Cusin, monstre à double aile, au mufle Elephantin,
Canal à tirer sang, qui voletant en presse
Sifles d’un son aigu, ne picque ma Maistresse,
Et la laisse dormir du soir jusqu’au matin.
Si ton corps d’un atome, et ton nez de mastin
Cherche tant à picquer la peau d’une Deesse,
En lieu d’elle, Cusin, la mienne je te laisse :
Succe la, que mon sang te soit comme un butin.
Cusin, je m’en desdy : hume moy de la belle
Le sang, et m’en apporte une goutte nouvelle
Pour gouster quel il est. Ha, que le sort fatal
Ne permet à mon corps de prendre ton essence!
Repicquant ses beaux yeux, elle auroit cognoissance
Qu’un rien qu’on ne voit pas, fait souvent un grand mal.
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