Sonnet.
Vous êtes ignorants comme moi, plus encore,
Innombrables soleils! La raison de vos lois
Vous échappe, et, soumis, vous prodiguez sans choix
Les vibrantes clartés dont l’abîme se dore.
Tu ne sais rien non plus, rose qui viens d’éclore,
Et vous ne savez rien, zéphyrs, fleuves et bois!
Et le monde invisible et celui que je vois
Ne savent rien d’un but et d’un plan que j’ignore.
L’ignorance est partout ; et la divinité,
Ni dans l’atome obscur, ni dans l’humanité,
Ne se lève en criant : » Je suis et me révèle! «
Etrange vérité, pénible à concevoir,
Gênante pour le cœur comme pour la cervelle,
Que l’Univers, le Tout, soit Dieu sans le savoir!
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