III.
J’ai vu comment, d’une patte,
En ce siècle sans pareil,
On épouse un cul-de-jatte,
Et de l’autre, le soleil.
J’ai vu comment grince et rôde,
Loin des pages polissons,
L’auteur valet qui maraude
Des rimes dans les buissons.
Ces poètes à rhingraves
Étaient hautains et hideux ;
C’étaient des Triboulets graves ;
Ils chantaient ; et chacun d’eux,
Pourvu d’un honnête lucre,
De sa splendeur émaillait
Le Parnasse en pain de sucre
Fait par Titon du Tillet.
Ces êtres, tordant la bouche,
Jetant leurs voix en éclats,
Prenaient un air très farouche
Pour faire des vers très plats.
Dans Marly qui les tolère,
Ils marchaient hagards, nerveux,
Les poings crispés, l’oeil colère,
Leur phrase dans leurs cheveux.
À Lavallière boiteuse
Ils donnaient Chypre et Paphos ;
Et leur phrase était menteuse,
Et leurs cheveux étaient faux.
Poèmes similaires:
- Le chêne du parc détruit (IV) Toujours, même en un désastre, Les yeux étaient éblouis, Le grand Louis, c’était l’astre ; Dieu, c’était le grand Louis. Bossuet était fort pleutre, Racine […]...
- Le chêne du parc détruit (VI) Les rois criaient : Qu’on fracasse, Et qu’on pille! Et l’on pillait. À leurs pieds la Dédicace, Muse en carte, souriait. Cette muse préalable, Habile […]...
- Le chêne du parc détruit I. Ne me plains pas, me dit l’arbre, Autrefois, autour de moi, C’est vrai, tout était de marbre, Le palais comme le roi. Je voyais […]...
- Le chêne du parc détruit (VII) Tout ce temps-là m’importune. Des fadeurs, ou des venins. La grandeur de leur fortune Rapetisse encor ces nains. On a le faux sur la nuque […]...
- Le chêne du parc détruit (VIII) Moi je suis content ; je rentre Dans l’ombre du Dieu jaloux ; Je n’ai plus la cour, j’ai l’antre : J’avais des rois, j’ai […]...
- Le chêne du parc détruit (V) Dans le parc froid et superbe, Rien de vivant ne venait ; On comptait les brins d’une herbe Comme les mots d’un sonnet. Plus de […]...
- Le chêne du parc détruit (II) II. J’ai vu les coeurs peu rebelles, Les grands guerriers tourtereaux, Ce qu’on appelait les belles, Ce qu’on nommait les héros. Ces passants et ces […]...
- Dans le parc de Thalcy Sonnet XXXI. Dans le parc de Thalcy, j’ai dressé deux plançons Sur qui le temps faucheur ni l’ennuyeuse estorse Des filles de la nuit jamais […]...
- Dans le parc aux lointains Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux L’adieu des feuilles d’or parmi la […]...
- Le chêne abandonné Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil, Le grand chêne noueux, le père de la race, Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse […]...
- Le chêne et les buissons Fable XI, Livre III. Le vent s’élève ; un gland tombe dans la poussière : Un chêne en sort. – Un chêne! Osez-vous appeler Chêne […]...
- La tristesse dans le parc Entrons dans l’herbe florissante Où le soleil fait des chemins Que caressent, comme des mains, Les ombres des feuilles dansantes. Respirons les molles odeurs Qui […]...
- Le chêne et le roseau Le Chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau. Le […]...
- Autre guitare Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils? – Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls? – Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les […]...
- Hymne À la très chère, à la très belle Qui remplit mon coeur de clarté, À l’ange, à l’idole immortelle, Salut en l’immortalité! Elle se répand […]...
- Le carrosse et la charrette Fable X, Livre IV. » Ma sœur, vois-tu là-bas, là-bas, Vois-tu ce tourbillon s’élever sur la route! Comme il grossit! vers nous comme il vient […]...
- Dixain mil-huit-cent-trente Je suis né romantique et j’eusse été fatal En un frac très étroit aux boutons de métal, Avec ma barbe en pointe et mes cheveux […]...
- Chanson de fou (II) Je les ai vus, je les ai vus, Ils passaient, par les sentes, Avec leurs yeux, comme des fentes, Et leurs barbes, comme du chanvre. […]...
- La fée Il en est encore une au monde, Je la rencontre quelquefois, Je dois vous dire qu’elle est blonde Et qu’elle habite au fond des bois. […]...
- Ton souvenir est comme un livre Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé, Un livre où l’on vit mieux sa vie, […]...
- Embrassez-moi, petite fille Contrerime XXIX. » – Embrassez-moi, petite fille, Là, bien. Quoi de nouveau? As-tu retrouvé le cerveau Qui manque à ta famille? Dis-moi, c’est vrai que […]...
- Sur le Carnaval de Venise I Dans la rue. Il est un vieil air populaire Par tous les violons raclé, Aux abois des chiens en colère Par tous les orgues nasillé. […]...
- L’insecte utile et l’insecte nuisible Fable III, Livre III. Tu fais un fort mauvais métier, Quoiqu’il soit des plus à la mode, Disait à cet insecte inutile, incommode, Plat surtout, […]...
- Les dieux A l’éclat du soleil j’aime à brûler mes yeux : Je bois une liqueur arrière mais choisie ; Et j’aime, dangereuse et triste poésie, A […]...
- Dans ce cabriolet de place Dans ce cabriolet de place j’examine L’homme qui me conduit, qui n’est plus que machine Hideux, à barbe épaisse, à longs cheveux collés : Vice […]...
- Qui? quoi? comment? a qui? pourquoi Qui? quoy? comment? a qui? pourquoy? Passez, presens ou avenir, Quant me viennent en souvenir, Mon cueur en penser n’est pas coy. Au fort, plus […]...
- Nocturne À Arsène Houssaye. Bois frissonnants, ciel étoilé, Mon bien-aimé s’en est allé, Emportant mon coeur désolé! Vents, que vos plaintives rumeurs, Que vos chants, rossignols […]...
- Le cœur supplicié Mon triste cœur bave à la poupe… Mon cœur est plein de caporal! Ils y lancent des jets de soupe, Mon triste cœur bave à […]...
- Le poète au calife Ô sultan Noureddin, calife aimé de Dieu! Tu gouvernes, seigneur, l’empire du milieu, De la mer rouge au fleuve jaune. Les rois des nations, vers […]...
- Les bonnes intentions de Rosa Ce bonhomme avait les yeux mornes Et, sur son front, chargé d’ennui, L’incorrection de deux cornes Tout à fait visibles chez lui. Ses vagues prunelles […]...