Sonnet.
Poètes à venir, qui saurez tant de choses,
Et les direz sans doute en un verbe plus beau,
Portant plus loin que nous un plus large flambeau
Sur les suprêmes fins et les premières causes ;
Quand vos vers sacreront des pensers grandioses,
Depuis longtemps déjà nous serons au tombeau ;
Rien ne vivra de nous qu’un terne et froid lambeau
De notre oeuvre enfouie avec nos lèvres closes.
Songez que nous chantions les fleurs et les amours
Dans un âge plein d’ombre, au mortel bruit des armes,
Pour des coeurs anxieux que ce bruit rendait sourds ;
Lors plaignez nos chansons, où tremblaient tant d’alarmes,
Vous qui, mieux écoutés, ferez en d’heureux jours
Sur de plus hauts objets des poèmes sans larmes.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Jours futurs À Ernest Benjamin. LE POÈTE. En quel temps vivons – nous, mon pauvre philosophe? LE PHILOSOPHE. Dans un siècle d’argent qui bientôt doit finir. LE […]...
- Les poètes Ce qu’il nous faut, à nous, pauvres poètes, Tribu rebelle à tout joug détesté, C’est une lyre avec des chansonnettes, C’est le soleil avec la […]...
- Les Poètes SHAKESPEARE. À lui la baguette magique Le pouvoir de tout enchaîner ; Il riva la Nature aux plis de sa tunique, Et la Création a […]...
- Les poètes de sept ans Et la Mère, fermant le livre du devoir, S’en allait satisfaite et très fière, sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein […]...
- Les deux Poètes J’aime à voir dans ces chants, nobles fils du génie, Qu’enfantait immortels l’aveugle d’Ionie, L’impétueux Ajax ceindre le fer d’Hector Et parer le Troyen de […]...
- Aux poètes Dédié à Jean de La Fontaine. Quand la faux va crier dans les foins et les seigles, Fuyez, poètes ennuyés ; Libres de tout souci, […]...
- Les poètes sont des rois Les poètes sont des rois En effet très ridicules. Ils ont peut-être des droits Sur les vagues crépuscules, Sur les nuits, sur les soleils, Sur […]...
- La fleur des poètes Chacun, comme un trésor, garde au fond de son ame Le parfum préféré de quelque chère fleur, Et dans tous nos pensers, sur le plus […]...
- Chanson Le printemps n’a point tant de fleurs, L’automne tant de raisins meurs, L’été tant de chaleurs halées, L’hiver tant de froides gelées, Ni la mer […]...
- Les médecins Le médecin Tant-pis allait voir un malade Que visitait aussi son confrère Tant-mieux. Ce dernier espérait, quoique son camarade Soutînt que le gisant irait voir […]...
- Hardy j’entreprendray de te rendre éternelle Sonnet VI. Hardy j’entreprendray de te rendre éternelle, Targuant de mes escrips ton nom contre la mort, Mais en t’éternisant, je ne travaille fort : […]...
- Aux conscrits Sonnet. Tant que vous marcherez sous le soleil des plaines, Par les mauvais chemins poussant les lourds canons, Ô frères, dont les rois ne savent […]...
- L’homme À Lord Byron. Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom, Esprit mystérieux, mortel, ange, ou démon, Qui que tu sois, Byron, bon ou […]...
- Tant de fois s’appointer, tant de fois se fascher Tant de fois s’appointer, tant de fois se fascher, Tant de fois rompre ensemble et puis se renoüer, Tantost blasmer Amour et tantost le loüer, […]...
- Trop tard Sonnet. Nature, accomplis-tu tes œuvres au hasard, Sans raisonnable loi ni prévoyant génie? Ou bien m’as-tu donné par cruelle ironie Des lèvres et des mains, […]...
- Le cheval s’étant voulu venger du cerf De tout temps les Chevaux ne sont nés pour les hommes. Lorsque le genre humain de gland se contentait, Âne, Cheval, et Mule, aux forêts […]...
- Loys Mon Loys, j’ai sous vos prunelles, Oublié, dans mon cœur troublé, Mon époux qui s’en est allé Pour combattre les infidèles. Quand nous le croirons […]...
- L’automne Sonnet. L’azur n’est plus égal comme un rideau sans pli. La feuille, à tout moment, tressaille, vole et tombe ; Au bois, dans les sentiers […]...
- Épitaphe de M. Arnauld (En mémoire à Arnauld.) Au pied de cet autel de structure grossière, Gît sans pompe, enfermé dans une vile bière, Le plus savant mortel qui […]...
- La folle Sonnet. Errante, elle demande aux enfants d’alentour Une fleur qu’elle a vue un jour en Allemagne, Frêle, petite et sombre, une fleur de montagne. Au […]...
- L’horloge Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi! Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi Se […]...
- Le cochet, le chat, et le souriceau Un Souriceau tout jeune, et qui n’avait rien vu, Fut presque pris au dépourvu. Voici comme il conta l’aventure à sa mère : J’avais franchi […]...
- Ronde sentimentale Sur les gazons verts, le soir nous dansons, Au clair de la lune, au bruit des chansons. Tout brûlant d’amour, le Ciel dit à l’Onde […]...
- Le chat et le rat Quatre animaux divers, le Chat grippe-fromage, Triste-oiseau le Hibou, ronge-maille le Rat, Dame Belette au long corsage, Toutes gens d’esprit scélérat, Hantaient le tronc pourri […]...
- Déclin d’amour Dans le mortel soupir de l’automne, qui frôle Au bord du lac les joncs frileux, Passe un murmure éteint : c’est l’eau triste et le […]...
- La valse Dans un flot de gaze et de soie, Couples pâles, silencieux, Ils tournent, et le parquet ploie, Et vers le lustre qui flamboie S’égarent demi-clos […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Réversibilité Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le […]...
- Vers sans rimes Le bruit de ton aiguille et celui de ma plume Sont le silence d’or dont on parla d’argent. Ah! cessons de nous plaindre, insensés que […]...
- Qui niera, Gillebert, s’il ne veut résister Sonnet CVI. Qui niera, Gillebert, s’il ne veut résister Au jugement commun, que le siège de Pierre Qu’on peut dire à bon droit un paradis […]...