Je veux pousser par l’univers ma peine,
Plus tôt qu’un trait ne vole au décocher ;
Je veux aussi mes oreilles boucher,
Pour n’ouïr plus la voix de ma sereine.
Je veux muer mes deux yeux en fontaine,
Mon cœur en feu, ma tête en un rocher,
Mes pieds en tronc, pour jamais n’approcher
De sa beauté si fièrement humaine.
Je veux changer mes pensers en oiseaux
Mes doux soupirs en zéphyrs nouveaux,
Qui par le monde éventeront ma plainte.
Je veux encore de ma pâle couleur
Aux bords du Loir faire naître une fleur,
Qui de mon nom et de mon mal soit peinte.
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