...
- Le mendiant L’être que j’adore en ce monde, Eût-il les pieds noirs et des poux, C’est le mendiant, il m’inonde Le cœur d’une extase profonde ; Je […]...
- Le cadre Sonnet. Comme un beau cadre ajoute à la peinture, Bien qu’elle soit d’un pinceau très vanté, Je ne sais quoi d’étrange et d’enchanté En l’isolant […]...
- Ce brave qui se croit pour un jaque de maille Sonnet LXXI. Ce brave qui se croit, pour un jaque de maille, Être un second Roland, ce dissimulateur, Qui superbe aux amis, aux ennemis flatteur, […]...
- Comédie dans les feuilles Au fond du parc qui se délabre, Vieux, désert, mais encor charmant Quand la lune, obscur candélabre, S’allume en son écroulement, Un moineau-franc, que rien […]...
- Comédie dans les feuilles Au fond du parc qui se délabre, Vieux, désert, mais encor charmant Quand la lune, obscur candélabre, S’allume en son écroulement, Un moineau-franc, que rien […]...
- Chanson à boire (Écrite à l’âge de dix-sept ans.) Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir : Vos esprits s’en font trop […]...
- Déclin Sonnet. Comme il était bien, Lui, ce Jeune plein de sève! Âpre à la vie Ô Gué!… et si doux en son rêve. Comme il […]...
- De la femme au ciel L’âme a des étapes profondes. On se laisse d’abord charmer, Puis convaincre. Ce sont deux mondes. Comprendre est au-delà d’aimer. Aimer, comprendre : c’est le […]...
- Le ciel profond reflète en étoiles nos larmes Le ciel profond reflète en étoiles nos larmes, Car nous pleurons, ce soir, de nous sentir trop vivre. La brume est chaude, la plus blanche […]...
- Aux imbéciles Quant nous irisons Tous nos horizons D’émeraudes et de cuivre, Les gens bien assis Exempts de soucis Ne doivent pas nous poursuivre. On devient très […]...
- Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête Sonnet CXXIX. Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête, Je vois le vieux Protée son troupeau renfermer, Je vois le vert Triton s’égayer sur […]...
- Imité de Cicéron Un serpent, s’élançant du tronc creux d’un vieux chêne Darde son noir venin sur l’aigle ami des dieux. Le noble oiseau s’abaisse et sa serre […]...
- Quand je vois ces messieurs, desquels l’autorité Sonnet CXVIII. Quand je vois ces messieurs, desquels l’autorité Se voit ores ici commander en son rang, D’un front audacieux cheminer flanc à flanc, Il […]...
- Sainte À la fenêtre recélant Le santal vieux qui se dédore De sa viole étincelant Jadis avec flûte ou mandore, Est la Sainte pâle, étalant Le […]...
- Images d’un sou De toutes les douleurs douces Je compose mes magies! Paul, les paupières rougies, Erre seul aux Pamplemousses. La Folle-par-amour chante Une ariette touchante. C’est la […]...
- Je ne sais pourquoi mon esprit amer Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D’une aile inquiète et folle vole sur la mer, Tout ce qui m’est cher, D’une aile d’effroi Mon […]...
- Va ton chemin sans plus t’inquiéter Va ton chemin sans plus t’inquiéter! La route est droite et tu n’as qu’à monter, Portant d’ailleurs le seul trésor qui vaille, Et l’arme unique […]...
- Les questions Me demander si du plus froid des cœurs J’ai cru fléchir la longue indifférence ; Au seul plaisir si donnant quelques pleurs J’ai cru jouir […]...
- Cuisses grosses mais fuselées Cuisses grosses mais fuselées. Tendres et fermes par dessous, Dessus d’un dur qui serait doux, Musculeuses et potelées, Cuisses si bonnes tant baisées Devers leur […]...
- L’écartement des bras L’écartement des bras m’est cher, presque plus cher Que l’écartement autre : Mer puissante et que belle et que bonne de chair, Quel appât est […]...
- Adieux aux Eaux-Bonnes Ma mémoire vous aime et vous sera fidèle, Source à qui je devrai ma santé d’un hiver, Monts altiers, gaves purs, et toi, vieux pic […]...