Damœtas le poète et Methymne le sage,
Dans l’agreste douceur d’un calme paysage
Où brille une eau courante, où paissent des troupeaux,
Assis près de la ruche, alternent leurs propos.
Methymne gravement dit l’essence des choses,
L’air, l’eau, le feu, la terre et les métamorphoses ;
Quelle grande âme unique en ses modes divers
Transforme incessamment l’éternel univers,
Et se révèle, égale, en sa raison profonde,
Dans le vol d’un insecte ou l’orbite d’un monde.
Damœtas à son tour : quelle Nécessité
Mène à travers l’amour la vie à la beauté :
Quelle identique loi, passant l’art des orfèvres,
A découpé le lys et ciselé les lèvres ;
Et quels souffles du ciel agitent en tout temps
Les bois, la vaste mer aux flots retentissants,
Et, venus jusqu’à nous des étoiles lointaines,
Propagent d’onde en onde, au bleu des nuits sereines,
Le son mélodieux de l’éther musical
Où tournent doucement les sphères de cristal…
Ainsi vont s’enlaçant leurs nobles rêveries.
Des vaches, çà et là, beuglent dans les prairies.





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