Le bal champêtre est sous la tente.
On prend en vain des airs moqueurs ;
Toute une musique flottante
Passe des oreilles aux coeurs.
On entre, on fait cette débauche
De voir danser en plein midi
Près d’une Madelon point gauche
Un Gros-Pierre point engourdi.
On regarde les marrons frire ;
La bière mousse, et les plateaux
Offrent aux dents pleines de rire
Des mosaïques de gâteaux.
Le soir on va dîner sur l’herbe ;
On est gai, content, berger, roi,
Et, sans savoir comment, superbe,
Et tendre, sans savoir pourquoi.
Feuilles vertes et nappes blanches ;
Le couchant met le bois en feu ;
La joie ouvre ses ailes franches :
Comme le ciel immense est bleu!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Ami, j’ai quitté vos fêtes Ami, j’ai quitté vos fêtes. Mon esprit, à demi-voix, Hors de tout ce que vous faites, Est appelé par les bois. J’irai, loin des murs […]...
- Le firmament est plein de la vaste clarté IV. Le firmament est plein de la vaste clarté ; Tout est joie, innocence, espoir, bonheur, bonté. Le beau lac brille au fond du vallon […]...
- En plein midi En plein midi, quand l’astre est à plomb sur nos têtes, On se sent la sueur, tiède, perler au front ; Les heures, groupe las, […]...
- D’où vient ce tourment plein de charmes D’où vient ce tourment plein de charmes, Qui trouble mon cœur abattu? Je cherche, et je n’ai rien perdu ; Mais pour qui donc coulent […]...
- Fêtes de la faim Ma faim, Anne, Anne, Fuis sur ton âne. Si j’ai du goût, ce n’est guères Que pour la terre et les pierres. Dinn! dinn! dinn! […]...
- La nuit répand sur le village son ombre La nuit répand sur le village Son ombre et sa tranquillité. L’âme inquiète du feuillage Soupire aux souffles de l’été. En face du jour qui […]...
- Midi au village Nul troupeau n’erre ni ne broute ; Le berger s’allonge à l’écart ; La poussière dort sur la route, Le charretier sur le brancard. Le […]...
- Les saisons au village Monts sublimes! Si l’Hiver glace vos âmes Qui blanchissent dans l’azur, De vos flancs descend l’air pur, L’eau jaillit de vos abîmes. Alouettes! Du Printemps […]...
- La cousine L’hiver a ses plaisirs ; et souvent, le dimanche, Quand un peu de soleil jaunit la terre blanche, Avec une cousine on sort se promener… […]...
- Le renard et la cigogne Compère le Renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la Cigogne. Le régal fut petit et sans beaucoup d’apprêts : […]...
- Printemps marin Les premiers azurs printaniers Reculent au loin les écumes Des flots verts, longtemps prisonniers Sous les brouillards gris et les brumes ; Les mouettes, de […]...
- L’orgue À André Gill. Sous un roi d’Allemagne, ancien, Est mort Gottlieb le musicien. On l’a cloué sous les planches. Hou! hou! hou! Le vent souffle […]...
- Croquis de banlieue L’homme, en manches de veste et, sous son chapeau noir, A cause du soleil, ayant mis son mouchoir, Tire gaillardement la petite voiture, Pour faire […]...
- Gagne-petit Il a tout fait, tous les métiers. Sa simple vie Se passe loin du bruit, loin des cris de l’envie Et des ambitions vaines du […]...
- Allez en paix Allez en paix, mon cher tourment, Vous m’avez assez alarmée, Assez émue, assez charmée… Allez au loin, mon cher tourment, Hélas! mon invisible aimant! Votre […]...
- Bon pauvre, ton vêtement est léger Bon pauvre, ton vêtement est léger Comme une brume, Oui, mais aussi ton cœur, il est léger Comme une plume, Ton libre cœur qui n’a […]...
- Le bonheur Le bonheur, ce n’est point aimer, puisque l’on pleure. Le bonheur, ce n’est point savoir : on ne sait rien. Est-ce vivre? La vie est-elle […]...
- Le chien qui porte à son cou le dîné de son maître Nous n’avons pas les yeux à l’épreuve des belles, Ni les mains à celle de l’or : Peu de gens gardent un trésor Avec des […]...
- Lise J’avais douze ans ; elle en avait bien seize. Elle était grande, et, moi, j’étais petit. Pour lui parler le soir plus à mon aise, […]...
- Le luth Sonnet. Pour le doux ébat que je puisse choisir, Souvent, après dîner, craignant qu’il ne m’ennuie, Je prends le manche en main, je le tâte […]...
- Au café Le rêve est de ne pas dîner, Mais boire, causer, badiner Quand la nuit tombe ; Épuisant les apéritifs, On rit des cyprès et des […]...
- Voyons, d’où vient le verbe? Voyons, d’où vient le verbe? Et d’où viennent les langues? De qui tiens-tu les mots dont tu fais tes harangues? Écriture, Alphabet, d’où tout cela […]...
- Envoi A Monsieur Albert Richard, en lui adressant une chanson dans L’Album Genevois, recueil littéraire, où il avait inséré une fable. Je sais un enclos aimable […]...
- En mille crespillons les cheveux se friser Sonnet XCII. En mille crespillons les cheveux se friser, Se pincer les sourcils, et d’une odeur choisie Parfumer haut et bas sa charnure moisie, Et […]...
- Rencontre Sonnet. Je ne te raille point, jeune prostituée! Tu vas l’œil provocant, le pied galant et prompt, À travers le sarcasme et l’ignoble huée : […]...
- Le Livre De vous le dire je m’empresse… Oh! la fâcheuse inversion! D’ailleurs la seule qui paraisse Être échappée à ma paresse, Au cours de cette édition. […]...
- Aphorismes Aimer la Vérité, C’est aimer dans son cœur une Naïade blanche. Le peintre la demande aux rires des couleurs. * Sans la beauté de Dieu, […]...
- Complainte de Minuccio Va dire, Amour, ce qui cause ma peine, A mon seigneur, que je m’en vais mourir, Et, par pitié, venant me secourir, Qu’il m’eût rendu […]...
- Le sanglier et les rossignols Un homme riche, sot et vain, Qualités qui par fois marchent de compagnie, Croyait pour tous les arts avoir un goût divin, Et pensait que […]...
- Sonnet Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet, Tour à tour amoureux insoucieux et tendre, Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre. Un jour […]...