Sonnet.
Je t’aime, en attendant mon éternelle épouse,
Celle qui doit venir à ma rencontre un jour,
Dans l’immuable éden, loin de l’ingrat séjour
Où les prés n’ont de fleurs qu’à peine un mois sur douze.
Je verrai devant moi, sur l’immense pelouse
Où se cherchent les morts pour l’hymen sans retour,
Tes sœurs de tous les temps défiler tour à tour,
Et je te trahirai sans te rendre jalouse ;
Car toi-même, élisant ton époux éternel,
Tu m’abandonneras dès son premier appel,
Quand passera son ombre avec la foule humaine ;
Et nous nous oublierons, comme les passagers
Que le même navire à leurs foyers ramène,
Ne s’y souviennent plus de leurs liens légers.
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