Sonnet.
Mannequin idéal, tête-de-turc du leurre,
Eternel Féminin! … repasse tes fichus ;
Et viens sur mes genoux, quand je marquerai l’heure,
Me montrer comme on fait chez vous, anges déchus.
Sois pire, et fais pour nous la joie à la malheure,
Piaffe d’un pied léger dans les sentiers ardus.
Damne-toi, pure idole! et ris! et chante! et pleure,
Amante! Et meurs d’amour!… à nos moments perdus.
Fille de marbre! en rut! sois folâtre!… et pensive.
Maîtresse, chair de moi! fais-toi vierge et lascive…
Féroce, sainte, et bête, en me cherchant un coeur…
Sois femelle de l’homme, et sers de Muse, ô femme,
Quand le poète brame en Ame, en Lame, en Flamme!
Puis – quand il ronflera – viens baiser ton vainqueur!





Poèmes similaires:
- Été Et l’enfant répondit, pâmée Sous la fourmillante caresse De sa pantelante maîtresse : » Je me meurs, ô ma bien-aimée! » Je me meurs : […]...
- Sois de bronze et de marbre Sois de bronze et de marbre et surtout sois de chair Certes, prise l’orgueil nécessaire plus cher, Pour ton combat avec les contingences vaines ; […]...
- Madame la Marquise Vous connaissez que j’ai pour mie Une Andalouse à l’oeil lutin, Et sur mon coeur, tout endormie, Je la berce jusqu’au matin. Voyez-la, quand son […]...
- À Madame D. G. de G Jadis je vous disais : » Vivez, régnez, Madame! Le salon vous attend! le succès vous réclame! Le bal éblouissant pâlit quand vous partez! Soyez […]...
- À Madame du Deffant Hé quoi! vous êtes étonnée Qu’au bout de quatre-vingts hivers, Ma Muse faible et surannée Puisse encor fredonner des vers? Quelquefois un peu de verdure […]...
- Le pardon Je me meurs, je succombe au destin qui m’accable. De ce dernier moment veux-tu charmer l’horreur? Viens encore une fois presser ta main coupable Sur […]...
- À Madame M Vous m’envoyez, belle Emilie, Un poulet bien emmailloté ; Votre main discrète et polie L’a soigneusement cacheté. Mais l’aumône est un peu légère, Et malgré […]...
- Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans. Ton regard dit : » Matin, » et ton front dit : » Printemps. » Il semble […]...
- Lassitude De la douceur, de la douceur, de la douceur! Calme un peu ces transports fébriles, ma charmante. Même au fort du déduit, parfois, vois-tu, l’amante […]...
- À Madame *** Vos narines qui vont en l’air, Non loin de vos beaux yeux quelconques, Sont mignonnes comme ces conques Du bord de mer de bains de […]...
- À Madame Aguado Colonne de saphir, d’arabesques brodée, Reparais! Les ramiers s’envolent de leur nid. De ton bandeau d’azur à ton pied de granit Se déroule à longs […]...
- À madame Olympe (Madame Olympe n’aimait que les hommes sans barbe.) Dieu ne plaise, Olympe, que je grimpe Dessus ton corps comme un audacieux! Ne fut-ce pas dessus […]...
- La goutte de rosée – » Petite perle cristalline, Tremblante fille du matin, Au bout de la feuille de thym Que fais-tu là sur la colline? » Avant la […]...
- Désir dans le spleen Tout vit, tout aime! et moi, triste et seul, je me dresse Ainsi qu’un arbre mort sur le ciel du printemps. Je ne peux plus […]...
- Passe-port Nez moyen. Œil très-noir. Vingt ans. Parisienne Les cheveux bien plantés sur un front un peu bas. Nom simple et très joli, que je ne […]...
- Douce Maîtresse Douce Maîtresse, touche, Pour soulager mon mal, Ma bouche de ta bouche Plus rouge que coral ; Que mon col soit pressé De ton bras […]...
- Sois pure comme la rosée Sois pure comme la rosée, Comme le ciel que tu reflètes ; Sois légère aux herbes brisées, Ame tremblante du poète. Colore-toi du sang de […]...
- Gente Dame Il n’est plus, ô ma Dame, D’amour en cape, en lame, Que Vous!… De passion sans obstacle, Mystère à grand spectacle, Que nous!… Depuis les […]...
- À madame de Fontaine-Martel Ô très singulière Martel, J’ai pour vous estime profonde ; C’est dans votre petit hôtel, C’est sur vos soupers que je fonde Mon plaisir, le […]...
- Le bouquet sous la croix D’où vient-il ce bouquet oublié sur la pierre? Dans l’ombre, humide encor de rosée, ou de pleurs, Ce soir, est-il tombé des mains de la […]...
- Sur la mort de madame Dufrénoy Une brise inconnue a passé sur la lyre, La lyre lui répond par un lugubre accord, Et de vagues terreurs tout bas semblent me dire […]...
- Le remède dangereux Ô toi, qui fus mon écolière En musique, et même en amour, Viens dans mon paisible séjour Exercer ton talent de plaire. Viens voir ce […]...
- À Madame Marie M Ave, Maria, gratia plena. Oh! votre oeil est timide et votre front est doux. Mais quoique, par pudeur ou par pitié pour nous, Vous teniez […]...
- À Madame D*** Ne me parlez jamais d’une vieille amitié, Dans vos cheveux dorés quand le printemps se joue Lui, qui vous a laissé – lui, si vite […]...
- À la lumière Dans l’essaim nébuleux des constellations, Ô toi qui naquis la première, Ô nourrice des fleurs et des fruits, ô Lumière, Blanche mère des visions, Tu […]...
- Les songes et les fleurs Viens, si tu veux rêver d’amour, Viens tresser ta couronne au fond de la campagne : Voici l’heure, hâtons-nous, ô ma jeune compagne! Les songes […]...
- Le dernier gîte Je te reviens, ô paroisse natale. Patrie intime où mon coeur est resté ; Avant d’entrer dans la nuit glaciale, Je viens frapper à ton […]...
- À Madame G Dans dix ans d’ici seulement, Vous serez un peu moins cruelle. C’est long, à parler franchement. L’amour viendra probablement Donner à l’horloge un coup d’aile. […]...
- Mélancolie Déesse au front pensif, amante des charmilles, Des sentiers ignorés et des grands bois épais, Qui te plais à troubler l’âme des jeunes filles Dans […]...
- Chanson Le printemps n’a point tant de fleurs, L’automne tant de raisins meurs, L’été tant de chaleurs halées, L’hiver tant de froides gelées, Ni la mer […]...
- À Madame G (I) Sonnet. C’est mon avis qu’en route on s’expose à la pluie, Au vent, à la poussière, et qu’on peut, le matin, S’éveiller chiffonnée avec un […]...
- À Madame M. N. (II) Sonnet. Vous les regrettiez presque en me les envoyant, Ces vers, beaux comme un rêve et purs comme l’aurore. Ce malheureux garçon, disiez-vous en riant, […]...
- À Madame M. N. (I) Sonnet. Quand, par un jour de pluie, un oiseau de passage Jette au hasard un cri dans un chemin perdu, Au fond des bois fleuris, […]...
- L’entrevue au ruisseau L’eau nous sépare, écoute bien : Si tu fais un pas, tu n’as rien. Voici ma plus belle ceinture, Elle embaume encor de mes fleurs. […]...
- Auburn Tes yeux, tes cheveux indécis, L’arc mal précis de tes sourcils, La fleur pâlotte de ta bouche, Ton corps vague et pourtant dodu, Te donnent […]...
- À Madame la D. De R Partez, puisqu’un départ est nécessaire encore, Puisque la guérison, que notre France ignore, Vous rappelle en Bohême au murmure d’une eau ; Partez, et qu’en […]...
- Madame Grégoire C’était de mon temps Que brillait Madame Grégoire. J’allais, à vingt ans, Dans son cabaret rire et boire ; Elle attirait les gens Par des […]...
- La fille brune I Vierge au pied leste, Au chant mutin, A la main preste, A l’œil lutin, Au front hautain, Au royal geste, Sois plus modeste, Songe […]...
- Écrit au bas d’un portrait de Madame la Duchesse d’Orléans Quand cette noble femme eut touché la frontière, Proscrite et fugitive, hélas! mais reine encor, Emportant son grand coeur, sa tristesse humble et fière, Et […]...
- Dans les bois Viens dans les ombres du hallier, Viens avec moi, riante et douce ; Écoute l’écho singulier De ce grand chêne aux pieds de mousse Si […]...