À Paul Bouvard.
Je rêve, et la pâle rosée
Dans les plaines perle sans bruit,
Sur le duvet des fleurs posée
Par la main fraîche de la nuit.
D’où viennent ces tremblantes gouttes?
Il ne pleut pas, le temps est clair ;
C’est qu’avant de se former, toutes,
Elles étaient déjà dans l’air.
D’où viennent mes pleurs? Toute flamme,
Ce soir, est douce au fond des cieux ;
C’est que je les avais dans l’âme
Avant de les sentir aux yeux.
On a dans l’âme une tendresse
Où tremblent toutes les douleurs,
Et c’est parfois une caresse
Qui trouble, et fait germer les pleurs.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
- Honte Tant que la lame n’aura Pas coupé cette cervelle, Ce paquet blanc, vert et gras, A vapeur jamais nouvelle, (Ah! Lui, devrait couper son Nez, […]...
- Le vent est doux comme une main de femme Le vent est doux comme une main de femme, Le vent du soir qui coule dans mes doigts ; L’oiseau bleu s’envole et voile sa […]...
- Rescousse Si ma guitare Que je répare, Trois fois barbare : Kriss indien. Cric de supplice, Bois de justice, Boîte à malice, Ne fait pas bien… […]...
- Les colombes Sur le coteau, là-bas où sont les tombes, Un beau palmier, comme un panache vert, Dresse sa tête, où le soir les colombes Viennent nicher […]...
- Les stalactites J’aime les grottes où la torche Ensanglante une épaisse nuit, Où l’écho fait, de porche en porche, Un grand soupir du moindre bruit. Les stalactites […]...
- Le lavoir Une source descend de la roche brunie : Les filles de Plomar viennent laver au bas Aux coups vifs des battoirs se mêle le fracas […]...
- Pièce à carreaux Ah! si Vous avez à Tolède, Un vitrier Qui vous forge un vitrail plus raide Qu’un bouclier!… À Tolède j’irai ma flamme Souffler, ce soir […]...
- Vere Novo Comme le matin rit sur les roses en pleurs! Oh! les charmants petits amoureux qu’ont les fleurs! Ce n’est dans les jasmins, ce n’est dans […]...
- L’éternel Protée Flamme Qui tout brûle et dissout ; Lame Qui tout tranche et découd ; Rame Qui fait vague et remoût ; Volcan qui toujours bout […]...
- La prière pour tous (VIII) VIII. Quand elle prie, un ange est debout auprès d’elle, Caressant ses cheveux des plumes de son aile, Essuyant d’un baiser son oeil de pleurs […]...
- Nos désirs sont d’amour Sonnet LXXIII. Nos désirs sont d’amour la dévorante braise, Sa boutique nos corps, ses flammes nos douleurs, Ses tenailles nos yeux, et la trempe nos […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- L’hiver a cessé : la lumière est tiède L’hiver a cessé : la lumière est tiède Et danse, du sol au firmament clair. Il faut que le cœur le plus triste cède À […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Je vous envoye un bouquet que ma main Je vous envoye un bouquet que ma main Vient de trier de ces fleurs épanies, Qui ne les eust à ce vespre cuillies, Cheutes à […]...
- Puisqu’ici-bas toute âme Puisqu’ici-bas toute âme Donne à quelqu’un Sa musique, sa flamme, Ou son parfum ; Puisqu’ici toute chose Donne toujours Son épine ou sa rose A […]...
- Midi Au zénith aveuglant brûle un globe de flamme, Le ciel entier frémit criblé de flèches d’or. Immobile et ridée à peine la mer dort, La […]...
- Jeanne endormie (II) Elle dort ; ses beaux yeux se rouvriront demain ; Et mon doigt qu’elle tient dans l’ombre emplit sa main ; Moi, je lis, ayant […]...
- L’échelle de soie Chanson. On entend au loin la chanson des merles ; Ô ménétrier! prends ton violon. Les gais rossignols égrènent des perles ; Quel beau soir! […]...
- Ronde sentimentale Sur les gazons verts, le soir nous dansons, Au clair de la lune, au bruit des chansons. Tout brûlant d’amour, le Ciel dit à l’Onde […]...
- Une ancienne coutume A Tolède, c’était une ancienne coutume Qu’avant de prendre enfin le titre d’ouvrier, Pendant toute une nuit, chaque élève armurier Veillât près du fourneau qui […]...
- L’orage Oh! que la nuit est lente! De sa lueur tremblante, Elle attriste l’amour. J’entends gronder l’orage ; Il trouble mon courage. Ne reverront-ils pas le […]...
- Séparés dans la vie Ainsi nous resterons séparés dans la vie, Et nos cœurs et nos corps s’appelleront en vain Sans se joindre jamais en un instant divin D’humaine […]...
- A toi Mon cœur est méconnu, si l’on soupçonne même Qu’une terrestre ardeur se mêle à son amour, Et que brûlant pour toi d’une flamme d’un jour, […]...
- La pêche Pour peu que le vent tombe ou saute, il faut la rame. On part, à jeun souvent. C’est l’été, c’est l’hiver ; C’est la pluie […]...
- L’épée Sonnet. Qu’est-ce tranchant de fer souple, affilé, pointu? Ce ne sont pas les flancs de la terre qu’il fouille, Ni les pierres qu’il fend, ni […]...
- À l’éternel madame Sonnet. Mannequin idéal, tête-de-turc du leurre, Eternel Féminin! … repasse tes fichus ; Et viens sur mes genoux, quand je marquerai l’heure, Me montrer comme […]...
- La voie lactée Aux étoiles j’ai dit un soir : » Vous ne paraissez pas heureuses ; Vos lueurs, dans l’infini noir, Ont des tendresses douloureuses ; » […]...
- À cette terre, où l’on ploie À cette terre, où l’on ploie Sa tente au déclin du jour, Ne demande pas la joie. Contente-toi de l’amour! Excepté lui, tout s’efface. La […]...